MICHEL ANGE "LE DIVIN"

Les Jeudis de La Culturothèque

Jeudi 27 février 2008

Il y a 444 ans, le 18 février 1564 disparaissait  Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni dit Michelangelo et,  en Français : Michel-Ange

Michel Ange naît le 6 mars 1475 à Caprese, au nord d‘Arezzo (Toscane) de Francesca di Neri del Miniato di Siena, sa mère (petite fille Rucellai) Lodovico di Leonardo Buonarroti Simoni, son père, est magistrat et potestat de Caprese et Chuisi.

La famille revient dans sa maison de Settignano près de Florence, après que le père ait fini sa charge de podestat.  En 1481, Michel Ange perd sa mère et il est mis chez une nourrice, femme et fille de tailleurs de pierre.  Il ne retournera chez son père, qu'à l'âge de dix ans.

Le père de Michel Ange n’apprécie pas l’Art… il ne conçoit pas de dépenser de l’Argent en futilités…. Michel Ange doit étudier auprès de Francesco da Urbino.

A l’âge de 13 ans il rencontre Francesco Granacci apprenti de Domenico Ghirlandaio qui le fait rentrer dans l’atelier du Maître. Dans l’atelier de Ghirlandajo il apprend…. « Je ne peux croire qu’un enfant si jeune ait pu recevoir de tels dons, chuchote Ghirlandajo d’une voix enrouée. Pour certaines choses, tu en sais plus que moi, qui travaille depuis plus de trente ans…. »

Il y apprend la peinture à Fresque. Il participe à la Fresque de Santa Maria de Novella. Il reçoit d’année en année : 6, 8 et 10 florins. Ghirlandaio semble plutôt l’associer à ses travaux que l’admettre à ses leçons.

Michel Ange aurait obéi à l’orgueil d’une personnalité artistique précoce mais on pense qu’il aurait  obéi sans réserve aux leçons de Ghirlandaio… mais il ne trouvait pas dans son atelier ce qu’il cherchait déserpérement : la perfection de l’Art.

Il est très assidu de la Chapelle del Carmine où il dessine inlassablement les peintures de Massacio (Raphaël avait la même démarche). Il succitait l’envie et la haine aussi auprès des autres élèves de Ghirlandaio : un de ses rivaux, Petro  Torregiane, se dispute un jour avec lui et lui donne un coup de poing. C’est la raison de son nez cassé, qui le défigure.

A cette époque, Laurent de Médicis conçoit le projet d’une école de sculpture. Michel Ange sera l’élève de Bertoldo.

Bertoldo est intraitable : dessin, dessin…. Inlassablement dessin. Pourtant, un matin, il le prend par l’épaule : il lui propose de sculpter. Michel Ange est déçu : pas de marbre, pas de pierre : la cire. Mais pour Michel Ange c’était un miracle : nul ne pouvait faire le tour d’un dessin, mais chacun pouvait faire celui d’une sculpture ! Il passe ensuite à l’Argile… mais se défoule le soir avec les tailleurs de pierres… Bertoldo le fait un jour entrer au Palais pour admirer les œuvres. Michel Ange trouve chacune des pierres si belles… Il n’avait jamais remarqué que les pierres donnaient un aspect de plus en plus léger et à ce moment là il prend conscience que l’architecture est « presque » un aussi grand art que la Sculpture…. Il y découvre aussi le David de Donatello, si jeune,  si doux… Il est frappé par les fresques de Gozzoli : si belles, si riches en couleurs.

Cela faisait un an qu’il était apprenti au Jardin des Médicis !

Dans un mois son père ne lui laisserait pas continuer… Il vole un morceau de marbre Il y sculpte un Faune.  Sa première sculpture.

Laurent le Magnifique le convoque. Il lui offre sa maison, en échange Michel Ange ne doit penser ….qu’à la sculpture.

Laurent voyait en Michel-Ange son fils et son ami.

