LE SIEGE DE BEAUCAIRE

27.09.2016 : Anniversaire !

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Le Siège de Beaucaire.

La Culturothèque

Le 27 septembre 2016  -  Michèle


Vous en avez peut-être entendu parler, Beaucaire, fête cette année le 800ème anniversaire du Siège de Beaucaire.

Le Siège de Beaucaire est un événement de l’épopée  historique de ce que l’on a appelé la « Croisade des Barons » et plus connue sous le nom de la « Croisade des Albigeois ». 

Cette épopée est racontée dans  trois textes médiévaux qui retracent la chronique de cette épopée :

Une chanson de geste de 9578 vers composé en occitan, appelée « La Chanson de la Croisade » ou « La Canso de la Crosada ». 

Une première partie  de 130 laisses est écrite par un auteur dont on connaît le nom : Guillaume de Tudèle, troubadour navarrais  installé à Montauban.

Il commence son récit en 1210, le complète au fil des événements et le termine en 1214, et sa lecture nous montre qu’il est assez favorable aux croisés et qu’il était un proche de Baudouin de Toulouse, frère de Raymond VI. 

On ne connaît pas le nom de celui qui a repris le texte, de 1213 à 1218, et plus particulièrement  la partie qui concerne  le siège de Beaucaire, on l’appelle « l’anonyme » mais son style est éloquent, passionné et d’une qualité poétique incontestée.

A travers sa lecture on peut affirmer qu’il est, lui, contrairement à Guillaume de Tudèle, un adversaire incontesté des Croisés.

Un deuxième texte, « l’Histoire albigeoise » est écrite en latin par Pierre des Vaux de Cerney qui rejoint Simon de Montfort en avril 1214 et qui suit les croisés. On perd sa trace après 1218.

Un troisième texte complète celui de  Pierre des Vaux de Cernay, il est écrit par Guillaume de Puylaurens au service de l’évêque de Toulouse.

Il écrit avec ses souvenirs de jeunesse et en consultant les obituaires[1] et les textes officiels. Par ses qualités historiques, sa chronique est un texte considéré comme essentiel de l’histoire « albigeoise » mais, néanmoins, n’ayant pas été témoin de ce qu’il écrit, il élude sur certains points et notamment  son épisode sur le Siège de Beaucaire est très succinct.

 

Le Contexte 

Un mouvement religieux médiéval, qui affirme, comme le christianisme, l’existence d’un Dieu unique et transcendant, créateur du monde mais aussi dualiste, c'est-à-dire qui croit en l’existence du bien et du mal : un être est un esprit bon contre lesquels luttent des esprits mauvais.

Cette religion se développe entre le Xème et le XIVème siècle dans plusieurs régions d’Europe. L’histoire a appelé cette religion le catharisme, mais ses adeptes ne se sont jamais désignés ainsi. Ils s’appelaient « bons hommes », «bonnes dames » ou encore « bons chrétiens » et leurs ennemis les appelaient « hérétiques albigeois », « hérétiques accomplis » ou « hérétiques parfaits ». 

Elle est aussi présente en Languedoc au cours du XIIème siècle où six évêchés cathares y sont installés.  Face à un clergé chrétien riche, parfois corrompu, cette religion se développe dans les classes inférieures de la population puis gagne très vite la haute société.

Prononçant une vie de pauvreté, de renoncement ils pensent atteindre la perfection spirituelle. Ceux qui se consacrent à la religion sont appelés Parfaits (ou Parfaites), donnent le « consalamment » seul sacrement qui apporte le salut à celui qui le reçoit.

C’est une véritable contre-église qui se développe et pour contenir son expansion un concile catholique est convoqué en mai 1165 à Lombers, ville importante de l’Albigeois, et un arrêt juge de secte les  « bons hommes ».  Une expédition conduite par l’abbé Henri de Marsiac assiège Lavaur connue comme le centre de l’Hérésie. La ville se rend, les dignitaires cathares capturés abjurent sa foi, Henri de Marsiac retourne dans son abbaye, mais… l’hérésie reprend de plus belle.

L’hérésie est tellement bien implantée, qu’en 1194, lorsque Raymond VI  prend la succession de son père il comprend qui ne pourrait rien faire contre sans susciter des révoltes, car à ce moment là, la classe dirigeante est pratiquement totalement convertie au catharisme.

Innocent III, sous la pression des évêques de la région qui ne perçoivent plus d’impôt, s’inquiète de l’influence de cette religion. Il envoie dans un premier temps des prêtes, dont Dominique de Guzman et Guy des Vaux de Cernay pour prêcher le retour au catholicisme.  Les conversions sont rares et Dominique de Guzman crée l’ordre des prêcheurs sur le modèle de la prédication itinérante de Jésus pour essayer de toucher les populations locales.

