Accueil arrow RANDONNEES PEDESTRES arrow Le Château de Boulbon
Narrow screen resolution Wide screen resolution green color default color orange color
Le Château de Boulbon Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
13.10.08 /Qui aurait pensé ? Une si jolie balade !

Le matin il pleut. Il  y a les au rendez-vous des courageux. En attendant Marie-Laure nous prenons notre petit café. Un charmant Monsieur discute avec Michèle... Que complotent-ils ?

Nous décidons vite d'un commun accord de visiter le village de Boulbon. Nous entrons par la porte Loriol, une des deux portes fortifiées avec la porte St Jaume qui a été détruite en 1810. La porte Loriol date de 1253. Sur sa gauche il y a la "Gardette" qui était la maison des gardes chargés de contrôler les entrées et les sorties. La vigilence était de mise surtout en période d'épidémie. Nous voici sur la Grand'rue, au passage, une petite statue de St Joseph retient notre attention par sa finesse et la qualité de son exécution. Nous remarquons quelques fenêtres à meneau sur quelques façades. Nous trouvons l'emplacement du "Four Banal", propriété des seigneurs où les habitants devaient faire cuire leur pain, moyennant... une redevance bien sûr. En descendant nous remarquons aussi la statue de St Christophe avec ses piedes dans l'eau. Cette statue date du XIVe siècle : son corps est dispropostionné par rapport à ses jambes qui laisserait penser que la légende de Jacques de Voragine serait conforme au fait qu'il "avait une taille gigantesque, un aspect terrible, et douze coudées de haut".

On disait aussi que de voir St Christophe protégeait de la mort subite dans  la journée... Nous sommes heureux et rassurés : c'est sûr que nous allons passer une bonne journée ! En longeant la rue Barri (signifiant rempart en provençal) et le rempart nous arrivons au pied du château. Nous revenons sur nos pas pour prendre le torrent St Michel pour atteindre les hauts de Boulbon et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous sommes tous à St Michel de Frigolet.

Une découverte pour quelques uns... On en profite pour faire quelques crètes qui nous présentent l'abbaye sous tous ses angles.

L'histoire de l'abbaye commence vers le XIIe siècle où s'est installé une première communauté religieuse. Les bâtiments que l'on peut voir aujourd'hui datent du Second Empire.

Malheureusement nous ne pouvons visiter la grande nef que certains d'entre nous connaissent bien. Elle est entièrement recouverte de peintures murales à l'huile sur le modèle de la Sainte Chapelle à Paris.

Actuellement St Michel de Frigolet est occupée par une communauté religieuse appartenant à l'Ordre des Chanoines Réguliers de Prémontré qui suit la Règle de Vie de Saint Augustin.

Il est trop tôt pour y manger, malgré notre détour sur les crètes nous décidons de continuer notre chemin pour nous rapprocher de la Chapelle St Julien.

La chapelle n'est pas très accessible, mais notre volonté sera la plus forte. En empruntant quelques chemins repérés en hauteur, nous la voyons, isolée au milieu des chênes verts.

Elle est construite sur un emplacement qui recèle des traces d'occupation très anciennes.

Datée du XIIe siècle elle est formée d'une nef avec voûte en berceau brisé.

On se rend compte que l'abside est semi-circulaire à l'intérieur et polygonale à l'extérieur. Les murs latéraux sont curieusement munis d'arcs joignant les contreforts externes.

La chapelle a bénéficié d'une restauration récente qui l'a sauvée d'une ruine certaine. Elle est de très bel appareil. Elle est classé monument historique depuis 1941.

Après notre découverte nous avons quelques difficultés à retrouver le sentier qui remonte en direction de Boulbon. Vraiment cette Chapelle se protège bien de curieux visiteurs !

Après une longue remontée dans une combe pas très souvent empruntée, nous retrouvons la piste qui nous amène au moulin. Nous avons une vue magnifique sur Boulbon et son Château....

Michèle nous demande de patienter un peu et nous invite à faire le point d'une partie de notre parcours avec la table d'orientation. Nous admirons également le vol de l'élicoptère rencontré ce matin à St Michel. Guy, curieux, avait demandé aux personnes qui l'entouraient, ce qu'ils allaient faire : traiter la "thaumetopea pityocampa", autrement dit la chenille processionnaire  qui affaiblit considérablement les pins, comme nous le constatons très souvent lors de nos balades...

Michèle nous présente M. Béton. Nous le reconnaissons, c'est le Monsieur qui discutait avec elle ce matin.  Monsieur Béton nous invite gentiment à entrer dans le moulin dont il a les clés. Il nous raconte que ce Moulin porte le nom de Bonnet et que c'est le premier moulin à vent dans le département des Bouches du Rhône à pouvoir fonctionner comme autrefois. Il date du XVIIIème siècle, âge d'or des moulins à vent. La date de 1748 est gravée dans la meule tournante. S'agit-il d'une pierre de réemploi ? Monsieur Béton nous raconte que le moulin est resté en activité jusqu'au XIXe siècle avant d'être balayé, comme tous les autres, par le développement fulgurant de la machine à vapeur et la concurrence des minoteries industrielles.

Le moulin est rétabli depuis 2002. Le mécanisme est complet, conforme à l'original, les ailes peuvent tourner, les meules peuvent se remettre à moudre : c'est ce qui se passe, entre autres, pour les journées du patrimoine  si le vent est favorable, bien sûr !

Nous écoutons avec passion M. Béton. On sent bien tout le temps, le travail que cela a représenté de remettre en service ce moulin...

Il est assez tard lorsque nous le quittons pour poursuivre notre chemin vers la chapelle St Marcellin qui est une des plus belles chapelles romanes de Provence. Jusqu'en 1628 elle est restée l'église paroissiale du village. Elle date du XIe siècle et a été transformée au XIIe siècle. Nous remarquons le portail plein ceintre par lequel ont doit accéder à la chapelle. Sur le contrefort du côté droit on remarque une inscription "DNI MILLE CLXXV" qui correspond à une date de restauration : 1775. C'est cette chapelle qui est le théâtre de la curieuse coutume de la procession des bouteilles le 1er juin de chaque année.

Cette procession a lieu tous les ans à 19 heures. Elle est réservée aux hommes qui se rendent jusqu'à la chapelle, derrière la statue du saint en chantant l'hymne de St Marcellin en Provençal. A l'issue de la cérémonie, dans la chapelle, le prêtre bénit les bouteilles et chacun élève la sienne et boit une gorgée de vin... On dit que cette tradition remonte aux moines de Montmajour installés à Boulbon pour assécher les marais. Le vin béni aurait guéri les fièvres !

Oui, même si exceptionnellement le soleil n'était pas au rendez-vous, la balade était très, très... belle !

 
< Précédent   Suivant >