Il l’invite à sa table, lui fait partager la conversation des artistes et des savants les plus distingués… qui bien sûr contribuent à développer chez Michel-Ange le goût des belles grandes choses. Il se lit d’amitié avec Ange Politien…

La mort de Laurent survient et Pierre de Médicis, qui recueille l’héritage de son père, ne montre pas pour les arts les mêmes goûts que son père.

Il lui trouve même la fantaisie d’employer Michel Ange à faire des statues… de neige lors de l’hiver qui a suivi (1492-93) … et qui était très froid.

Heureusement le prieur de l’église du St Esprit commande à Michel-Ange un crucifix en bois et lui offre un logement dans le couvent et surtout…..  Il lui offre la possibilité d’étudier l’anatomie humaine. Michel Ange comprend la nécessité de disséquer et de voir sur la nature même ce qu’il voulait apprendre : il ne voulait pas se fier aux livres et aux gravures.

Bien lui en a prit car il a dû à ses connaissances anatomiques la meilleure partie de sa supériorité dans la statuaire et la peinture.

La famille Médicis chassée de Florence, Michel-Ange comblé de leurs faveurs quitte prudemment la ville pour ne pas être entraîné dans leur chute.

Il se retire à Venise mais ne trouve pas à s’employer.

Il part pour Bologne : il y sculpte le tombeau de Saint Dominique, la figure de Saint Pétrone et un ange qui tient un candélabre.

Michel-Ange a 20 ans.

Le Cardinal Riaro le fait venir à Rome.

Il entre en contact avec les œuvres plus antiques dont la monumentalité le fascine.

Il réalise une première commande pour Jacopo Galli (1496 à 1497) : le Bacchus est empreint de classicisme, la statue est conçue comme une statue de jardin pouvant être vue de tous les côtés.

Durant ce séjour Romain une autre commande lui est adressée par un Cardinal français : il exécute ce groupe statuaire qui est destiné à l’oratoire de Sainte Pétronille et qui est placé actuellement dans la basilique du Vatican : C’est la Pietà.

Le thème choisi par Michel-ange est le plus souvent représenté en Peinture.

La vierge a un visage à la fois pathétique et doux qui domine par sa pureté l’ensemble de la composition et reçoit le corps du Christ dans les plis de sa robe. Le travail du marbre permet d’obtenir des effets de lumière, rendus par les mouvements des plis, qui dirigent le regard vers le visage de la Vierge. Cette sculpture témoigne d’une maîtrise parfaite et apporte à Michel Ange une notoriété au-delà de l’Italie.

Michel Ange retourne à Florence vers le début 1500, le gonfalonier Pierro di Tommaso Soderini mène à cette époque une politique de prestige favorable à la production artistique. Dans cette période Michel-Ange produit de grandes oeuvres

Il réalise aussi quatre statues de Saints pour la Cathédrale de Sienne dans le même style que la Pietà.

Michel-Ange entreprend également de se mesurer aux maîtres anciens, aussi lorsqu’en 1501 on lui confie un énorme bloc de marbre de plus de 4 m de haut dont plusieurs artistes n’avaient pu en tirer de figure, il réalise le David destiné à la place du palais de la Seigneurie de Florence.

Pour cette œuvre gigantesque il choisit de ne pas reprendre l’épisode illustré par Donatello mais de représenter le Berger au moment où il se prépare au combat contre le géant Goliath : l’accent est mis sur la vigilance du héros et l’action en devenir…

Michel Ange dépasse  le modèle classique idéal en mettant dans cette statue hors normes une réalité humaine où s’exprime une tension dynamique qui fait ressortir l’anatomie.

Ce nu héroïque, semblable à ceux de l’Antiquité, devient le symbole des idéaux politiques de Florence.

On lui commande 12 apôtres en statues colossales pour Santa Maria del Fiore.

Il ne commence que le Saint Mathieu (1503)… qui restera inachevé.

