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Morvandiaux, Morvandelles... ! Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

avril 2008 - Nous voici en route pour la Bourgogne... Non pas la Bourgogne : Le Morvan !  Le Morvan ? Non la Bourgogne !...

Qu'en pensez vous ? 

Le départ est un peu périlleux : c'est la Foire de l'Ascension à Beaucaire, il faut aller chercher Marie, toutes les routes sont barrées... Comment faire ?

Tout va bien, nous sommes tous au rendez vous mais... c'est le bus qui est en retard. Lorsqu'il arrive Olivier JEAN nous raconte en détail les aventures de Didier que nous retrouvons à Montélimar. Ouf tout s'arrange pour le mieux... Un petit café pour la route on remonte dans le bus et voila que nous nous rendons compte que Michèle est réellement fatiguée ces temps ci, elle n'a pas mis tout son coeur à ses prières : Raymonde se blesse. Pas de panique, on s'organise : Nadine chouchoute Raymonde, Michèle cherche un téléphone et 10 mn après nous laissons Raymonde dans les bras de beaux et jeunes pompiers en route pour l'Hôpital de Montélimar...

Nous avons le coeur gros de l'abandonner ainsi sur la route... 1 h après nous sommes un peu rassurés sur l'état de ses blessures et nous commençons à nous abandonner aux joies du voyage. A bien y réfléchir on se demande si ce n'était pas calculé tous ces évènements pour ne pas nous rendre compte de la longueur de la route !

C'est vers 15 h que nous arrivons enfin au Bois du Loup ou l'équipe d'accueil est au garde à vous pour nous souhaiter la bienvenue et nous présenter Rob qui nous accompagnera tout au long de ce séjour. 


Si nous avions fait la route avec le soleil, le temps change et c'est sous la pluie que nous prenons la direction d'Avallon en passant par Saulieu où d'illustres personnages ont vanté la cuisine locale. On apprend que Mme de Sévigné y a fait halte à l'occasion d'un voyage qu'elle avait entrepris pour se rendre chez sa fille, Mme de Grignan. Rob nous raconte qu'on aurait trouvé dans sa correspondance l'aveu qu'elle se serait grisée, pour la première fois de sa vie, au cours d'un repas assez plantureux ! Aujourd'hui aussi la tradition veut que les restaurants de Saulieu "traitent" bien les voyageurs de passage. De grands chefs étoilés au Michelin s'y sont illustrés : Alexandre Dumaine, Bernard Loiseau pour ne citer que ces deux grands chefs célèbres. 

Nous continuons notre chemin sur une petite route magnifique, bordée de jacinthes sauvages et de quelques orchidées pourpres. Il pleut mais les couleurs n'en sont que plus franches... 

Nous arrivons à VEZELAY "par les petites routes qui mènent à la colline éternelle" !

Rob nous raconte les riches heures de l'abbaye et du pieux chevalier Girat de Roussillon qui installe  au milieu du 9ème siècle un monastère de femmes qui sera remplacé quelques temps après par un monastère d'hommes. Ce monastère est détruit par les invasions normandes et est reconstruit sur la colline avoisinante sur laquelle nous nous trouvons à la découverte de l'histoire de Vézelay.

Bernard de Clervaux, le 31 mars 1146, lance du flanc de la "colline inspirée" la 2ème croisade en présence de Louis VII. C'est l'époque ou l'abbaye est à l'apogée de sa gloire. Cela fait un siècle déjà que l'église de l'abbaye abrite les reliques de Sainte Madeleine et devenue un grand lieu de pèlerinage. On apprend aussi comme Paris, Le Puy ou St Gilles, que c'est l'une des villes de départ des chemins de St Jacques de Compostelle. 

C'est intéressant aussi de découvrir que St François d'Assise (qui, rapelons le est le fils d'une Beaucairoise ou... d'une Tarasconnaise)  a fondé ici le premier couvent des frères mineurs en France en 1217.

Un autre personnage dont nous a parlé quelquefois Michèle naît aussi à Vézelay en 1519. Il s'agit de Théodore de Bèze qui prèche la réforme auprès de Calvin. En 1557 la ville devient protestante.

Rob nous explique en détail comment la Guerre de Cent Ans avait ruiné l'Abbaye et comment les siècles suivants l'église s'est dégradée. Ce n'est que depuis les travaux de restauration du 19e siècle qu'elle a retrouvé sa superbe et la renommée de ses pèlerinages.

Rob nous explique aussi l'oeuvre magistrale du tympan et du portail central ainsi que des portails latéraux. Il nous livre le secret de quelques chapiteaux et... il faut avouer que quelques unes d'entre nous, avons ressenti un petit "titillement intime" en écoutant sa voix charmeuse nous révéler la différence entre la musique profane et la musique sacrée !

Nous regrettons d'apprendre que l'Eglise aujourd'hui est entre les mains d'une congrégation qui ne nous permet pas de découvrir la crypte carolingienne où nous aurions pu découvrir la relique de Ste Madeleine. Ce n'est pas grave, nous irons en découvrir une autre très bientôt à St Maximin...

Un petit tour dans le cloître de style roman pour découvrir la citerne qui alimentait toute la ville pendant très longtemps.

