Marco Polo est-il l'auteur de son voyage ?
06.01.2015 - L'incroyable voyage !

Marco Polo est-il l’auteur de son voyage ?

La Culturothèque – 05.01.2015.

Michèle  


 

Lorsque Marco Polo est parti pour effectuer son voyage, l’Europe était marquée par l’Eglise Chrétienne qui voulait s’imposer et les Papes n’arrêtaient pas de lancer des croisades. La huitième et la dernière s’est terminée en 1272 et St Jean d’Acre, dernier état croisé, s’effondre en 1291. Mais les Etats Européens en avaient assez des ces luttes contre les hérétiques et de ces disputes pour le pouvoir, d’autant que l’Eglise affichait son avidité. En termes d’économie ces luttes déstabilisaient l’Europe et aussi des villes indépendantes comme Gênes et Venise. Ces luttes contre les pays musulmans donnent l’idée à l’Europe de se rapprocher de l’Asie car on estime que les « Tartares » pourraient s’allier aux pays chrétiens pour lutter contre l’Islam. Des marchands, des commerçants  amènent déjà depuis plusieurs siècles des marchandises très prisées comme les soieries, les épices et aussi les pierres précieuses et ils sont plus préoccupés par les profits que par les guerres. Ils ouvrent de plus en plus de comptoirs vers l’Orient et s’avancent petit à petit dans des terres inconnues.

 

Du côté Asie, la situation n’est pas non plus très stable même si depuis quelques années de nombreuses tribus mongoles se sont unies autour de Gengis Kahn et de ses descendants. Un territoire gigantesque va s’agrandir allant de la mer de Chine à la mer Caspienne et une bande allant du nord de la Chine à la Russie avec les descendants de Gengis, les khans Ogödei, Güyük puis Möngke. A la mort de Möngke, en 1259 une lutte s’engage entre les frères Ariq Boqa et Kubilaï qui a l’appui de l’armée et surtout la redoutée cavalerie mongole. Kubilaï emportera la reddition de son frère et deviendra le cinquième grand khan de l’empire mongol. Il s’installe à Zhongdu, l’ancienne capitale des Jin et soumet les Song pour fonder la dynastie Yuan dont il devient  l’empereur, sous le nom de Shizu. Il règne donc jusqu’à sa mort en 1294 sur cet immense empire placé sous le règne des kahn depuis Gengis que les Chinois considèrent comme les fondateur de la Chine et de la capitale Pékin.

 

Des voyageurs occidentaux avaient déjà voyagé et s’étaient aventurés aux confins de l’Asie : Guillaume de Rubrouck, franciscain avait été envoyé par Louis IX s’est rendu en Mongolie de 1253 à 1255. Ne pouvant joindre le roi à son retour il lui a écrit une longue lettre qui a relaté son voyage en Asie Centrale et donnait d’importantes descriptions.  Louis IX était à Chypre, c’était lors  de la 7ème croisade et pensait que les armées franques devaient retenir le Sultan du Caire au Sud tandis que les Mongols attaqueraient le califat de Bagdad au Nord. C’était Altigidaï, commissaire mongol qui avait proposé cette action militaire commune à Saint Louis.

Mais …déjà à la fin de 1244 le pape Innocent IV avait envoyé à la rencontre du Grand Khan, afin de dénoncer les massacres et les destructions des Mongols, un autre franciscain : Jean du Plan Carpin qui était parti de Lyon et a fini par rejoindre le Grand Khan près de Karakoroum. Jean du Plan Carpin, parti avec un autre franciscain et deux dominicains, a fait un texte qui est la première description du monde mongol.  

On considère la lettre de Guillaume de Rubrouck,  comme une grande œuvre littéraire et le texte de Jean du Plan Carpin est précis et comporte de nombreux détails afin de mettre en garde l’Europe contre le danger des hordes mongoles. Ce récit est divisé en deux parties, la première explique les conditions du voyage et le but de l’ambassade, la seconde rassemble un impressionnant rapport sur les mongols : mœurs, croyances, gouvernement, art militaire avec les armes, les techniques guerrières… et aussi sur le Tibet.Pourquoi  les  textes de Jean du Plan Carpin et de Guillaume de Rubrouck, qui étaient aussi revenus de chez les « Tartares » ou « Tatars » avec un compte-rendu passionnant de leurs aventures n’ont-ils pas eu de succès ? La raison est simple : ces témoignages étaient écrits en latin et ne s’adressaient donc qu’à une élite.