C’est à cette époque que Léonard de Vinci expose le carton préparatoire de sa Sainte Anne qui suscitent un grand intérêt parmi les artistes.

Michel Ange y trouve la solution à l’une de ses principales préoccupations : la conquête d’un espace permettant d’isoler la figure humaine afin de tendre à l’universalité….

Deux médaillons en relief vont illustrer cette interprétation.

Les Tondo Pitti et Tondo Taddei, bien que traités dans le sens de la vigueur plastique on en retient une nouvelle forme d’interprétation du rapport entre les personnages, traduits par des masses puissantes et… l’espace qu’ils occupent.

En 1504 il se trouve en concurrence avec Vinci pour la décoration de la salle du Conseil du Palazzo Vecchio. Leurs projets n’aboutissement pas et les cartons sont détruits. Dans la Bataille de Cascina, Michel Ange choisit de représenter un épisode secondaire dans lequel les soldats florentins, surpris au repos, manifestent une grande agitation. Le thème dominant du corps humain nu est l’occasion, une fois de plus, de démontrer ses connaissances en anatomie. La représentation des attitudes variées contribue à assurer sa réputation de peintre.

Le carton copié avant sa disparition est devenu un modèle pour les peintres contemporains.

 

En 1505 Michel Ange abandonne les travaux en cours se rend à Rome à la Demande de Jules II (Julien de La Rovere). Il lui a commandé un tombeau monumental destiné à la Basilique Saint Pierre qui est inachevée à l’époque.

Michel Ange a réalisé un dessin, qui est encore conservé, et qui avait transporté Jules II d’admiration.

Michel Ange part lui-même à Carrare pour présider à  l’extraction du marbre.

Les blocs ramenés à Rome ont surpris tout le monde par leur masse prodigieuse.

Michel Ange n’arrive pas à s’entendre avec Jules II et s’en retourne à Florence, mais surtout suscite à nouveau des jalousies. -Bramante blessé et jaloux du mérite de Michel Ange met des obstacles à l’avancement du projet et… finit par insinuer que le projet de ce monument était de mauvais augure pour sa Sainteté. Michel Ange s’en est aperçu. Il va lui demander le remboursement d’une somme avancée par lui pour le transport des marbres. Il n’est pas reçu. Sur le champ, Michel Ange retourne à Florence en demandant à son domestique de vendre ses meubles…. -

Jules II envoie des émissaires chargés de le ramener à Rome, il répond que « Sa Sainteté n’a qu’à choisir un sculpteur dont le service lui soit plus agréable que le sien. »  Jules II n’en reste pas là et menace la ville de Florence si Michel Ange ne retourne pas à Rome. Laissant les politiques statuer sur son sort, Michel Ange réalise le fameux carton de la guerre des Pisans.

Le Gonfalonier de Florence et le Sénat arrivent à triompher de l’obstination de Michel Ange à ne pas à retourner à Rome et le nomment ambassadeur de Florence auprès du Saint Siège.

« Au lieu de venir à nous… tu as attendu que nous allions au-devant de toi. »  lui dit Jules II à son arrivée à Bologne où se trouvait le Pape..  -Un évêque entreprend sa justification en disant au Pape que les artistes étaient d’ordinaire mal élevés, ignorants des convenances, étrangers aux habitudes d’une société délicate et choisie…  -

Jules II fait sortir cet Evêque et… confie sa statue colossale en bronze qui devait être placée devant St Pétrone de Bologne.  Que dois je mettre dans la main ? Demande Michel Ange au Pape, un livre ? – Non une épée, je sais mieux la manier. – et que fait cette main, elle bénit, elle maudit ? – Non elle menace Bologne et l’avertit qu’elle doit être fidèle. La statue a été achevée.

Mais le peuple de Bologne l’a renversée, le duc de Ferrare, Alphonse d’Est a acheté le bronze et en a fait… une pièce d’artillerie.

