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Capitelles, bories, masets.... Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Les noms donnés aux cabanes de pierres sèches....

sont nombreux et variés.

Ils sont issus pour la plupart des langues régionales francisées...

Des noms sont donnés à des constructions dites de "cabanes" indiquant un niveau socio-économique de la construction et... de "pierres sèches" indiquant le matériau employé. 

Le nom générique que l'ont peut employer est "Cabane en pierres sèches" mais des équivalents se retrouvent dans les langues régionales comme :

- la "cabane"  que l'on retrouve dans les causse quercinois, au sud de la vallée du Lot, au Mont D'or, à Sommières, Uzès, les Gorges du Gardon, le Gard, Gigean (34), Cornillon Confoux (13), Gordes (84)...

- la "chabane" est la francisation du terme "chabana" ou "chebana" en Dordogne ou "tsabana" dans la région de Clermond Ferrand et dans celle de Riom.

- la "tsabano", que l'on dit en occitan "tsabana" en Corrèze.

- la "tsabone", issue aussi de "tsabana" en Haute-Loire du Côté du Puy en Velay. 

Il y a aussi les appellations qui étaient employées par les bâtisseurs ou les utilisateurs de ces "cabanes en pierres sèches" et qui ont survécu au-delà de la fin de la durée d'utilisation. Souvent elles caractérisent un territoire plus ou moins étendu pouvant être une commune, un "pays", une région et qui étaient utilisées jusqu'au 20e siècle.

- l' "acoigneau"  qui voulait dire "petit coin" ou parfois "coupe vent" se retrouve dans l'Aube.

- la "baraque" (avec un seul r) vient de l'occitan "barraca" de Villeveyrac (34) ou dans le haut Vidourle. La "barraque" (avec 2 r) est un terme Catalan.

- le "baracou", vient de l'occitan "barracon", diminutif de "barraca" qui veut dire bien sûr, "petite baraque" se situe sur les causses de Blandas, de Campestre (30), à St Félix de l'Héras dans le Larzac.

- le "barracun" Corse du Sud.

- la "borniotte" est attestée dans le Morvan

- le "cabanon" vient de "cabanoun" de Rognes dans les Boûches du Rhône.

- le "cabanon pointu" de "cabanoun pountchou" désigne vers Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence une "Cabane en pierres sèches"  caractéristique. Cette appellation a pour origine... une carte postale qui en représente 5 juxtaposée...

- la "caborde" se retrouve dans l'Yonne, en Haute Saône, vers Besaçon, dans certaines communes du Jura.

- la "caborne" ou "caborgne" est le nom donné dans le Mont d'Or (lyonnais).

- le "cabot" ou "chabot" est Salonnais mais aussi on le retrouve dans les Boûches du Rhône pour désignaient aussi  l'abri où se réfugieait le berger dans le plus haut des  Alpes Maritimes.

- la "cabote", "cabotte" ou "cabioute" sont les anciennes cabanes de vigne dans la Cote d'Or.

- la "caole" ou "cadeule" sont en Côte Mâconnaise (71) ou dans l'Aube.

- la "caforne" vient de "caforna" dans la commune de Claviers dans le Var et désigne les abris de restanques et aux cabanes.

- la "cajolle" comme la "chabane" vient du Périgord.

- la "capitelle" ou "capitèle" vient de l'occitant "capitèl" employé en Ardèche ou de "capitèla" employé dans les garrigues du Gard. Cette dénomination est attestée en 1620 sous forme de "cappitelle" sur un acte notarié à Nîmes qui désigne une cabane de vigne. La "capitelle" a connu une grande diffusion, supplantant souvent les autres vocables régionaux : PO, Hérault, Aude et tendrait à prendre le sens générique de "cabane en pierres sèches" dans l'ensemble du Languedoc Roussillon. 

- le "capité" employé à Monastier (Hte Loire) est la forme locale de "capitèl".