Innocent III délègue, en même temps, Pierre de Castelnau pour inciter la noblesse à prendre des mesures contre les cathares. Celui-ci comprenant que Raymond VI n’agit pas comme il lui demande l’excommunie. Le 14 janvier 1208  quittant Saint-Gilles pour se rendre auprès du pape, Pierre de Castelnau est assassiné. 

Le Pape Innocent III décide alors d’organiser une expédition contre les Cathares et accorde aux combattants les mêmes indulgences et faveurs qu’à ceux qui combattaient en Terre Sainte : s’approprier les territoires conquis.

Sous la pugnacité d’Arnaud d’Amaury et Guy des Vaux de Cernay les barons du nord s’engagent dans la croisade. Ils se réunissent du côté de Lyon, Raymond VI fait amende honorable et se rejoint la croisade, l’objectif n’étant plus le Toulousain mais le domaine de Raimond-Roger Trencavel, vicomte de Béziers et de Carcassonne, qui abrite, bien sûr, également des cathares.

Les villes de Béziers et de Carcasonne sont prises, Trencavel est déchu de ses vicomtés et un successeur doit  être nommé parmi les barons croisés.  Tous refusent et  Arnaud Amaury désigne une commission qui désignera Simon de Montfort, qui refuse, mais sous la pression de son ami Guy des Vaux de Cernay finit par accepter. Les croisés continuent leur progression vers Toulouse. La bataille de Muret  (12 septembre 1213)  où est tué le roi Pierre d’Aragon qui s’était allié à Raymond VI pour chasser les croisés, met fin aux espérances des occitans. En décembre 1215 à l’issue du concile de Latran le Pape Innoncent III attribue définitivement le comté de Toulouse à Simon de Montfort.

Le 10 avril 1216 Simon de Montfort entre en conflit avec l’archevêque de Narbonne, Arnaud Amaury qui s’approprie le duché de Narbonne et lui demande de prêter hommage, ce qu’il fait puis s’en va en Ile de France, prêter hommage au Roi de France pour ses possessions en Languedoc après avoir posté des hommes fidèles dans tout le comté, à Beaucaire, le 1er Sénéchal, Lambert de Thury (Limoux) (1215).

 

Le Siège de Beaucaire

Pendant ce temps, à Beaucaire, la ville a ouvert ses portes à Raymond VII, fils de Raymond VI, comte de Toulouse. Raymond VI après le Concile de Latran, qui a levé son excommunication,  se réfugie à Gênes pendant que son fils Raymond VII parcours la Provence pour lever une armée de partisans pour rejoindre les chevaliers « faydits »[2]. Raymond VII commence à revendiquer Beaucaire.

Simon de Montfort avait donc installé dans la ville une garnison commandée par le premier sénéchal  du Languedoc Lambert de Limoux (Thury) mais, lors du concile de Latran le pape Innocent III n’avait pas mentionné cette ville et donc n’a pas indiqué à qui elle était attribuée.

Beaucaire est stratégiquement une ville importante car elle garde la rive française du Rhône face à Tarascon, cité impériale.

Beaucaire c’est la ville de Raymond VII, c’est là qu’il est né et tous les Beaucairois le reconnaissent comme leur seigneur et l’appellent familièrement « Raimondet ». C’est donc acclamé par les Beaucairois qu’il entre dans la ville  lorsque les notables lui ouvrent les portes et lui donnent les clés en mai 1216. Raimond VII est soutenu par une armée d’Avignonnais et de Tarasconnais.  Lambert de Limoux, bien sûr, essaie de l’en empêcher  mais il est obligé de se retrancher dans le château de Beaucaire avec sa garnison. Aussitôt les Beaucairois assiègent le château. Il a cependant eu le temps d’envoyer un message à Simon de Montfort qui s’en retourne d’Île de France  et un autre à son frère Guy de Montfort qui se trouve à Toulouse.

Guy aussitôt bat le rappel de ses troupes et marche sur Beaucaire. Il arrive à Nîmes le 3 juin mais file sur Bellegarde car il a appris que la ville a ouvert ses portes aux troupes de Raymond VII. Il prend le village pour supprimer une base pouvant le prendre à revers. Raymond VII sort de Beaucaire pour essayer de le stopper mais il n’a pas assez de soldats pour engager une bataille. Le lendemain c’est Simon de Montfort qui arrive sur les lieux.