 

En 1307, un chevalier Franc Thibault de Cépoy est chargé de mission auprès de la République de Venise  par Charles de Valois, frère de Philippe IV le Bel, et se voit remettre, à cette occasion, une copie du « Devisement des  Merveilles du monde » pour l’offrir à son frère. Ce manuscrit est écrit en langue d’oil et porte une note présentant Marco Polo comme « homme moult honorable et en moult  pays hautement respecté lequel desiroit porter au su de tous  les choses qu’il avoit de ses propres yeux vues ».

 

Dans notre imaginaire collectif, Marco Polo reste le premier de la longue lignée des voyageurs occidentaux partis à la découverte du monde. A l’Ecole nous apprenions leurs noms par chronologie : Marco Polo, Christophe Colomb, Vasco de Gama et Magellan qui ont tous conquis des terres inconnues.

C’est un concours de circonstance qui a poussé Marco Polo à écrire le livre qui a connu un succès mesuré à son époque mais qui est devenu un best sellers au cours du XVème siècle. L’histoire de ce livre est même entrée dans la légende.

Marco Polo passe son enfance à Venise, élevé par sa grand-mère et une tante dans une maison bourgeoise. Il a 15 ans lorsqu’il fait la connaissance de son père qui revient d’un voyage. Deux années plus tard, sur le quai bondé du Grand Canal il s’apprête à partir à St Jean d’Acre en compagnie de son père Nicolo et de son oncle Maffeo. On est en 1271, son épopée durera 24 ans et 700 ans plus tard on parle encore de son voyage.

« Le devisement du monde » (devisement = description, en vieux français), « Le livre de Marco Polo », « Le voyage de Marco Polo », « Le Livre des merveilles » ou… « Il Milione », ce livre connu sous différents titres, est écrit en français, ou plutôt en vieux français qui était la langue de communication en vigueur à l’époque, donc accessible à tous.

 

Marco Polo n'est pas comme son père et son oncle rompu aux lenteurs, aléas et fatigue du voyage mais découvre avec joie cette vie errante. Il s'initie aux langues et aux coutumes des pays, fin observateur et doué d'une prodigieuse mémoire il va nous faire un récit qui va avoir un formidable retentissement.

Il commence son livre ainsi : « Seigneurs empereurs et rois, ducs et marquis, comtes et bourgeois, et toutes gens qui voulez connaître les diverses races des hommes, et les diversité des diverses régions du monde, prenez ce livre et faites lire, et vous y trouverez toutes les grandissimes merveilles et les diversités de la Grande Arménie, et de la Perse, et des Tartares, et de l'Inde, et de maintes autres provinces, comme notre livre vous le contera dans l'ordre apertement, d'après le récit de messire Marco Polo, sage et noble citoyen de Venise qui vit tout cela de ses yeux. Et ce qu'il ne vit pas, il l'entendit d'hommes sûrs en vérité. Et pour que notre livre soit droit et véritable, sans nul mensonge, nous vous donnerons les choses vues comme vues, et les entendues comme entendues. Aussi, tous ceux qui liront ou écouteront ce récit doivent le croire, parce que ce sont toutes choses véritables. Car je vous fais savoir que depuis que notre sire Dieu fit Adam, notre premier père, il ne fut jamais homme d'aucune race, ni chrétien, ni payen, ni tartare, ni indien, ni de quelque race que ce fût, qui ait tant recherché les diverses parties du monde et leurs grandes merveilles comme le sut faire messire Marco Polo. Et pour ce, il a pensé que ce serait trop grand malheur s'il ne faisait mettre par écrit ce qu'il avait vu ou entendu par vérité, afin que les autres gens, qui ne l'ont vu ni entendu, le sachent par ce livre. Et pour connaître toutes ces choses en ces diverses parties du monde, il y demeura bien vingt-six ans. Ensuite se trouvant en prison à Gênes, il fit écrire toutes ces choses, dans leur ordre, par messire Rusticien, Pisan, qui se trouvait dans cette même prison, et cela en l'an 1298 de l'Incarnation du Christ ».

Bien sûr l'aventure n'est pas de tout repos. Il écrit « Sachez que l'Ayas au pays où le Grand Kahn était, ils peinèrent trois ans et demi, et ce fut à cause de très fortes neiges et des glaces et de pluies, de la mauvaiseté du temps qu'ils eurent, des grands froids et des grands fleuves ».