- la "casèle", "caselle" ou "chasèle", "chaselle" viennent de "casèle", "caselle", forme francisée de "casèla" du Lot, du Quercy, du causse Méjean en Lozère, l'Aveyron, les causses du Comtal, Rouge, de Sauveterre, mais aussi dans l'Hérault, Sigean.

- le "casot" est une cabane, toujours en pierres sèches, non voûtée et coiffée d'un toit à une seule pente que l'on retrouve vers Banyuls sur Mer (PO).

- la "cella", vient de cellule. Bonifacio, Corse.

- l'"écoyeu" est en Haute Saône.

- la "gabinelle" vient de "gabinèla" près de Lodève.

- le "gabourneau", ce nom est donné dans le département de la Vienne. 

- la "loge" ou "cadoles" dans le Cher et la Vienne.

- le "masicot" concurrence "caselle" à Soubès dans l'Hérault.

- l' "oustalet" vient de "ostalet" diminutif de "ostal" : maison. On le retrouve en Cévennes.

- le "raparo" ou "raparro" est un terme roussillonnais.

- la "tonne" est répandue dans la région de Clermont-Ferrand et désignait indifféremment la cabane en pierres sèches ou la maisonnette des champs servant autrefois d'annexe à la ferme.

Il y a aussi les appellations qui ont été données par certains érudits locaux "inventeurs" de ces constructions qui les percevaient comme des constructions archéologiques sans lien avec la culture locale contemporaine. En fait ces noms ont pour origine la non compréhension de termes exacts de certains écrivains

- la "borie" ou  le "bori" est un terme provençal employé au 19e siècle dans le sens péjoratif de "masure" ou de "cahute", indique Frédéric Mistral dans son Tresor doû Felibrige, après avoir désigné une "ferme" au 17e/18e siècles. Le mot "borie" dans le sens de "cabane en pierre sèche" a été popularisé par certains "archéomanes" provençaux de la fin du 19e, début 20e siècle pour soi disant habiller archéologiquement un objet d'étude purement ethnologique et contemporain. C'est un contresens car il désigne une habitation temporaire alors qu'à l'origine il désignait une habitation permanente.

- le "chasalou" vient d'une forme de l'Auvergnat "chasalon" qui a été popularisé par des érudits à la fin du 19e siècle pour désigner des maisons ruinées des villages médiévaux. Si effectivement ces constructions sont en pierres sèches elles n'en sont pas pour autant des "cabanes en pierres sèches" qui sont vouées à un séjour temporaire ou momentané.

- la "chibotte" désigne aujourd'hui une "cabane en pierres sèches" mais a été inventée par les écrits d'un érudit local du début du 20e siècle.

- la "gariotte" ou "gariote"  vient de "gariota" dans le parler de Cahors suite à un article dans les années 50 dans lequel était écrit "Los Parisiens apelan las casèlas gariote sai pas per que... ".

- Un "orri", nom donné aux bergeries d'altitude dans l'Ariège vient aussi de la littérature. Ces bergeries répondaient au nom de "cortal", l'orri désignait un quartier de pâturage et correspondait à un gîne non couvert incorporant la "barraca".

Il y a aussi les noms qui ont une origine plus fantaisiste des érudits ou écrivains. Quelquefois aussi avec la non compréhension de termes familiers ou humoristiques voire ironiques.

- le "boutigon" qui a une origine fonctionnelle de "loge à cochon" dans le Var

- la "capeline" dans l'Aveyron est due à une désignation analogique à la cape de bure que portaient les anciens bergers caussenards.

- la "caravelle", "carabelle" en fait n'est qu'une image désignant un creux (du terme occitan caravèl désignant un creux)

- la "chambrette" vers Nébian dans l'Hérault : diminutif de "chambre" qui fait peut-être allusion aux ébats amoureux qui pouvaient s'y dérouler...

- le "cove" n'est qu'une appellation imagée ou fonctionnelle dans les PO car le catalan "cova" signifie "creux", "grotte" ou "cave".

- la "grange" de l'occitan "granja" à Roujan est une appellation curieuse car c'est un édifice plus élevé dans l'échelle socio-économique, on aurait pu s'attendre plutôt à "grangette".