Nous quittons la Basilique dans un concert de cloches pour aller admirer le magnifique panorama qui se présente de la colline de Vézelay.

Quelques uns d'entre nous profitent du temps libre pour boire un bon chocolat à l'abri de la pluie diluvienne qui tombe mais, d'autres, plus courageux, suivent Rob à la découverte des maisons anciennes, des portes sculptées et des fenêtres à meneaux, des escaliers et tourelles et des vieux puits qui constituent un sublime décor.

Nous reprenons la route par la vallée de La Cure qui nous permet de découvrir de magnifiques possibilités de randonnées. Rob nous entraîne dans un circuit que Vauban affectionnait dans son enfance. C'est le village de Quarré-les-Tombes qui nous interpelle le plus : ce village doit son nom aux nombreux sarcophages de pierre calcaire vestiges d'un groupe d'un millier de tombeaux accumulés du 7e au 10ème siècle et dont l'origine semble encore mystérieuse... S'agit-il d'un entrepôt lié à une fabrication locale ou bien une véritable nécropole ? Rob nous signale simplement qu'il y avait à cet endroit un sanctuaire dédié à St Georges, patron des chevaliers....

Nous retrouvons vite le village de vacances où l'équipe nous reçoit cette fois ci au complet avec un verre du fameux Kir qui, comme chacun le sait est une boisson que l'on sert à l'apéritif.

Ce que nous ignorons pour la plupart d'entre nous, c'est que c'est Félix Kir, issu d'une famille d'origine alsacienne et qui s'est installé en Bourgogne en 1870 qui a donné son nom à cette fameuse boisson.  Il a été nommé chanoine honoraire en 1931 mais c'était un homme politique et a longtemps été le Maire de Dijon.  On nous raconte que c'était un personnage truculent, aux réparties mordantes et il a travaillé de son vivant à créer sa propre légende en s'attribuant des actions exceptionnelles. Un jour il a pris un képi et a géré la circulation devant la mairie de Dijon... il a été le dernier prêtre député à avoir porté la soutane sur les bancs et à la tribune de l'Assemblée nationale où... il a présidé aussi en tant que doyen d'âge à la première séance de la Vème République.

Kir a donné son nom au vin blanc-cassis que la mairie servait à ses invités... 

Réchauffés par cette boisson accompagnée des moelleuses gougères, nous nous dirigeons vers le restaurant où nous pouvons déguster un repas digne de la réputation régionale.

C'est un film sur la Bourgogne qui nous attend pour la digestion avant de passer une nuit merveilleuse dans nos lits bien douillets ! 

Le lendemain matin c'est une belle journée qui nous attend. Très tôt quelques uns se sont levés pour faire le tour du Lac St Agnan et découvrir les box des chevaux...

Après le petit déjeuner nous retrouvons Rob et Didier enfin reposé des évènements de ces derniers jours.

Rob nous entraîne cette fois-ci au coeur de la Bourgogne et des vignobles. Sur le chemin il nous raconte que déjà en 312 Eumène décrivait le vignoble bourguignon et que c'est le texte connu le plus ancien concernant les vins de Bourgogne. Il est intarissable sur l'histoire et nous apprenons que c'est en 1115 que les moines de Cîteaux ont construit le Château du Clos de Vougeot, que Philippe le Hardi, le 6 août 1395 avait proclamé par ordonnance l'exigence d'une viticulture de qualité en Bourgogne et que c'est Charles VI qui avait fixé les limites de production du vin dans cette région.

Rob est passionné par la viticulture : le terroir, les cépages, la vigne, la vinification, l'élevage, l'étiquetage, les vignerons, les châteaux et les appellations, tout est décortiqué, expliqué... Durant le trajet dans le bus nous pensions pouvoir tout retenir tellement que cela nous paraissait simple...

Malheureusement pour nous, après quelques verres de dégustation nous n'avions plus qu'un joli "tournis" dans nos têtes chancelantes !


Heureusement le repas au restaurant était succulent avec les spécialités locales : escargots et coq au vin. L'ambiance est chaleureuse : nous partageons le bonheur d'Ignace et de Roseline qui retrouvent leurs petits enfants !

Un bien agréable moment.

Mais... il ne faut pas s'attarder, il nous faut rejoindre Beaune pour la visite des Hospices ! Nous attendions cette visite avec impatience. Nous ne sommes pas déçus.

Encore une fois Rob nous fascine par ses connaissances et nous raconte que le 4 août 1443 naît l'Hôtel-dieu. La guerre de cent ans n'est pas si loin et les massacres continuent toujours : les "écorcheurs" pillent et ruinent les campagnes en provocant misère et famine. Les Beaunois sont indigents. Nicolas Rolin, alors chancelier du Duc de Bourgogne Philippe le Bon et son épouse Guigone de Salins décident alors de créer un hôpital pour les pauvres.

C'est le 1er janvier 1452 que l'hôpital accueille son premier patient auquel succèderont vieillards, infirmes, orphelins, malades, parturientes, indigents... Ce sont les soeurs hospitalières qui leur prodiguent, pendant des siècles, les soins. D'autres hôpitaux seront construits aussi à Pommard, Nolay, Meursault qui constitueront une communauté que l'usage baptisera les Hospices de Beaune.