L'itinéraire qu'ils ont choisi n'est pas le plus court... mais c'est l'itinéraire sûrement le plus intéressant pour leur commerce : les pierres précieuses. Sûrement aussi que leur route a été déviée pour des raisons de mauvais temps ou d'épidémies.

 

Marco Polo recueille des renseignements sur les provinces et pays traversés. Il tient à jour des carnets de voyage.

Son livre sera écrit comme un reportage avec surtout le nombre de jour qu'on doit mettre pour se rendre d'une ville à l'autre, le nom du pays, le mode de vie des habitants (habillement, alimentation, coutumes...), leur religion, et bien sûr tout ce qui intéresse le commerce et l'industrie.

 

Le livre est écrit en deux parties. Dans la première partie il commence ses chapitres par la phrase suivante « Comment messer Nicolao et messer Matteo partirent de... ou comment les deux frères... » . On peut considérer que cette partie est le prologue à son voyage.

Il raconte comment son père et l'oncle de Marco ont été amenés à rencontrer Kubilaï Kahn et comment ils ont été missionnés pour rencontrer le Pape en son nom, récupérer un flacon d'huile sainte et lui amener des chrétiens pour évangéliser son pays « .... et il résolut en lui-même de les envoyer comme messagers du pape. Aussi les pria-t-il de faire cette ambassade avec un de ses barons. Et ils lui répondirent qu'ils feraient volontiers tout son commandement, comme s'il était leur propre seigneur... … Après quoi le Seigneur fit faire des charges en langue tartoise (lettres de créance en langue mongole) pour les envoyer au pape et les donna aux deux frères et à son baron et les chargea de ce qu'il voulait qu'ils dissent au pape. Et sachez que les chartes contenaient ce que vous allez attendre. Il mandait au pape que s'il lui voulait envoyer jusqu'à 100 hommes sages de notre loi chrétienne, et qui connussent les sept arts (La Grammaire, la Logique, la Réthorique, l'Arithmétique, la Géométrie, la Musique, l'Astronomie) , et que bien sussent disputer et montrer apertement aux idolâtres et aux autres sectes, par force de raison, comment la loi du Christ est la meilleure, et que toutes les autres lois sont mauvaises et fausses, et qu'ils pussent le prouver, lui et tout son peuple deviendraient chrétiens. De plus il chargea les deux frères de lui apporter de l'huile de la lampe qui brûle sur le sépulcre de Notre-Seigneur, à Jérusalem. »

 

La seconde partie, comme il l'écrit « commence le livre du Devisement du Monde ».

Comme il le dit dans son introduction il raconte ce qu'il a vu... ou « ce qu'il a entendu comme entendu ».

Par exemple il parle de l'histoire de la forteresse l'Alamut où demeurait un « certain très méchant prince qu'on appelait le Vieux de la Montagne ». Alamut signifie « nid d'aigle » et elle était installée au-dessus d'une vallée encaissée. Selon la légende elle abritait un magnifique jardin où l'on pouvait se régaler de tous les plaisirs. Il y avait des fontaines de lait, de vin de miel. On y trouvait « les dames et demoiselles les plus belles du monde ». Les portes de ce paradis étaient ouvertes à des hommes, à qui on donnait une drogue appelée hachachi, disciples de la secte du « Vieux », pour leur permettre de goûter à tous les plaisirs interdits. Ensuite le « Vieux », lorsqu'il voulait se débarrasser de quelqu'un demandait à ces hommes de l'exécuter « Même si tu dois mourir, j'enverrais quand même mes anges qui se chargeront de te ramener au paradis » . La Secte a pendant à peu près 150 ans menée une guerre impitoyable contre les Turcs seldjoukides. Ces hommes, qu'on a appelé les « Assassins » (hachachi = assassins) ont été vaincus et la forteresse a été entièrement rasée par l'armée mongole d'Hulagu en 1256.

Il parle de Saveh (pas très loin de Téhéran) où  Marco Polo part à la recherche des tombes des Rois Mages où il écrit que « leurs corps sont encore entiers, et ont cheveux et barbe, comme s'ils étaient encore vivants ». Il précise qu'en échange de l'or, de l'encens et de la myrrhe, l'enfant Jésus leur aurait offert une petite cassette qui contenait une pierre « afin qu'ils fussent fermes comme pierre en la foi où ils venaient d'entrer ». A leur retour, lorsqu'ils ont vu qu'elle ne contenait qu'une pierre ils ont cru à une moquerie et l'on jeté dans un puits. Aussitôt « une immense flamme commença de jaillir de la gueule du puits ». Cette fable rapportée par Marco Polo se mélange au peuple de Zoroatre (Zarathoustra) qui sont les adorateurs du feu dont de nombreux temples et tours de silence ponctuent la Perse médiévale.

