Accueil arrow CONFERENCES arrow GAUDI, ARCHITECTE DU REVE
Narrow screen resolution Wide screen resolution green color default color orange color
GAUDI, ARCHITECTE DU REVE Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
05.04.2016 - modernissimo !

ANTONI GAUDI, ARCHITECTE DU REVE.

Janice LERT

Résumé de la conférence du 05 AVRIL 2016

pour La Culturothèque de BEAUCAIRE

 

Introduction

Antoni Gaudi i Cornet (1852-1926) est né dans la province de Tarragone en Espagne.  Mais son nom en tant qu’architecte est surtout attaché à la ville de Barcelone, où il a passé la plus grande partie de sa carrière.  Après des études d’architecture très moyennes, il se révèle être un génie dans l’utilisation des nouveaux moyens techniques mis à la disposition des architectes au début du XXe siècle : la brique, le fer, la fonte.  Son œuvre comprend des maisons, des écoles, des immeubles, un parc et des églises, dont la Sagrada Familia (la Sainte Famille) l’œuvre de sa vie. Sept de ses œuvres sont classées par l’UNESCO.  Son travail reflète les quatre grandes passions de sa vie : l’architecture, la nature, la religion et l’amour de la Catalogne.

Jeunesse

Il est né le 25 juin 1852 dans le village de Reus en Tarragone.  Son père avait une entreprise de chaudronnerie où Antoni apprend très vite le travail manuel et le goût de la transformation du matériau plat en œuvre en trois dimensions.  Il sera éduqué dans des écoles religieuses jusqu’au niveau des études supérieures.  Dans son village il côtoie la nature et y trouve les réponses aux questions de stabilité posées par la construction.  A l’âge de 16 ans il part à Barcelone où il suit les cours d’architecture et reçoit son diplôme en 1878.  En même temps il travaille comme dessinateur chez des architectes connus dans cette ville. 

Barcelone en 1880

Barcelone à cette époque est une ville en pleine effervescence.  Grâce à l’industrie et le commerce, elle va être la première ville espagnole à tirer avantage de la Révolution industrielle : elle détruit son vieux rempart et se répand dans de nouveaux quartiers, la population explose, le chemin de fer arrive mais le port permet aussi de profiter des marchandises des colonies espagnoles lointaines.  En 1888 l’Exposition Universelle va propulser Barcelone au devant de la scène internationale, et sera une vitrine de l’identité catalane.  L’assouplissement des règles de construction va favoriser l’explosion du « modernismo », le style « art-déco » dans cette ville en pleine expansion.

La carrière de Gaudi – Ses œuvres principales

Gaudi commence par quelques projets urbains mais se lance très vite dans la création de maisons, dont la Casa Vicens, la Casa Calvet, où il séduit par l’originalité de ses façades et de ses intérieurs.  Il exploite à fond la possibilité qu’offrent les nouveaux matériaux de créer une distinction entre la structure et le revêtement d’un bâtiment : une structure en fer et fonte peut être « habiller » avec différents matériaux non porteurs comme les carreaux en céramique.   La couleur jouera un grand rôle : Gaudi trouvait la couleur partout dans la nature.  Son architecture est aussi influencée par les traditions espagnoles et catalanes, et notamment l’architecture « mudéjar » : l’art de l’Espagne chrétienne influencé par l’art musulman.

Il rencontre Eusebi Güell, un riche industriel qui sera un client important et qui lui commandera des travaux pour ses écuries (Finca Güell), son palais, le début d’une église (la crypte de la Colonia Güell) et un parc immobilier (le Park Güell).  Très tôt il reprend le projet de la Sainte Famille (Sagrada Familia) un temple expiatoire dont il terminera la crypte et une partie des façades, et qui l’occupera jusqu’à sa mort.  Il travaille également pour d’autres églises ou communautés religieuses, y compris à Palma de Majorque.

Deux de ses bâtiments les plus originaux sont la Casa Battlo et la Casa Milà, bâtiments de rapport au centre de Barcelone.  On y retrouve les caractéristiques de son style, qui sont ceux du « modernismo » catalan de l’époque :

-          l’utilisation de tours, tourelles et lanternes sur les toitures,

-          la polychromie avec notamment l’utilisation de « trencadis » des tessons de carreaux en terre cuite très colorés utilisés en revêtement,

-          l’hétérogénéité des matériaux : carreaux, briques, fer forgé, pierre sur une même façade,

-          l’hétérogénéité des volumes : rectangles, octogones, dômes et rotondes,

-          le refus de l’angle droit : façades courbes, arcs paraboliques et inclinés,

-          l’exploitation de la technologie moderne : tôles, profilés métalliques, éléments préfabriqués, etc.

La fin de sa carrière

Gaudi, profondément croyant, voulait ajouter un élément religieux, croix ou statue, dans certains de ces œuvres profanes.   A l’inverse, il utilisait parfois dans ses œuvres pour les communautés religieuses une architecture par trop laïque, influencé par les châteaux du Moyen-Age.  Bref, il mécontentait souvent ses clients.  En fait il a terminé très peu de ses projets car les disputes l’agaçaient et il se tournait facilement vers autre chose.  A partir de 1915 il se consacrera uniquement à la Sagrada Familia.  Il quitte même sa maison du Park Güell et habite dans la crypte de l’église.  Il ne s’est jamais marié et a mené une vie quasiment monastique, se transformant petit-à-petit du jeune élégant qu’il était en un homme peu soigné, habillé négligemment.  Ainsi quand, le 7 juin 1926, il fut renversé par un tramway en plein centre de Barcelone, on ne l’a pas reconnu tout de suite.  Il est mort trois jours plus tard.  Toute la villa de Barcelone a assisté à son enterrement, dans la crypte de l’église qui a été l’œuvre de sa vie.

Suite au déclin du « modernismo » après la deuxième guerre mondiale, le style revient à la mode à la fin du XXe siècle, et sept œuvres de Gaudi ont été classées par l’UNESCO en 1984.

 
< Précédent   Suivant >