LA BAUME
17.09.2016 : la traversée d'une grotte-tunnel !

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Ce matin ce n’est pas la reprise pour tous… Nous sommes seulement 5 au rendez-vous d’une balade pourtant qui s’annonce magnifique : le soleil est de retour et l’objet de la balade, la Sainte-Baume, promet une belle journée…

Nous voici au départ de Sanilhac pour emprunter une piste dans la garrigue que nous laissons assez vite pour un plus petit sentier bordé de chênes verts, filaires, pistachiers, salsepareilles et osyris : le Paradis.

On descend doucement pour apprécier quelques panoramas et la belle lumière qui s’installe petit à petit.

On atteint une belle plage de rochers plats au niveau de l’ancien hameau de La Baume ou existaient encore il y a peu de temps un moulin, une auberge et un ermitage. La belle plage nous inciterait à la baignade. On rêve de Néné et de son maillot de bain !...

En progressant sur les rochers on rencontre un escalier : c’est le chemin d’accès à l’ermitage. On y monte en longeant la falaise et on peut dominer le site de la Baume. On visite la chapelle et puis on passe une grille en gravissant encore quelques marches pour nous permettre d’arriver à la grotte-tunnel. Les lampes sont obligatoires pour progresser sur ce sol irrégulier et l’obscurité se fait totale sur quelques mètres : la grotte est dessinée en courbe.

Enfin on aperçoit le bout du tunnel et nous voici sur un autre balcon à observer le Gardon couler tranquillement dans son lit… ou peut-être qu’on s’intéresse un peu plus aux pistachiers : térébinthe ou lentisque ?

On bifurque sur la gauche pour escalader un sentier rocheux jusqu’en haut des gorges où des promontoires nous offrent une  vue qui s’étend sur le site de La Baume au bord du Gardon avec en toile de fond les méandres de la route de Poulx qui a servi de décor au film « le salaire de la peur ».

On continue dans un sous bois qui doit faire le bonheur des sangliers et on arrive à La  Méude où d’autres points de vue sur les Gorges nous enchantent mais on décide plutôt  de faire notre pause repas à l’ombre d’un chêne.

On s’en retourne par une large piste tout en amples boucles à Sanilhac et on prolonge nos retrouvailles autour d’un café !

Et... Le texte de Philippe !

Sanilhac : rentrée d’automne. Journée du patrimoine (cf ci-dessous).  Temps couvert la première heure puis soleil avec vent du Nord et cumulus bourgeonnants en strate avec une base bien horizontale  à 2000 mètres d’altitude (nuages de  basse altitude).

Voiture garée sur la place de la mairie à 9h10 ; direction sud, on longe sur notre gauche le lieu-dit « trésor ». Arrivée aux condamines, direction sud vers le bord du plateau, descente dans le cañon au bord du Gardon : la rivière, profonde aujourd’hui (pluie récente),  serpente, comme les chemins qui y conduisent ; flux rapide, eau claire. Le soleil s’installe au plafond, le vent du nord prend le dessus.

Paysage : les gorges du Gardon, le Gardon  avec, rive droite, en face de nous,  les restes du moulin, au dessus, l’emplacement des constructions détruites d’un hôtel éphémère, la route qui monte en serpentant vers Poulx. Rive gauche, où nous sommes, l’ermitage de St Vérédème, visite rapide de l’ermitage ; NB : dans un ermitage il n’y a rien. Puis montée dans la grotte-tunnel ouverte en dehors des périodes de reproduction des chauves souris, ici protégées. Puis montée sur le plateau, repas, café à Sanilhac.

Les célébrités, discrètes et silencieuses rencontrées pendant cette balade, outre les marcheuses :

Je les nommerais  en latin : Veredemus et Pistaccia.

-          Veredemus (Saint Vérédème)  : ex vedette des années 700. Grec d’origine( ?), il aurait migré, comme beaucoup d’autres encore à présent, du Moyen Orient ou de Grèce à Sanilhac où il aurait vécu en ermite dans une grotte. Malgré sa volonté de fuir le monde il serait devenu tellement célèbre qu’on l’aurait poussé à devenir évèque d’Avignon à la suite de St Agricol. D’autres saintes et saints sont venus dans ces périodes troublés de Grèce ou du Moyen Orient en Gaule: les Saintes Maries (dont Marie Madeleine), Saint Lazare, Saint Maximin, Saint Ruf, Saint Trophime …

-          Pistacia : là il s’agit d’une plante : elle fait partie de la famille des Anacardiaceae : famille de l’anacardier (qui donne la noix de cajou), du manguier (qui donne les mangues)  et du sumac (qui ne donne rien de bon). Le genre Pistacia comprend  une dizaine d’espèces dont 3 nous intéressent, on les rencontre sur le pourtour méditerranéen. Les pistachiers térébinthes et lentisques  sont très fréquents dans notre région.

-          Le pistachier térébinthe (Pistacia terebenthis) arbuste dont la résine est utilisée en médecine et en droguerie. Très souvent il est porteur de gales qui sont des excroissances qu’on pourrait prendre pour un fruit et qui contiennent  à l’intérieur des milliers de petits parasites qui grouillent.

-          Le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus), plus petit avec de plus petites feuilles, avec folioles symétriques donc en nombre pair, qui se terminent en V alors que les feuilles du pistachier térébinthe ont en plus une foliole terminale, donc ses folioles à lui sont en nombre impair.

-          Le pistachier vrai (Pistacia vera) qui, lui, donne les « vraies » pistaches comestibles.

C’est bon pour aujourd’hui. Il reste beaucoup à visiter et à connaître : déjà les  5853 km² du Gard, les milliers de Saints et les  6000 espèces de plantes vasculaires de la métropole.

Pour donner un peu de relief à nos journées.