En lisant le livre de Marco Polo on s'enfonce dans son voyage, on se réfugie dans des villages fortifiés ou on dort à la belle étoile, on fuit les brigands ou on est intégré dans de longues colonnes des caravanes silencieuses...

Arrivés à Ormuz nos voyageurs rebroussent chemin au lieu de s'embarquer pour l'Inde. On peut s'imaginer qu'ils aient eut envie de satisfaire leur curiosité commerciale, ou peut-être ont-ils eu connaissance de la guerre lointaine qui oppose les Mongols du Cathay et de la dynastie song du Manzi qui pouvait entraîner le blocage des ports en mer de Chine. Peut-être... aussi, ont-ils eu peur d'embarquer sur des nefs que Marco décrit « très mauvaises, fragiles et dangereuses, et où bien d'entre eux périssent..... et vous dit qu'on s'y noie beaucoup parce que la mer d'Inde est vraiment terrible et fait de grandes tempêtes ». Ces nefs sont des navires à voile sans cabines ni pont ; les marchandises sont chargées dans le fond puis recouvertes de cuir bouilli ; on y installe ensuite les chevaux qui seront vendus en Inde. Les chevaux perses et arabes sont très prisés et les Indiens en font une grande consommation car les chevaux meurent assez vite à cause d'une mauvaise alimentation.... Marco Polo en parlera souvent lorsqu’il sera amené à se rendre en Inde lorsqu’il est au service de Kubilaï.

Marco Polo à ce niveau du voyage a déjà bien appris et il a fait face à bien des mésaventures, plus rien ne lui fait peur, comme à son père et son oncle d'ailleurs... et les épreuves si difficiles qu'elles aient pu être, n'étaient qu'un avant goût de celles qui vont suivre.

Ils remontent plein nord à travers le désert pour rejoindre la route de la Soie. L'eau y est rare, et celle qu'on trouve est « salée et verte comme herbe des prés et très malsaine ; qui en boirait seulement une gorgée plus de dix fois il devrait s'isoler ». Le désert est riche en métaux... on y trouve du fer et de l'acier avec lequel les artisans fabriquent de fins miroirs « très grands et très beaux ». On utilise l'oxyde de zinc, appelé tutie, pour soigner les maux d'yeux... Le jour il fait une chaleur étouffante, la nuit il gèle !

Marco Polo nous dit tout au long de son voyage quelle direction ils prennent, la distance d'une ville à l'autre mais il ne nous dit pas quelle route a été empruntée précisément.

On ne sait pas non plus quelle place il occupe au service du Grand Kahn. Il ne nous dira pas non plus les itinéraires ni les raisons de ses déplacements. Il s'est tout simplement contenté de décrire les pays et les villes qui a vus et ceux dont il a entendu parler.

Des historiens mettent en doute son voyage car son orientation est hasardeuse ou même erronée et son calcul des distances par journées de chemin difficile à porter sur la carte.

Des commentateurs suivant les éditions sont rarement d'accord. Pas mal y ajoutent souvent des phrases entièrement de leur cru... Comme l'a fait sûrement Rustichello de Pise.

On ne sait pas pourquoi non plus Marco Polo, son père et son oncle au bout de 17 ans songent à rentrer à Venise. Mal du Pays ? Le désir d'être libres ? D'après le récit de Marco Polo ils auraient voulu rentrer depuis longtemps et ce serait Kubilaï qui les aurait retenus.

Le texte nous dit qu'ils ont eu l'occasion de rentrer en acceptant la mission d'accompagner une princesse promise à un seigneur de ses parents.

Cette fois-ci, avec l'aide de laisser-passer et de lettres de change de Kubilaï Kahn ils s'embarquent pour une navigation de dix huit mois dans l'Océan Indien.

Marco Polo doit avoir une quarante et un an lorsqu'il arrive dans leur Palazzo de Venise. Une biographie rédigée par un certain Ramusio, deux siècles et demi après son retour nous raconte une beau conte : les trois voyageurs en arrivant chez eux, couverts de vêtements misérables n'ont pas été reconnus par leurs parents car le bruit avait couru sur leur mort. Les voyageurs auraient conviés tous leurs parents à un grand festin habillés en robes de satin cramoisi. Dès le début du repas ils quittent ces fastueux habits, qu'ils donnent à leur serviteur, et s'abillent à nouveau de beaux habits en damas et recommencent leur cinéma deux fois de suite avant que Marco Polo aille chercher les vêtements de drap grossier qu'ils portaient à leur retour et... ayant décousu une doublure fait apparaître « une grande quantité de joyaux d'un prix inestimable... » . Devant une telle richesse on peut imaginer que la famille les ait reconnus, qui ne reconnaîtrait pas sa famille si elle est riche ?