Raymond VII se retranche dans Beaucaire.Il y a organisé le ravitaillement et arrosée par le Rhône, l’eau ne risque pas de manquer et surtout les Beaucairois sont pleins d’entrain et de courage. Ce qui n’est pas le cas des hommes de la garnison retranchée dans le château.

La Cavalerie Provençale se tient en rang pour protéger les murailles. Le premier combat fait des blessés et des prisonniers dans les deux camps mais chacun revient sur ses positions.

Simon de Montfort se voit contraint de se préparer à tenir un siège mais il a vite conscience de sa faiblesse car le ravitaillement de son armée dans ce pays est devenu subitement hostile, en effet les provençaux attaquent systématiquement tous les convois. Pour Raymond VII par contre le ravitaillement est toujours possible par le Rhône, autant pour les vivres que pour les armes et surtout des hommes maintenant envoyés par toutes les villes voisines : Bien sûr Avignon et Tarascon mais aussi Arles, Marseille.

Simon de Montfort fait construire une catapulte, un chat et une tour roulante mais toutes ses attaques échouent.

Dans le courant du mois d’août, Lambert de Limoux fait savoir à Simon de Montfort qu’il n’a plus de vivres et surtout plus d’eau et qu’il va capituler.

Simon de Montfort tente un troisième assaut généralisé mais en vain.

Il adresse un message à Dragonet de Mondragon qui est le médiateur entre les deux camps : ce message stipule qu’il est d’accord de lever le siège mais à condition qu’on lui rende sains et saufs ses compagnons bloqués dans le château.

Raymond VII accepte au grand soulagement de  Simon de Montfort qui apprend dans ce même temps que Raymond VI s’agite et marche sur Toulouse avec une armée.  Il quitte Beaucaire le  24 août 1216.

 

Les conséquences du siège de Beaucaire

L’annonce de cet échec de Simon de Montfort à Beaucaire marque le ralliement des languedociens au comte de Toulouse et son fils. Il y a aussi un fait important qui joue en faveur des Occitans : la défaite de Beaucaire doit se payer sur la population pour le remboursement des lourdes dépenses occasionnées pour ce siège. Cette idée entraîne la colère des Toulousains qui n’hésitent pas à se soulever  et seulement armés de haches, de faux, de bâtons, de couteaux de cuisine ils font front.

Du côté de l’Eglise, le Pape Innocent III, mort le  6 juin 1216 Simon de Montfort n’était pas sûr qu’un nouveau concile confirmerait sa position par rapport aux terres de Raymond VI.

Raymond VII lui, de son côté ne cesse pas d’étendre et de consolider son pouvoir en donnant des avantages aux seigneurs et surtout montre à tous que  la dynastie raymondine est toujours debout et qu’il va falloir compter avec elle. L’auteur  de la Canso, d’ailleurs,  prend absolument parti pour le comte lorsqu’il parle du « seigneur  postiche » et du « comte naturel » et raconte bien que l’opinion fait la part de « L’orgueil et la Fausseté » (Engan) du premier et de « Loyauté (Dreitura) et Parage » de Raymond VII.

Ce qui est sûr, c’est ce retour triomphal à Beaucaire qui donne de l’inquiétude à Simon de Montfort.

Simon est contraint de se retrancher dans le Château Narbonnais et convoque les notables en assemblée. Ce n’était qu’une ruse de sa part car il les fait arrêter et ordonne rafle générale d’où s’en suit un pillage en règle.

Peut-être ce qui est raconté dans la « Canso » est exagéré mais ce qui est sûr c’est que Simon de Montfort ait été obligé pendant un an de négocier dans tout le pays pour assurer son autorité jusqu’au 25 mars 1217 où il arrive à signer une trêve d’un an,  qui n’est pas respectée car le 22 septembre 1217, Guy de Montfort commence le siège de Toulouse et Simon de Montfort le rejoint. Le siège va durer 10 mois.

Simon de Montfort et ses compagnons ont déployé lors de ce siège une obstination  sans borne tant leur situation était défavorable, et si l’hiver a été calme au printemps, alors que Simon de Montfort reçoit des renforts du Roi,  l’assaut des croisés a failli réussir d’autant  qu’une pluie diluvienne vient aussi à son secours avec une crue si forte qu’un faubourg est inondé, dévasté et abandonné, et qu’il peut l’occuper mais malgré tout, il n’a pas pu pénétrer dans Toulouse.

