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Les îles du Frioul Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
20.10.09 /Nous avions rêvé de cette journée... la réalité a dépassé le rêve....

Ce n'était pas évident tout d'abord d'aller au rendez-vous : la météo annonçait la pluie à Nîmes, Beaucaire, Alès, Bagnols, Carpentras, Apt... Michèle nous garantissait pourtant qu'il ne pleuvrait pas à Marseille.

Nous tentons donc l'aventure !

Cela pouvait aussi mal commencer : à notre arrivée pour l'embarquement la navette venait de partir...

Qu'à cela ne tienne ! Un petit café ? Boof ! Michèle propose de nous faire découvrir le quartier du Panier...

Nous faisons le tour du Vieux Port, son marché au poisson, une chanteuse des rues....

Comme promis, le soleil est aussi de la partie...

 

Une vraie Carte Postale, non : qu'en pensez-vous ?

 

Une petite surprise : Jean Pierre fait son marché ce matin... Fanny arrête son refrain pour l'interpeller et nous le présenter...

 

Mais on préfère les laisser à leurs discussions de "pro"...

Nous sommes décidés à découvrir ce fameux quartier de Marseille. Michèle nous entraîne au pas de charge dans quelques petites rues et s'arrête devant une maison qui nous surprend par sa façade imposante et ses fenêtres à meneux. Michèle nous signale qu'elle a été construite vers 1535, sans doute sur commande du Consul Louis de Cabre, notable influent à Marseille. Le style emprunte autant à l'art gothique qu'à l'art Renaissance... L'élément insolite que Michèle nous dévoile c'est que cette maison a été déplacée en 1954, tournée à 90 degrés pour rentrer dans l'alignemeent de la Rue...C'est la célèbre Maison de Cabre, la plus vieille de Marseille avec la maison diamentée que nous verrons tout à l'heure.

Construit sur l'emplacement de la ville grecque "Massalia", le Panier est un havre de paix. 

Il devient un quartier populaire lorsque la bourgeoisie Marseillaise décide de le quitter pour s'installer à l'est : un nouveau quartier construit par Colbert. Progressivement  il acquiert une mauvaise réputation mais se développe avec son propre mode de vie avec une population vivant principalement de la mer.

Nous rentrons dans le quartier par la mythique "montée ds Accoules" qui a valu au quartier sa réputation de "village pour les chèvres"...

L'athmosphère est particulière dès que  nous pénétrons dans ce boyau raide pourvu d'une rembarde en son centre. Dans la rue Poirier ce sont les cordes à linge comme à Naples qui nous interpellent... Nous trouvons la fameuse Chocolatière du Panier, minuscule échoppe noire, qui dit-on aurait reçu la visite de Casanova. C'est lundi matin, heureusement, c'est fermé.

Nous remontons la rue du Panier et nous voici à la Vieille Charité.

Suite à un édit royal sur "l'enfermement des pauvres et des mendiants", la ville de Marseille décide de construire La Veille Charité pour y accueillir les gueux. Ce n'est qu'en 1670 que Pierre Puget, architecte du Roi et enfant du quartier réalise cet ensemble surprenant par son unité de style. Construit en pierre rose et blanche de la carrière de la Couronne, l'ensemble de la Vieille Charité se compose de quatre ailes ouvertes sur une cour rectangulaire par des galeries sur trois niveaux... Une chapelle à coupole ovale se trouve au centre de la cour. Sur le fronton nous remarquons les enfants indigents entourés de deux pélicans qui les nourissent. Pendant plus d'un siècle la Charité a reçu les gueux de la ville, puis après la révolution elle a accueilli les enfants et les veillards. Les bâtiments ont été restaurés de 1961 à 1986.

L'heure tourne, il est temps de retourner sur le Vieux Port, nous prenons la Rue des Mauvestis, à nouveau la rue du Panier qui nous conduit à la délicieuse Place des Moulins où paraît-til 13 moulins faisaient tourner leurs ailes... Nous sommes au-dessus des citernes de Marseille...

La rue Lorette et son passage et nous voici hors du village méditérranéen... nous voici dans la ville hausmanienne de la Rue de la République qui descend jusqu'au Vieux-Port...

Le Vieux Port (lo Port Vielh) qui se trouve en bas de la Canebière... C'est ici qu'en 600 avant J. -C. les Phocéens on débarqué : dans la calanque du Lacydon.

Au moyen âge des entrepôts, des chantiers s'y installent. Des cordiers également travaillent le chanvre pour la fabrication des élinques et des cordages... C'est de ce chanvre, canebe, en provençal que vient le nom de Canebière.

Le fort Saint Jean est construit en 1719 avec sa consigne sanitaire...

Nous voici enfin sur le "Feri boite", pardon sur la navette du Frioul. Il n'y a pas plus heureux que nous sur terre.

Nous débarquons d'un pied ferme, bien décidés à découvrir chaque cm² des des îles....

Sur l'île de Pomègue, assez sauvage, nous nous dirigeons vers la tour et le sémaphore. Nous sommes interpellés par des formations géologiques.... Il s'agit de "diaclases".

