Dans le bus, nous plongeons dans l'Antiquité pour comprendre la fondation de Marseille. De la belle Gyptis qui tient dans sa main la coupe des noces pour l'offrir à Protis un jeune capitaine de Phocée, la belle légende raconte comment s'est installé au bord de la calanque Massalia la fille de Phocée... Mais la légende simplifie à l'extrême les tractations d'un mariage arrangé entre le roi des Ligures Nann et Euxène le père de Protis en l'an 594. La spontanéité de Gyptis était un peu inquiétante mais il appararait qu'en fait c'était une jeune fille bien élevée qui obéissait à son père dans un mariage de raison ou même dans un mariage d'affaire... L'histoire de Marseille commençait bien. Marseille était fondée par des marchands, car les compagnons de Protis n'étaient pas des envahisseurs mais des marchands : sa destinée était marquée pour la durée des temps.

A notre arrivée à Marseille nous sommes encore sous le charme de cette histoire mais aussi de bien d'autres comme les fêtes gracieuses de la Hellade avec ses chars décorés de fleurs et de feuillages...

Point de feu d'artifice à notre arrivée, nous avons même mis du temps à trouver notre guide qui cherche désespérement la clé du fort St Jean.

Comme dans les belles histoires, bien sûr les choses s'arrangent et nous pouvons apprécier l'histoire de la construction de ce fort qui est une fortification érigée en 1660 par Louis XIV car "Il avait remarqué que les Marseillais prisaient fort les jolies bastides. Nous avons voulu avoir la nôtre à l'entrée de ce grand port". En fait le Fort St Jean et le Fort St Nicolas ont été bâtis tous les deux suite à un soulèvement de Marseille. Louis XIV voulant contrôler cette ville a tourné les canons vers la ville et non pas vers la mer pour protéger la cité.

Le fort St-Jean, pendant la Révolution, a servi de prison, puis accueille les jacobins arrêtés à Marseille et à Aubagne pendant l'hiver 1794-95 et qui ont  été massacrés par les ultra-royalistes en juillet 1795.

Notre guide nous entraîne dans le Fort St Nicolas et nous commante les plans en "étoile" du Maréchal des Camps et Commissaire Général des Fortifications Louis Nicolas de Clerville dont Vauban se serait inspiré pour la construction de ses forts.

Le Fort St Nicolas est en fait un bastion militaire toujours occupé par l'armée, mais a été classé monument historique en 1969. Il a été également une prison et on retrouve la trace de 5 protestants enfermés en 1696  suite à une accusation d'espionnage pour le compte de Guillaume d'Orange.

Du fort St Nicolas on a une très belle vue sur le Fort St André.

Et sur l'entrée du Vieux Port de Marseille.

Il fait un peu froid, mais nous sommes sous le charme de notre guide...

Nous voulons connaître tous les recoins du Fort St Nicolas...

Notre guide nous explique qu'après l'installation des Phocéens  dans la calanque du Lacydon (qui forme aujourd'hui le Vieux Port), ils ont constuit des temples, un théâtre, une agora et la ville est protégée par des remparts dont le tracé évoluera peu jusqu'au XVIIe siècle.

Le fond du Port est occupé par des marais que les Grecs assèchent progressivement.

Au sud, la rive est occupée par des carrières d'où sont extraits les pierres qui servent à construire les remparts, c'est aussi le lieu où sont exhumés les morts.

Entre le IIIe et le IXe siècle on y édifie la très puissante abbaye de St Victor de Marseille et ses salines qui sont vendues en 1512 pour l'extension des tercenaux du roi Louis XII mais qui serviront surtour à Charles VIII pour abriter les galères du roi.

Lorsque les marais ont été asséchés des entrepots y sont installés, surtout des chantiers de charpente et de constructions navales. Les cordiers s'y installent également et travaillent le chanvre pour la fabrication des élinques et cordages. C'est le chanvre, canebe, en provençal qui a donné le nom à la Canebière.

En 1265 on y retrouve le comte Charles 1er d'Anjou commandant aux armateurs de la ville une trentaine de galères équipées qui lui permettront de s'emparer du royaume de Naples et de Sicile à la Bataille de Benevent. Son fils Charles II y installe des chantiers navals qui deviendront par la suite l'arsenal des galères.

Robert aimerait connaître l'origine du nom du Fort St Jean et notre guide nous explique que l'origine du Fort remonte au XIIe siècle avec la commanderie des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem. La Tour Carrée avait été commandée par le Roi René et date du XVe siècle. Louis XIV avait repris aux Hospitaliers la Tour St-Jean pour l'inclure dans les remparts en 1666.

L'heure du repas a sonné depuis longtemps, nous n'en avions pas conscience jusqu'au moment où notre guide nous donne notre rendez-vous pour l'après midi : 14 h 30 au début de la Canebière.... Chacun, chacune trouve ses copains, copines et nous voici attablés dans les restaurants du vieux port à déguster une bonne bouillabesse !

Mais ce rendez-vous dites nous ?

Pourquoi faire ?

Croyez vous qu'il est toujours facile de raconter de si merveilleux moments ?