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LE CULTE DE MITHRA Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
12.01.2016 - On ne nous aurait pas tout dit !

VOICI LE RESUME DE LA CONFERENCE DE JEAN.

Sommaire

 

ü  Introduction

o   Le contexte

ü  Origines et racines

ü  Le culte de Mithra

ü  Qui est ce dieu ?

o   Principes du mithraïsme

o   La légende

o   Les Interprétations possibles

o   Mithra est il à l’origine du mythe Chrétien ?

Incidence sur christianisme dans l'Empire romain

o   La tauromachie est-elle une survivance du culte de Mithra ?

 

Introduction : le contexte

L’histoire est souvent racontée par les vainqueurs, rarement par les vaincus !

Au 4me siècle de notre ère, le culte de Mithra était sans aucun doute le plus répandu dans l’empire romain. En moins d’un siècle, un culte millénaire  va disparaître au profit du christianisme, pourquoi et comment, voilà les questions auxquelles je vais tenter de répondre !

Il s’en est fallut de peu

Il s’en est fallut d’une bataille en 312 au pont de  Milvius aux environs de Rome, pour que des cultes se voient effacés de l’histoire.

Cette bataille oppose Constantin à Maxence et c’est Constantin (2 et 3) qui gagne. Il s’est mis lui et ses légions sous la protection d’un signe vu dans le ciel, un chrisme, symbole qui deviendra chrétien, formé des deux lettres grecques Χ  et Ρ,  les deux premières lettres du mot  Christ.

Bref, Constantin  qui devient empereur et maintenant chrétien et cela change tout.

Les persécutions contre les chrétiens prennent définitivement fin avec lui

Si en 313, le culte Mithra était certainement l’un des plus suivi par contre le christianisme était encore minoritaire, estimé entre 10 et 15% de la population et surtout concentré en Afrique et au pro-Orient.  En 325 à lieu  le concile de Nicée (4) ce qui a permis à l’Eglise de consolider sa théologie. Constantin devient le premier pape de l’église.

Le concile de Nicée reconnaît la divinité du christ. Cependant, l’hérésie arienne se répand et supplante le christianisme orthodoxe pendant quelques décennies ; Constantin aurait fini sa vie comme arianiste.

Alors quelles sont les conséquences de la bataille de Milvius sur le culte de Mithra ?

Constantin  a  éliminé à des fins personnelles une bonne partie de sa famille, et s’il a autorisé le christianisme,  mais il fait face à  L'arianisme, cette théorie qui nie la divinité de jésus. Il convoque donc le concile de Nicée en 325 et Le monothéisme devient le fondement idéologique de la monarchie constantinienne.

De plus, Constantin doit faire face au brusque essor et l'expansion rapide du Christianisme au sein de son Empire surtout dans les couches populaires alors que les armées pratiquaient le culte de Mithra. Les païens et chrétiens s'affrontaient ; cela occasionnait des risques d'instabilité et de divisions au sein de son Empire.

Tout va vraiment commencer à changer  avec Gratien  empereur romain de 367 à 383. Il va rompre avec la neutralité de ses prédécesseurs et il collabore étroitement avec Damase Ier   le pape de l’époque. Il combat ce qui subsistait encore du paganisme et il fait du Christianisme une religion d’État.

En 391, Théodose  (5) dernier empereur chrétien à régner sur l'Empire romain unifié  d’orient  est très malade il fut baptisé tardivement, il proclama que  les païens, les hérétiques et les Juifs devenaient des citoyens de seconde zone.

Dans une loi, il précisa :

« Nous leur enlevons la faculté même de vivre selon le droit romain ». 

Il est pris entre deux feux, celui des Goths présents dans ses armées et les romains qui lui reprochent l’abandon des anciennes divinités issues de la Grèce antique.

A partir de là, les temples païens ferment et disparaissent les uns après les autres ainsi que les cultes qui leurs sont voués.

Le culte de Mithra

Du culte de Mithra, de ce qu’il était, nous ne savons que peu de choses.

Origines (6)

Le premier texte connu qui mentionne cette divinité est un traité conclu entre des rois orientaux  dans des régions qui correspondent à l'Asie Mineure et à la Mésopotamie - vers 1380 av. J. -C.

Chez les Perses, au VIème siècle avant J. -C., il est vénéré de manière officielle, en tant que divinité tutélaire du souverain.  À la suite de la conquête d'Alexandre  il passe dans le panthéon grec, il devient un dieu hellénisé,  le dieu solaire.

Le mithraïsme dans l’Empire romain (7)

Les légionnaires ayant exercé aux frontières orientales de l'Empire sont probablement ceux qui ont introduit le mithraïsme dans le Haut Empire romain entre 71 et 72.