De retour à Rome, Jules II demande à Michel Ange de peindre la Chapelle de Sixte IV.

En fait c’est la jalousie de Bramante, (encore !) qui voulait avoir la direction souveraine de tous les travaux d’architecture et de décoration qui est à l’origine de ce projet. Forcé à un travail dont il avait perdu l’habitude, Michel Ange, mis en parallèle avec Raphaël, Bramante pensait qu’il perdrait sans retour la faveur de Jules II et qu’il n’aurait plus à travailler au mausolée. C’est donc a son plus acharné ennemi  qu’il ait jamais eu que l’on doit le plus glorieux ouvrage de Michel Ange : la décoration de la Chapelle Sixtine.

Michel Ange a mis beaucoup de temps à accepter, car il ignorait le travail de la fresque. Il fait venir les meilleurs peintres à Fresques pour apprendre la pratique du métier : très vite il les congédie car il méprisait leur travail.

Il s’enferme et croit pouvoir travailler seul : arrivé au premier tableau toute la peinture se couvre d’une croûte épaisse.  Jules II lui envoie SanGallo qui lui explique que sont « entonaco » est trop détrempé et lui fait refaire une préparation.

Rassuré, Michel Ange coupe tous les ponts avec ses amis et connaissances : il s’enferme seul avec son « génie ». Il couche tout habillé, il dort à peine quelques heures, ne se fie qu’à ses seules préparations des couleurs, ne permet à personne d’assister à ses travaux. On raconte… que Jules II l’ayant interrompu, Michel Ange, a jeté du haut de son échafaud, sur les dalles de l’Eglise, une planche qui est tombée au pied du visiteur pour le couvrir de poussière…. Mais Jules II savait pardonner la colère de Michel Ange….

On dit aussi… que Bramante a introduit furtivement Raphaël dans la chapelle et qu’il en aurait profité pour agrandir son style. Raphaël était-il de connivence avec Bramante pour ôter ce travail à Michel Ange. Jules II en tout cas a résisté à leurs sollicitations. Mais … il était très impatient et importunait Michel Ange de ses visites : Quand finiras tu cette chapelle ? - Quand je pourrai - Faudra-t-il jeter bas les échafauds ?  On ne sait si Michel-Ange a répondu à cette menace mais on sait que Jules II a célébré la messe dans la Chapelle le Jour de Toussaint. Il n’avait mis que 20 mois à peindre toute la voûte.

 

En 1513, le pape Jules II meurt.

C’est le capricieux Léon X de Médicis qui le succède et plonge Michel-Ange dans un semi exil en lui demandant de terminer la façade extérieure de l’Eglise San Lorenzo de Florence et de l’orner de sculpture. (Avant de partir pour Florence  il réalise la statue du Christ embrassant la Croix qu’il fait placer dans l’église de la Minerve.)

Il accepte à contre cœur. Il réalise les plans et passe… 5 années dans les carrières de Carrare puis à celles de Santa Pietra à extraire les marbres.  Il ne revenait que rarement à Florence. La façade ne sera jamais achevée.

Avant de mourir, Léon X commande la réalisation des tombeaux des Médicis à San Lorenzo. Il se met aussitôt au travail : il sculpte les tombeaux de Laurent et de Julien avant de laisser terminer l'ensemble par ses élèves  ainsi que  la bibliothèque laurentienne avec son célèbre escalier, destinée à accueillir les livres de Laurent le Magnifique : débutée en 1524, elle sera achevée entre 1551 et 1571 par Ammanati.

Après la mort de Léon X, Michel Ange a repris le Mausolée de Jules et a fait quelques travaux d’Architecture. (Pape Adrien VI)

Lorsque le Pape Clément VII est élu, c’est le désastre en Italie.

Le sac de Rome et l’expulsion des Médicis sont les principaux troubles de cette époque.