Une diaclase est une cassure de roche ou de terrain sans déplacement relatif des deux parties séparées. Plus ou moins ouverte elle favorise l'érosion en permettant la circulation de l'eau. Cette eau chargée de gaz carbonique dissout le calcium. Un carbonate de calcium se dépose plus loin, sous forme de calcite cristallisée plus ou moins colorée, notamment par des oxydes de fer. Le remplissage se fait par dépots successifs, comme pour une stalactite, symétriquement sur chaque plan de la fissure...

Nous atteignons la Tour de Pomègue. Nous comprenons que du fait de leur position stratégique en rade de Marseille ces îles ont constitué de tous temps des défenses avancées.  Des fortifications édifiées ou reprises entre 1860 et 1900 donnent à l'archipel son paysage actuel.

C'est en 1902 qu'a été édifié le dernier bâtiment mililaire : le sémaphore. Il a été désarmé le 3 janvier 1999.

L'île de Pomègue est redevenue assez sauvage, nous pouvons y retrouver de très belles calanques comme l'îlot de la Crine... ou la calanque de la Cambrette...

Avec Marie Laure nous sommes très attentifs à la végétation sur l'île.

Ici elle est particulièrement exposée aux vents dominants les plus violents : le mistral et le vent du Sud Est. Nous constatons que les végétaux, pour résister, rampent, s'aggripent aux rochers, se mettent en boule ou prennent la forme de barres rocheuses derrière lesquelles ils s'abritent.

Cet olivier, par exemple, n'a pas trouvé d'abri face au large et, ses branches en grandissant se sont orientées dans le sens du vent dominant, ici le vent du Sud Est... Les tiges en se développant "sous le vent" sont asséchées par les embruns. L'arbre a pris une forme particulière appelée "morphose".

Nous sommes admiratifs de ces exemples d'adaptation de la végétation à ces différents milieux. 

Mais nous avons de la chance aujourd'hui : pas de vent, il ne fait pas froid... nous sommes bien !

Après avoir parcouru Pomègue, nous reprenons la digue  Berry pour découvrir Ratonneau.

Cette digue a été construite en 1822 sous Louis XVIII et nommée ainsi en souvenir du duc de Berry, assassiné dans les fossés de Vincennes sous Napoléon. En fait cette digue a transformé un mouillage utilisé depuis les romains en port véritable

 

Ici ce n'est pas un cratère de bombe, non c'est Claudine qui a découvert un tunnel qui mène à une fortification.... Il paraît tout de même que des photos aériennes montrent les îles parsemées de cratères de bombes, surtout à Ratonneau.

Lors de notre balade nous y trouvons plus particulièrement des fortifications à la Vauban, mais aussi des fortifications qui ont dû servir au cours de la deuxième guerre mondiale lors de la libération de Marseille. Les allemands ont investi les îles et les ont modifié ou complété par la construction de batteries nouvelles, de redoutes, identifiables par leur construction en béton armé. Ces travaux ont été menés par le STO (Service du Travail Obligatoire) : les allemands avaient réquisitionnés de nombreux marseillais pour leur construction. Ce sont donc les Alliés qui ont bombardé l'archipel, inhabité mais lourdement fortifié, pour pouvoir accéder à la ville de Marseille.

Les îles sont restées propriétaires de la Défense Nationale, elles étaient interdites au public jusqu'en 1975. C'est Gaston Defferre, Maire de Marseille qui a obtenu l'autorisation de transformer la rade militaire déclassée en port de plaisance.

De tous temps les îles ont servi de lieu de quarantaine pourl es bateaux qui venaient de pays étrangers, notamment lors de la grande peste de Marseille mais aussi lors de l'accueil des réfugiés arméniens dans les années 20. Au 19ème siècle l'architecte Pinchaud y a édifié un hopital destiné à recevoir les malades contagieux : l'hôpital Caroline.

Si les îles sont restées longtemps terrain militaire, aujourd'hui on y trouve l'ambiance d'un port de plaisance avec beaucoup de bateaux.

Nous apprécions beaucoup que la circulation automobile y soit interdite... On s'interroge sur les perspectives de son avenir. Les îles sont la propriété foncière de la ville de Marseille... Sûrement que le site excite les appétits des promoteurs qui en feraient bien un paradis insulaire pour milliardaires...

Elles sont toutefois protégées par leur classement "Natura 200" qui entre dans un programme européen de protection de la nature.  Comme nous l'avons constaté aujourd'hui, ces îles abritent un patrimoine naturel remarquable. Après recherche nous sommes rassurés d'apprendre que le CEEP en assure la gestion quotidienne. Le milieu marin présente également un patrimoine naturel remarquable....


Après l'embarquement pour notre retour à Marseille, nous apprenons qu'une République libre est fondée sur les îles....

La petite république a un président nommé à vie : Egrégore le Virtuel et Jean-Claude Mayo est le ministre "convoyeur du verbe"... Elle édite sa propre monnaie : la polymonnaie qui n'a cours l'égal que dans la république.

Cette république a été formée sour forme de galéjade car "dans notre société, on n'a jamais le droit de faire le con !".

Nous retenons également que chaque été, le festival-atelier MIMI présente des artistes innovants venus de tous les horizons musicaux ou géographiques....

De retour à Marseille en fin de journée, nous reprenons les véhicules pour rentrer à Beaucaire.

La journée a été bien remplie... Jamais nous n'oublierons cette belle journée amicalement partagée....

 
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