Le 23 juin Simon tient un conseil : il faut en finir. Le 24 juin il ordonne l’attaque généralisée avec tous les engins de guerre. Toute la journée flèches et boulets sont échangés mais à la fin de la journée les français n’avaient toujours pas emporté la bataille..  Le lendemain matin  Simon de Montfort  se jette lui-même dans la bataille avec son frère Guy qui reçoit un carreau d’arbalète, aussitôt Simon  met pied à terre et « La pierre arriva tout droit où il fallait, si bien frappa le comte et son heaume d’acier… » dit le poète de la Canso. Il est donc tué d’un jet de pierre d’une pierrade organisée par des femmes.

La mort de Simon et l’incompétence de son fils Amaury font que les seigneurs occitans se rallient aux comtes de Toulouse et reprennent les fiefs tenus par les croisés.

Honorius III prêche une nouvelle croisade au début de l’année 1218 et Philippe Auguste décide d’envoyer son fils Louis aider Amaury VI de Montfort. Ils vont ensemble assiéger Marmande le 2 juin 1219 en massacrant la population puis essaient de reprendre Toulouse mais abandonnent le siège après un mois et demi et le futur Louis VIII retourne dans le nord.

C’est une véritable campagne qui s’installe en Languedoc entre Amaury VI et Raymond VII qui vont parcourir le pays afin de gagner chacun des partisans.

Le 02 août 1222 Raymond VII succède à son père et tente de faire allégeance au roi : il le reconnaîtra comme vassal si l’Eglise en fait de même et Raymond VII va entamer des démarches en ce sens.

Le 14 juillet 1223 Philippe Auguste meurt et un an plus tard Amaury VI va céder ses droits en Occitanie au roi Louis VIII sur les conseils de Blanche de Castille. Le son côté Raymond VII avec Roger-Bernard de Foix et Raimond II de Trencavel font le serment de purger leurs territoires de l’hérésie et de restituer les biens spoliés au clergé, en échange ils demandent bien sûr l’annulation de tous les actes de cession de Montfort. Ils sont confirmés dans leurs possessions par le Pape Honoriux III.

 

Annexion de Toulouse à la France.

Mais  Louis VIII (en fait Blanche de Castille) n’en reste pas là, il veut annexer le sud et envoie une ambassade auprès du pape pour le faire revenir sur ses décisions.

Un nouveau concile est réuni pour traiter de la question cathare et… Raymond VII est  à nouveau excommunié le 28 janvier 1226 sur le prétexte qu’il n’a pas satisfait à toutes les exigences du pape.

Louis VIII va s’engager personnellement dans la croisade contre les cathares. Il arrive à Lyon le 28 mai 1226, suit le Rhône pour arriver le 06 juin à Avignon. Les habitants lui refusent l’entrée dans la ville. Louis VIII assiège Avignon qui capitule au bout de 2 mois. Avignon doit abattre ses fortifications et céder au roi la ville de Beaucaire en plus d’amendes à payer au roi et à l’Eglise.

Louis VIII reçoit la soumission du comte de Comminges privant Raymond VII de son principal allié et annexe les vicomtés de Trencavel. Il ne réussit pas à prendre Toulouse mais ayant réinstallé les compagnons des Montfort dans leurs anciens domaines il repart en passant par l’Auvergne. Il tombe malade à Montpensier le 29 octobre 1226 et meurt le 8 novembre.

Par la suite l’équilibre va se maintenir en Languedoc entre les fiefs des Croisés et ceux de Raymond VII qui ne ménage pas ses efforts pour reprendre possession des terres de son père. Les cathares vont regagner également du terrain….

Le Pape Honorius III meurt le 18 mars 1227 et Grégoire IX ne peut enflammer à nouveau la poudre dans le Languedoc  mais il aide Blanche de Castille à soumettre les seigneurs. Il envoie son légat Romain de Saint-Ange à Paris pour négocier une paix.

L’accord va se conclure par la réunion de Meaux et le Traité de Paris qui est signé le 12 avril 1229 :

Raymond VII fait pénitence devant Notre-Dame-de-Paris et est confirmé comte de Toulouse et s’engage bien sûr à lutter contre l’hérésie.  Mais, important, il donne sa fille unique, Jeanne, en mariage à Alphonse de France frère du roi.

 

Raymond VII

Le comte de Toulouse va lutter très mollement contre les hérétiques : on ne les dénonce même pas contre récompense. L’église comprend qu’on ne peut pas s’employer uniquement à lutter contre l’hérésie et exercer son ministère et gérer les diocèses, elle va charger les Dominicains de débusquer les Cathares. Ils vont bientôt faire régner la terreur, brûler les cathares (et même déterrer les morts soupçonnés d’hérésie pour mettre leur cadavre au bûcher !).