Michel Ange est nommé commissaire général des fortifications de Florence. Il part à Ferrare apprendre le système militaire et revient défendre Florence pendant une année. Il a toutefois le temps de peindre une « Léda » très vantée par ses contemporains mais qui a disparu.

Il continue aussi la chapelle des Médicis.

Florence est prise, les Médicis rentrent en Ville. Michel Ange qui s’était réfugié à Venise revient à Florence et se cache dans la maison d’un ami. Clément VII lui pardonne et lui demande d’achever la chapelle de sa famille.

Le duc d’Urbino, pressait Michel-Ange d’achever le tombeau de Jules II et Clément VII lui demande de peindre à fresque les deux petits côtés de la chapelle Sixtine : il avait choisi pour sujet le jugement dernier et la chute des anges.

Michel Ange avait surtout hâte de terminer le tombeau de Jules II pour se dégager des sommes avancées et il s’employait sans relâche à ce travail. Paul III décide le duc de se contenter de trois statues de la main de Michel Ange et de trois autres confiées à des sculpteurs habiles.

Suivant ces dispositions le tombeau est achevé au bout d’une année : tel qu’il se voit aujourd’hui dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens.

Il allait avoir 60 ans lorsqu’il commence le jugement dernier. Jamais il n’avait eu autant d’enthousiasme. A la fin de la fresque il tombe de l’escabeau : il se blesse à la jambe. Le caractère de Michel Ange s’aigrit et il s’enferme dans sa chambre : il ne veut parler à personne de sa blessure et est résolu à se laisser mourir. Son médecin arrive après bien des détours à le décider de prendre soin de lui-même. Malgré de nombreuses critiques qui n’ont pas manqué au Jugement dernier, Paul III ayant fait construire au Vatican la chapelle Pauline prie Michel-Ange de la décorer.

La Basilique Saint-Pierre était inachevée depuis la mort de Bramante. Michel Ange après avoir étudié le projet fastueux de San-Gallo, fait un nouveau dessin en réduisant l’église à la forme d’une croix grecque. Il supprime un grand nombre de détails et diminue le poids de la coupole. Il reçoit en 1546 l’autorisation de Paul III à réformer librement l’ouvrage de ses prédécesseurs et… lui défend, sous des peines  sévères de rien changer au nouveau projet. Michel Ange refuse le salaire qu’on lui propose et travaille pendant 17 ans, sans autre but, sans autre récompense, que l’accomplissement de sa pensée. Il fortifie pour la 3ème fois les piliers de la coupole, il couronne les arcs d’un nouvel entablement, il achève enfin le dôme projeté par Bramante. Il orne l’édifice de sévères ornements pour créer une harmonie et une unité.

Tous les grands architectes étaient morts. Michel Ange reste seul. Le sénat n’hésite pas à lui confier les travaux du Capitole : le Palais des Conservateurs, l’une des ailes du Capitole, a été construit sur ses dessins. Jules III lui confie les fonctions d’architecte de Saint Pierre et aussi l’entreprise de sa Villa (Papa Giulio) qui, plus tard a été achevée par Vignole.

Florence et Rome se disputent Michel Ange.

On le presse de terminer la chapelle et la bibliothèque de St Laurent. Le pape le retient à Rome pour l’achèvement de St Pierre.

En 1557 Michel Ange, après avoir achevé les grandes voûtes des nefs de Saint Pierre, fait un modèle en bois de tout ce qui reste à faire en prenant soin d’y marquer toutes les mesures dans le plus grand détail. Sa volonté est religieusement respectée dans tous les travaux de la Coupole.

Il faut aussi porter à son crédit d’autres travaux d’architecture : la façade de la porte del Popolo (hors de la ville), la porte Pia et il a.. Restauré la grande salle des Thermes de Dioclétien.

Michel Ange s’affaiblissait de jour en jour…  Il demande un suppléant pour Saint Pierre. Après avoir écarté celui qu’on lui avait attribué et c’est Vignole et Pierre Ligorio qui seront nommé.