Aujourd'hui encore les Hospices sont toujours des hôpitaux fonctionnant avec des structures modernes mais toujours allant au devant des plus démunis. 

L'Hôtel-dieu  est  par contre un musée dont la splendeur architecturale, restée intacte depuis le XVe siècle, et qui n'a d'égale que l'éthique très actuelle de l'institution qui n'a jamais dérogé à sa mission initiale  et dont les bénéfices retirés de locations de salles prestigieuses, des visites et de sa boutique servent à améliorer les conditions d'accueil et de soins. De la même façon   le domaine viticole génère une activité importante. Une vente aux enchères est organisée annuellement  et constitue une  oeuvre de charité fidèle à l'esprit de Nicolas Rolin et de Guigone...

Les toits multicolores de l'Hôtel-dieu sont devenus aujourd'hui l'un des symboles de la Bourgogne. Rob nous raconte que les  tuiles sont posées de telle façon que seulement le quart de chacune sont visibles et que de ce fait la toiture supporte 1 T au m² ! 

Cet écrin d'architecture renferme une collection de quelques 5 000 objets et surtout... le célèbre polyptyque du Jugement dernier de Rogier van der Weyden.

Rob sait nous faire apprécier le privilège de notre visite. Des visiteurs se joignent à nous pour profiter de ses histoires aussi intéressantes que charmeuses.

Lorsqu'il nous abandonne à la fin de la visite, nous sommes quelques uns à le suivre pour une visite de la ville... Nous pouvons découvrir ainsi que les remparts sont assez bien conservés ainsi que ses enclaves... Nous admirons quelques porches baroques et des maisons romanes ornées d'arcatures...

Il nous raconte aussi l'histoire des tapisseries et surtout celle de "la vie de la Vierge" dont nous trouvons les 19 tableaux cachés derrière le maître hôtel de la Collégiale Notre-Dame.

Il nous fait aussi remarquer quelques stalles portant les traces des traditions agricoles de la région : la vigne. 

Nous reprenons la route riche de cette belle journée et pourtant nous ne sommes pas au bout de nos surprises : de magnifiques panoramas nous sont offerts et nous découvrons les talents cachés de Rob : il sait chanter et jouer d'instruments de musique médiévaux !

 

Nous avons juste le temps de nous rafraîchir avant de retrouver la salle de restaurant du Bois du Loup. Une surprise attend Candide à la fin du repas : à nouveau l'équipe travaillant au village de vacances est au complet pour lui souhaiter un bon anniversaire

Candide est très émue. C'est vrai que nous avons plutôt l'habitude que ce soit elle qui nous concocte de belles réceptions. C'est un moment d'émotion pour tout le groupe, nous sommes très heureux du bonheur de Candide et de partager ces instants chaleureux tous ensemble.

La soirée se termine par des... cours de dessin en compagnie d'un charmant et joli garçon ! 

Une journée bien remplie qui mérite les doux câlins de Morphée....

Après un petit déjeuner bien animés nous reprenons la route pour le Lac des Settons... qui s'étend sur une superficie de 367 ha avec un périmètre de plus de 13 km : voilà un intéressant sujet de randonnée.. Mais c'est en bateau que nous en faisons le tour pour admirer les différentes constructions qui jalonnent la bordure ou sont construites sur les îles. Pour Françoise et pour ceux qui sont allés au Canada, nous avons l'impression de nous retrouver sur le St Laurent et les mille îles...

C'est un lac artificiel avec un barrage haut de 20 m qui a été construit entre 1854 et 1861 pour faciliter le flottage du bois sur Paris... Rob nous raconte la belle histoire des bûcherons morvandiaux et aussi les belles histoires des... nourrices Morvandelles.

Nous rejoignons ensuite Gouloux à la rencontre de Monsieur MARCHAND qui est sabotier.

 Dans les années 1940, le sabotier de Gouloux produisait jusqu'à 27000 paires de sabots !

Nous pouvons y découvrir le plus grand sabot du monde : il a été homologué en 1989. Ce sabot a été taillé dans un séquoia géant provenant de la bresse. 

Pour le creuser le père de M. Marchand a commencé à tailler le tronc à la tronçonneuse, ensuite à la hache et enfin à l'herminette pour finir au papier de verre.... Il a été réalisé en 15 jours ! 

Le tronc de ce séquoia a aussi servi à sculpter un boeuf que nous pouvons admirer dans le superbe métier à ferrer de Gouloux, à côté de la saboterie...

Après cette visite, à notre grand regret, nous devons quitter Rob... C'est en silence que nous prenons notre repas de midi sur l'herbe accueillante et nous reprenons ensuite la route pour rejoindre Beaucaire ! 

Il ne nous en faut pas beaucoup en général pour être heureux de nos escapades, mais il faut avouer que ce séjour en Bourgogne restera un bon souvenir pour beaucoup d'entre nous et nous donnera l'occasion, à n'en pas douter, de lire et nous documenter sur cette belle région.... 

 
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