- le "mas" réservé à l'habitation permanente est désigné dans l'Hérault mais... il doit s'agir d'un emploi ironique d'une comparaison d'une maison à un château.

- le "maset" est un terme bien figé en Languedoc dans l'acceptation de maisonnette champêtre à pièce unique en maçonnerie et à toiture de tuiles et aussi employé pour désigner la "cabane en pierres sèches". N'est-ce-pas une façon de dire que la cabane est, tout comme le maset, une habitation temporaire et saisonnière.

- le "moutier" est sûrement une appellation plaisante car moutier est une appellation populaire de "monastère" et.. la cabane est peut-être vue comme un lieu où l'on fait une retraite.

- la "nichette", dans l'Hérault, est peut-être une appellation humoristique qui signifie "petit nid".

- la "pastourette" est une pure fantaisie littéraire.

- le "portisson" dans le Vaucluse n'est pas non plus à retenir, il désigne plutôt une "petite porte" ou à la rigueur un "guichet" ou "guérite".

Les appellations fonctionnelles désignent en général des bâtisses très typées du fait de la fonction qu'elles remplissent.

- l' "agachon", comme vous le savez, est un affût de chasse à meurtrières de tir dans notre région.

- l' "aiguier" est une citerne d'eau creusée dans la roche. Souvent ils sont recouverts d'une voûte de pierres sèches encorbelées.

- l' "apié" est un rucher. C'est une succession d'alvéoles ou niches à ruche en pierres sèches (ce terme est désigné aussi si la construction est en pierres liées).

- l' "assousta" ou "sousta" en Provence ou dans le Niçois, sont des renforcements réservés dans les murs en pierre pour servir d'abri temporaire au travailleur dans champs.

- le "cargadou" ou "descargadou" de la même région servent à entreposer des olives, des raisins. On peut les traduire par chargeoirs ou déchargeoirs.

- la "galinière" servait à usage de poulailler dans le haut Quercy.

- le "grangeon" est une grange dans le Vaucluse et les Alpes de Hte Provence.

- le "jas" est un terme provençal qui désigne les grandes bergeries en pierres sèches (ou non !) dans le Vaucluse et les Alpes de Hte Provence.

- le "pailler" est un grenier à paille dans le canton de Tenda en Hte Corse.

- le "rond à garennes" en Côte d'Or sert de lapinières en pierres sèches.

- la "tine" est utilisé dans nos garrigues pour désigner le cuvier couvert par une voûte auto clavée servant d'entrepôt provisoire à la vendange ou aux olives.

Il y a aussi les murs de séparation de parcelles, les murs de soutènement de terrasses, les enclos et autres dispositifs en pierres sèches liés à l'exploitation des terroirs. Ils sont désignés essentiellement par leur morphologie ou leur fonction.

- le "casal" dans l'Hérault désigne un tas de pierres agricoles ou une ruine.

- le "cassier" en Provence est un amas de pierre sèche parementé qui sert de repère en altitude ou de limite de pacage.

- les "cayrou", "caïrou" ou "coïrou" désignent dans le haut Quercy un tas de pierres parementé édifié lors de la construction d'un champ ou d'une vigne.

- le "clapas" (pluriel : "clapassès") tas d'épierrement parementé (Gard, Causses de Blandas et Campestre)

- le "cortal" PO, ou "courtal" ou "borde" Ariège, et "courtail", "courtaou" dans les Htes Pyrénées est une bergerie de montagne.

- le "tournèlo" sur les causses de Blandas et de Campestre est une forme altérée de "torrèla", tourelle, est un petit cylindre servant autrefois de point d'observation au berger. Comme la "vista", point de vue, servant de postes d'observations des chasseurs et des bergers.

Les capitelles ou bories, les masets ou chaselles,

les jas ou aiguiers, les clapas ou cabanes,

les apiers ou les cortals,

rappelez vous, ces noms  nous content les histoires

de l'homme de la terre,

qui nous intepellent  lors de chacune de nos balades.

 

 

 

 

 

 

 
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