Bien sûr depuis quelques temps on prévoyait la fin de ce grand homme.

Michel Ange appelle son neveu et lui dicte son testament en peu de mots : « Je laisse mon âme à Dieu, mon corps à la terre, mes biens à mes parents les plus proches ».

Il est mort le 18 février 1564.

On a amené son corps à l’église des Saints Apôtres en attendant son tombeau à Saint Pierre… Le grand duc de Florence l’a fait déterrer en secret et ramené dans sa ville. Une oraison funèbre a été célébrée dans l’Eglise San Lorenzo. Vasari a obtenu tous les marbres nécessaires pour l’achèvement du mausolée qu’il avait projeté. Trois des plus grands sculpteurs florentins ont réalisé les figures de l’Architecture, de La Peinture et de la Statuaire. Vasari a couronné lui-même le monument par le buste de son maître

 

Le palais Buonarroti à Florence est toujours habité par les descendants de Michel-Ange. Il renferme une galerie ou sont représentés, de la main des meilleurs maîtres de Florence, les principaux traits de la vie de cet homme illustre.

 

Un jour qu’il s’entretenait avec Vasari, de la joie de Léonard, son neveu, d’avoir un fils il lui dit « Je ne vois pas, lui répond Michel-Ange, qu’il faille tant se réjouir de la naissance d’un homme, ni faire tant de fêtes à cette occasion. Ces fêtes et cette joie, on devrait les réserver pour la mort de l’homme qui a bien vécu ».

 

Un jour qu’on lui reprochait de ne pas s’être marié :

« De femme, j’en ai trop d’une pour le repos de ma vie : c’est mon art. Mes enfants ce sont mes ouvrages. Cette postérité me suffit. Laurent Ghiberti a laissé de grands biens et de nombreux héritiers ; saurait-on aujourd’hui qu’il a vécu, s’il n’eut fait les portes de bronze  du Baptistère St Jean ? Ses biens sont dissipés, ses enfants sont morts. Mais les portes de bronze sont encore sur pied ».

 

La peinture à Fresque

La peinture à Fresque vient de « a fresco » qui signifie « dans le frais ». C’est une technique de peinture murale dont la réalisation s’opère avant qu’un enduit, passé au préalable ne soit sec (enduit = intonaco). Le fait de peindre sur un enduit qui n’a pas encore séché permet aux pigments de pénétrer dans cet enduit et donc aux couleurs de durer longtemps.

Son exécution nécessite une grande habileté : il faut poser la couleur avant que l’enduit soit complètement sec. La peinture à fresque conserve plus longtemps les couleurs car les couleurs s’imprègnent dans l ’  « intonaco » qui contient une substance appelée calcin qui pendant son séchage migre vers la surface et se superpose à la peinture en créant ainsi une couche protectrice.

Cette réaction chimique appelée c a r b o n a t a t i o n  est caractéristique de la peinture à fresque et lui confère cohésion et dureté. (par évaporation de l’eau de l’enduit, le gaz carbonique de l’air se combine avec  l’h y d r o x y d e    d e    c a l c i u m    de la chaux pour former une pellicule de   c a r b o n a t e   de  c a l c i u m : le calcin). Pour renforcer la dureté de la peinture, le peintre passe sur la surface colorée la « langue de chat », un certain temps après avoir posé sa couleur et… entre chaque couche pigmentée l’eau remonte et dépose le calcin : c’est pour cette raison que certaines fresques paraissent polies.

 

 

Un jour qu’on lui demandait : Si vous n’aviez pas été artiste, qu’auriez vous été ?

« Si je n’avais pas été artiste, j’aurais été Divin ! »

 

LES ŒUVRES DE MICHEL ANGE :

 

1 – Les Fresques :

La bataille de Cascina (1504) – Palazzo Vecchio à Florence (inachevé).

Le Martyre de Saint-Pierre (1546-1550) – Chapelle Paolina du Vatican.

