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ENTRE RHONE ET CANAL Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
16.02.09/Beaucaire est une magnifique ville, une visite guidée ça vous dit ?

Beaucaire est sans contexte marquée par la Foire de la Madeleine qui a été accordée et certifée Foire France en 1464...  L'urbanisme de la ville nous la raconte. Son rayonnement était européen au XVII et XVIIIe siècle.

Pendant la période de la foire, qui officiellement ne pouvait durer que 3 jours, se prolongeait de 1, 2 voire 3 jours de plus et la ville se transformait complètement. On dit qu’il y avait trois villes marchandes.  Les listes officielles des marchandises mises en vente étaient de fabrication régionale, nationale ou même internationale.

A la fin du XVIIIe siècle l’essor est tel qu’elle supplante les grandes foires de la région telle celle de Pezenas… Le « comte de Beucaïre » peut laisser penser qu’elle domine les plus grandes foires générales de France.

Les maisons de Beaucaire, de la cave au grenier étaient pensées et construites pour une occupation totale durant la semaine de Foire. Les belles demeures sont toujours présentes pour nous raconter cet important trafic commercial….

Si nous commençons notre promenade par l’Eglise Saint Paul, qui est une ancienne Chapelle du Couvent des Moines Cordeliers nous pouvons déjà repérer les maisons bâties par les Frères Cordeliers eux-mêmes pour percevoir des loyers et répondre à la demande de location qui touchait Beaucaire à cette occasion.

L’hôtel de ville a été construit dès son origine pour la Foire, sur ordre du Conseil du Roi. Le bâtiment était consacré au « Bureau de la Conservation des Privilèges de la Foire » qui était chargé de l’enregistrement des marchandises libres de tout droit, du calcul de la liquidation des taxes, de délivrer les passeports de franchise et… aussi de régler les conflits entre vendeurs et acheteurs. Il a été édifié suivant les plans de l’intendant des Bâtiments Royaux. On trouve sur la façade le double soleil royal qui encadre les armoiries de la Couronne. On pouvait lire sur les banderoles au-dessus des soleils la devise de la ville « CLARA FORO, FIDE CLARIOR », que l’on pouvait traduire « Célèbre par sa foire, illustre pas sa fidélité » (au roi, bien sûr).

A gauche de l’entrée principale on remarque deux barres incorporées à la maçonnerie. Ce sont des étalons de mesure. Il a fallu attendre la Révolution pour la mise en place du système métrique. Pour vérifier la longueur des tissus achetés (ou autre marchandise) on utilisait à l’époque la canne de Montpellier, qui mesurait environ 2 m ou l’aune de France (environ 1.65 m).

Une première église romane avait été construite au XIIe siècle mais celle-ci était trop petite pour accueillir tous les visiteurs de la Foire. Les Consuls de Beaucaire ont donc décidé d’en faire une plus grande sur l’emplacement même de l’ancienne. Cette nouvelle église devait être plus vaste et plus prestigieuse pour être à la hauteur de la renommée européenne de la Foire de la Madeleine. C’est l’architecte Jean-Baptiste Franque qui en a dressé les plans et la nouvelle église a été construite en 10 ans (1734-1744). La devise de la ville y était arborée mais elle a été remplacée en 1881 par le crédo républicain que nous pouvons lire aujourd’hui au-dessus de la porte centrale.

En arpentant la rue de la République nous pouvons retrouver quelques uns des beaux hôtels particuliers de Beaucaire…. On aime  bien commencer par l’Hôtel de Virgile de Sainte Colombe, avec sa cour « encalladée »,  sa cage d’escalier monumentale décorée d’un dragon ailé dans un cadre de guirlandes baroques et également et ses baies géminées du XIVe siècle donnant sur la cour. Si nous ne pouvons y accéder, nous pouvons toutefois retenir qu’il s’agit de la maison de Virgile de Ste Colombe qui était le neveu de l’archéologue-géologue Virgile de la Bastide qui a déterminé la longueur du mille romain grâce aux bornes que nous avons pu repérer en parcourant la Voie Domitienne.