Par la suite on appelle Messer Marco Polo, « Messer Milioni », d'ailleurs la petite place qui se trouve devant leur maison a été nommée Corte dei Milioni.

C'est toutefois vraissemblable que Marco Polo soit revenu très riche de son voyage. Il paraîtrait qu'il aurait équipé à ses frais la galère de combat dont il a pris le commandement dans le golfe de Layas pour combattre les Gênois . Il a été vaincu et fait prisonnier le 8 septembre 1296 et transporté à Gênes où il a été incarcéré dans cette ville jusqu'en 1299.

C'est suite à cette captivité que nous pouvons lire le « Devisement du Monde ». En effet, il est bien probable qu'une fois rentré Marco Polo aurait rempli ses fonctions et n'aurait pas songé à écrire, ni même dicté les récits de son voyage.

Une fois rentré à Venise il retrouve son père seulement pour quelques temps, on peut retrouver son sarcophage sous le portique de l'église San Loranzo marqué des trois corneilles de sPolo.

Marco Polo va continuer dans la tranquillité familiale et sera toutefois membre du Grand Conseil de la ville de Venise. Sa femme lui donnera trois filles : Fantina, Bellela et Moretta. On pense que Marco Polo est mort en janvier 1324 à l'âge de 70 ans.

Dans son testament on retrouve ses dernières volontés imprégnées de résignation chrétienne. Il lègue une partie de sa fortune à des hôpitaux et couvents, choisit l'église de son père pour sa sépulture, déclare affranchir un esclave tartare surnommé Pierre qu'il avait ramené de son voyage et la majorité de sa fortune est revenue à ses filles et sa femme. Son tombeau, comme celui de son père sont détruits lors de l'agrandissement de l'église en 1590.

Il n'a pas donné de titre à son livre dans la prison de Gêne. C'était l'usage à l'époque. Ce sont les copistes qui donnaient un titre et plus tard les imprimeurs....

On a, dès les premiers temps, dénoncé le « mensonge » écrit par Marco Polo : aucun voyageur n’avait atteint la Chine.

Même encore à notre époque on dénonce que le livre est bien trop incroyable.

Marco Polo à l’aube de sa mort aurait dit « Je n’ai pas écrit la moitié de ce que j’ai vu ».

Aujourd’hui de nombreux experts, géographes et voyageurs essayent de se servir des connaissances modernes pour déterminer scientifiquement la réalité ou le mensonge. Tout le monde est toutefois d’accord, s’il existe des incohérences géographiques on peut toutefois considérer que ces imprécisions sont suffisamment claires pour affirmer avec certitude que les informations données viennent bien de la cour des Kahn et qu’il n’y a que des personnes qui se sont rendues physiquement sur les lieux qui pouvaient les communiquer. Pourquoi pas Marco Polo ?

D’autre part on a trouvé dans les archives chinoises qu’en 1277 un « Po-lo est nommé Enquêteur-privé Envoyé-adjoint ».

Une grande partie de la fin de son livre Maro Polo raconte l’assassinat d’Achmat en 1282. Cette partie du livre, qui est la plus précises a été le mieux vérifiée et prouve qu’il a eu connaissance des pièces de procédure car les détails étaient tenus secrets

Si Marco Polo n'a pas parlé de la grande muraille de Chine, c'est que les fortifications ont été réalisées après son voyage... il n'a pas parlé des pieds des femmes, du thé, des idéogrammes chinois... mais il a tellement donné de détails par ailleurs, démystifié aussi des légendes... Et, il ne faut pas oublier que son récit a été écrit 2 ans après la fin de son voyage, qu'il n'y avait pas à l'époque les cartes de notre monde moderne (diaporama  sur les moyens de l'époque) et... Essayez de me donner, chacun d'entre vous, le détail de notre dernière randonnée ! Vous verrez que bien des détails vous auront échappés et... aussi combien, si vous le faites par écrit, il y aura de textes différents pour la même balade !


Quelques extraits du voyage de Marco Polo ont été lus et expliqués.....