La conversion de Saint Paul (1542-1550) – Chapelle Paolina du Vatican.

Plafond, mur d’autel de la Chapelle Sixtine (1508-1512) – Chapelle Sixtine du Vatican.

La Création d’Adam - Chapelle Sixtine (1508-1512) – Chapelle Sixtine du Vatican.

Le Jugement dernier - Chapelle Sixtine (1537-1541) – Chapelle Sixtine du Vatican.

 

2 – Tableaux :

Mise au tombeau (vers 1500-1501) œuvre inachevée) National Gallery – Londres

La Sainte Famille à la tribune dite Tondo Doni (1504) Galerie des Offices de Florence.

 

3 – Sculptures :

La Vierge aux pieds (vers 1491)  - Casa Buonarotti de Florence.

La Bataille des Centaures et des Lapithes (vers 1492) - Casa Buonarotti de Florence.

Crucifix du couvent Santo Spirito (1492)  - Casa Buonarotti de Florence.

Bacchus (1496-1497) – Musée du Bargello Florence.

La Pietà (1499) – Basilique Saint-Pierre de Rome.

David (1501) – Galerie de l’Académie de Florence.

Tondo Pitti (1504-1505) – Bargello de Florence.

La Vierge de Bruges (1504) – Eglise Notre Dame de Bruges.

Tondo Taddei (1505-1507) – Royal Academy de Londres.

L’Esclave mourant (1513) Musée du Louvre de Paris.

L’Esclave rebelle captif (1513) Musée du Louvre de Paris.

Tombeau de Jules II (réalisée en six périodes : 1505, 1513, 1516, 1525–1526, 1532 et 1542)

Moïse (vers 1513–1515) San Pietro in Vincoli de Rome.

L'esclave rebelle (1513–1516) Musée du Louvre de Paris

L'esclave mourant (1513–1516) Musée du Louvre de Paris

Le génie de la victoire (vers 1532–1534) Palazzo Vecchio de Florence.

Jeune esclave, Esclave barbu, L'esclave Atlas, L'esclave s'éveillant, (1513;1519-1535) Galerie de l’Académie de Florence.

Rachael (1545)

Leah (1545)

Tombeau de Laurent de Médicis (1524-1531) -Chapelle Médicis de Florence

Tombeau de Julien de Médicis (1526-1531) -Chapelle Médicis de Florence

Le garçon accroupi (v 1534) Musée de l'Hermitage de Saint Petesbourg

Tombeau de  Paul IIIBasilique de Saint Pierre de Rome.

Buste de Brutus (1539-1540) – Bargello de Florence.

La Pietà aux quatre figures (1550)  - Musée dell’Opéra del Duomo de Florence

La Pietà Rondanini commencée en 1552 – Castello Sforzesco de Milan.

La Pietà de Palestrina (1553-1555) Galerie de l’Académie de Florence.

Esthétique de l'inachevé : Quatre Esclaves, (Atlas, s'éveillant, barbu, jeune) émergeant chacun de leur bloc de marbre en statues inachevées, à la Galerie de l’Académie de Florence.

 

Architecture :

Projet du Tombeau du Pape Jules II en 1505 (ne sera jamais réalisé).

Nommé architecte de la  Basilique Saint Pierre de Rome en 1546, il en conduit le chantier et met en projet la construction du dôme en 1555.

Achèvement du  Palais Farnèse en 1546.

Aménagement de la place du  Capitole en 1538.

La  Porta Pia ultime réalisation en 1564.

Nouvelle sacristie de  San Lorenzo à Florence, tombeau des Médicis

 

Dessins :

Vittoria Colonna – dessin de Michel Ange.

National Gallery of Art (Waschington D.C.)

Musée du Louvre (Paris)

Musée Condé (Chantilly).

L’enlèvement de Ganymède (1533) – Fogg Art Muséum Cambridge.

La Sainte Famille – Getty Center Los Angeles.