L’hôtel des Clausonnette, appartenait au seigneur de Clausonne qui a fait rénover vers 1745 une ancienne bâtisse a vécu auparavant Ursule de Porcellets. Cet Hôtel particulier est attribué aussi à J.B. Franque. On accède dans la cour par un vestibule couvert d’une voûte d’arêtes épannelées. La façade, très classique, avec son rez-de-chaussée qui s’ouvre avec de larges arcades sur des entrepôts voûtés qui étaient loués aux marchands de soieries et de draperies durant toute la durée de la « Madeleine ». Sur la porte d’entrée nous pouvons repérer Hercule (Héraclès chez les Grecs) coiffé de la peau du lion de Némée, mascaron influencé par le style « renaissance ».

Un peu plus loin nous trouvons l’Hôtel de Margailler construite avec un faste exubérant. Nous pouvons remarquer tout de même que l’architecture aristocratique est tout de même adaptée aux besoins de la Foire. Le rez-de-chaussée comprend toujours les espaces voûtés, le premier étage, dit noble, comporte de hautes fenêtres rectangulaires, le second comprend des fenêtres plus réduites. L’importance du propriétaire est bien marquée par l’entrée encadrée de deux atlantes supportant le balcon. Les Beaucairois surnomment cet hôtel « la  maison des Cariatides ». Des « cartouches » ornent la façade et comportent les initiales du propriétaire : JBAM (Arnaud de Margailler).

Pratiquement en face nous pouvons l’Hôtel de Roy de St Michel dont la construction s’organise autour d’un magnifique escalier central. Cet Hôtel particulier comportait un luxe : des toilettes à la Turque.

La place de la République est la place la plus ancienne de la ville. En 1775 on a démoli une partie de ses arcades pour permettre le passage des charrettes. Elle était au cœur des activités de la Foire, cela explique peut-être pourquoi elle avait la réputation d’être très mal famée…

La rue Roquecourbe conduit au champ de Foire où se dressaient les boutiques de bois et de toiles des négociants venus des quatre coins de l’Europe…

Nous pourrions ainsi continuer à vous raconter cette ville magnifique... un jour nous recommencerons. Il faut dire qu'aujourd'hui il fait très froid, rester immobile n'est pas trop dans nos préférences...

Aussi, après avoir évoqué la course des bâteaux sur le Rhône pour avoir le privilège de recevoir l'agneau gras et le tonneau de vin, nous sommes heureux de passer le pont...

Ah, non pas l'histoire du Roi René, pour une autre fois s'il vous plait... nous devons marcher pour nous réchauffer !

A l'écluse de Vallabrègues l'éclusier est en train de manoeuvrer pour le passage d'une péniche. Nous discutons avec les mariniers qui viennent du nord de la France avec les barges remplies de blé... ils repartiront avec la même quantité de Sel qu'ils chargeront à Port Louis...

 En marchant nous nous réchauffons bien, mais le vent est fort, très fort au bord du Rhône...


Nous sommes heureux lorsque nous retrouvons les collines de St Roman.


Nous trouvons un endroit bien agréable pour notre repas... qui est toujours un moment privilégié de nos lundis....Les filles aiment bien papoter...


Les garçons choisissent d'autres activités...


C'est vrai que le froid est assez vif aujourd'hui, mais pour nous pouvons apercevoir les premiers signes du printemps....

Nous reprenons la voie verte et nous voici déjà de retour...

La journée est vite passée...

Il faudra prolonger la balade lundi prochain !

(Les randonneurs de la Randothème du lundi, marchent vite, très vite... départ 8 h 30, 2 h de visite guidée dans Beaucaire, une bonne pause repas et 18 km parcourus... à 15 h chacun rejoignait son domicile !)

 

 
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