Les seigneurs se révoltent, Raymond VII reste à l’écart du conflit et Blanche de Castille lui reproche de ne pas avoir répondu à l’appel du Sénéchal du Languedoc et doit à nouveau faire soumission le 12 mars 1241.

Raymond VII va donner le change en assiégeant des places tenues par les seigneurs cathares, notamment en juillet 1241 le château de Montségur, mais il ne va pas l’attaquer.

D’un autre côté, Raymond VII va répudier son épouse, Sancie d’Aragon,  et va en chercher une autre pour essayer d’avoir un fils pour  permettre que le comté ne revienne pas à Alphonse de Poitiers.

Il va tout mettre en œuvre pour épouser Sancie de Provence mais ce mariage nécessite l’accord du Pape mais Célestin IV vient de mourir et l’élection du nouveau Pape traîne et lassé d’attendre (ou manœuvres de Blanche de Castille !) Raymond Bérenger IV de Provence donne sa ville à Richard de Cornouailles (fils de Jean Sans Terre). Il va aussi entreprendre des démarches pour épouser sa sœur, Béatrix,  héritière du comté de Provence !

En fait il va épouser Marguerite de Lusignan en 1243, monter un complot avec sa belle famille attachée aux Plantagenets pour créer une alliance avec le roi d’Angleterre, le roi d’Aragon, mais le roi  en est informé et prend des dispositions nécessaires avant que n’éclate la révolte, et le Pape va aussi annuler  le mariage de Raymond VII et Marguerite pour raison de consanguinité.

L’inquisition en Languedoc est toutefois très active, des inquisiteurs sont massacrés à Avignonnet le 28 mai 1242 qui encourage une nouvelle révolte mais les alliés ne répondent pas à l’appel de Raymond VII et il devra donc faire une nouvelle fois acte de soumission à Louis IX imité par ses partisans.

 

Le massacre des cathares.

Les Cathares se réfugient dans quelques châteaux (Montségur, Quéribus…)  et en 1244 après un siège de 10 mois, les Parfaits qui s’étaient réfugiés dans le château de Montségur en refusant d’abjurer leur foi seront brûlés (3 pourront s’enfuir…) 

C’est après ce bûcher que l’on dit que l’église cathare est désorganisée, les cathares fuient le Languedoc vers l’Italie en grande majorité, avec le trésor des Cathares ou… peut-être caché et retrouvé par l’Abbé Saunière  ?

L’histoire cathare raconte que le dernier Cathare, Guillaume Bélibaste, a été brûlé à Villerouge Termenès (1321) et que Jacques Fournier (qui deviendra Pape en Avignon sous le nom de Jean XXII) en aurait emmuré 510, dont l’archevêque cathare Amiel Aicard,  en 1328 dans la grotte de Lombrives

Les conséquences.

·         Sur le plan religieux  les efforts d’élimination du catharisme  a créé l’Ordre des Prêcheurs (Dominicains) puis la création de l’Inquisition.

·         Sur le plan politique, le comté toulousain  entre dans les  possessions du royaume de France en 1271 à la mort d’Alphonse de Poitiers.

·         La croisade marque aussi la séparation définitive entre le Languedoc au nord et les Catalans au Sud mais aussi d’autres modifications radicales de la politique du royaume de France qu’il serait trop long à énumérer…

·         Et surtout Toulouse perd  son rang de troisième ville d’Europe après Rome et Venise !!!!

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Et pour Beaucaire ?

On attendra le règne de Louis XI où plusieurs députés présentent un texte et statuts de privilèges de leur ville à Montpellier pour reconnaissance de la Foire de Beaucaire.

Ces privilèges auraient été accordés aux Beaucairois par Raymond VI pour avoir soutenu son fils lors du siège de Beaucaire. Cette charte de privilèges du 28 mars 1217 mentionne tout d’abord la création d’un corps consulaire et des avantages fiscaux et économiques, notamment des exemptions de péages et surtout… l’octroi d’une foire franche.

En fait lors de la ratification des privilèges présentés en 1464 à Montpellier il semble que les Beaucairois ont présenté seulement « deux misérables feuillets à l’authenticité contestable »  qui aurait permis de rétablir le droit ancien accordé par Raymond VI mais en fait c’est plutôt la légalisation d’une coutume créée par les Beaucairois eux-mêmes !



[1] - Un obituaire (nom et adjectif, du latin obitus : mort, décès) est un registre renfermant le nom des morts et la date anniversaire de leur sépulture afin de célébrer des offices religieux pour le repos de leur âme.

[2] - Seigneurs insoumis