À la fin du IIe siècle le mithraïsme est largement diffusé dans l'armée romaine, comme chez les bureaucrates, les marchands et jusque chez les esclaves

Il  est introduit à Rome en 67 avant J.C.  Cicéron dans une lettre à son ami Rufus en 54 avant J.C. révèle qu’il est adepte de ce culte.

Ce culte concerne à la fin de l’empire romain, toutes les classes sociales

Stace, poète romain et Plutarque le philosophe (8) parlent de ce culte

Les empereurs du IIIe siècle (de 200 à 300) sont en général des protecteurs du mithraïsme: Sa structure très hiérarchisée contribue à renforcer leur propre pouvoir. Ainsi, le culte de Mithra vient à point pour enrichir le symbole de l'autorité et du triomphe des empereurs.

Fin du mithraïsme

À la fin du IIIe siècle  un mélange, s'opère entre la religion mithriaque et certains cultes solaires de provenance orientale, qui cristallisent dans la nouvelle religion du « soleil invaincu ». En 274 l’empereur Aurélien  (9) officialise cette nouvelle religion qui renforce son pouvoir mais le mithraïsme de base.

Qui est ce dieu ? (10)

Il s’agit  un dieu  qui  protège la justice et veille à l'ordre du monde ; il est le  dieu du serment, de l'alliance, lié à la lumière et il est le protecteur aussi bien des troupeaux que de ceux qui défendent leur territoire, et donc des soldats. Il est né soit d’une vierge le 25 décembre.

Anahita  (11) ou d’une roche féconde : la Pétra géneratrix .

Le nom déjà :

On peut interpréter ce nom dans toutes les langues indo-européennes par neutre, au “degré zéro” (donc origine). En Sanskrit, Mitra est un  nom commun, signifiant au masculin : “l’ami”, et au féminin « neutre » : Mitra est aussi  le surnom du dieu indien Brahmâ.

Créateur qui a créé le monde de la multiplicité dans lequel nous vivons,

La légende

D’après la légende reconstituée, Mithra naît donc d’une pierre ou d’une vierge près d'une source sacrée dont il boit l’eau, sous un arbre lui aussi sacré.

Il naît nu (12) avec un couteau de chasse dans une main et un flambeau dans l’autre. Au moment de sa naissance il porte le bonnet phrygien  (ancienne coiffure Indo-européenne). Des bergers venus adorer l’enfant dieu prirent soins de lui et lui offrirent du bétail et des fruits de la terre. Etant nu, il coupa les feuilles d’un figuier et s’en fit un pagne il cueillit les fruits et les mangea .Apres Il se mit en marche pour affronter les puissances qui peuplent  l’univers.

Il rencontre le taureau primordial quand celui-ci paissait dans les montagnes. Il le saisit par les cornes et le monte, mais, dans son galop sauvage, la bête le fit tomber. Cependant, Mithra continua à s'accrocher aux cornes de l'animal, et le taureau le traîna pendant longtemps, jusqu'à ce que l'animal n'en puisse plus. Mithra l'attacha alors par ses pattes arrière, et le chargea sur ses épaules (en lien avec les travaux d’hercule). Ce voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules se nomme transitus. (13)

Arrivé dans la grotte,  un corbeau envoyé par le soleil lui annonça qu'il devait faire un sacrifice. Mithra enfonça le couteau dans le flanc de l’animal, (14) il en sortit du blé et du vin.

Mais la lune, fidèle compagne du soleil rassembla et purifia la semence du taureau avec l’aide de ce dernier pour parachever le travail de Mithra et donner naissance à toutes sortes d’animaux utiles.

Arrivent alors le chien qui mange le grain, le scorpion qui serre les testicules du taureau avec ses pinces, et le serpent, ces trois animaux représentent les forces du Mal qui mordent le taureau pour s'opposer au sacrifice et à la fécondation du monde. Parfois apparaissent aussi un lion et une coupe (tien, tien !).

Furieux, Angra Mayniu, (15) l’esprit du mal  son adversaire dépêcha une multitude de calamités contre les hommes ; dont un déluge destiné à rayer l’humanité de la création.

Heureusement Mithra veillait et avertit un homme qui construisit une arche solide pour sauver les créations terrestres .

A cour d’imagination, l’esprit du mal Angra Mayniu, cessa provisoirement toutes tentatives contre les hommes. Mithra pouvait donc enfin goûter au repos comme tout les héros. Après avoir accompli la mission que le dieu de la sagesse Ahura- Mazda  (16) lui avait confiée; Il participa, avec son vieil ami le soleil à un dernier banquet solennel, ou il mangea le pain et bu le vin. Ensuite il s’éleva au ciel, ou il continue de vivre veillant sur les hommes et les protégeant du mal….
Quant au taureau sacrifié il fut élevé au ciel ou il devint une constellation.

Incontestablement en passant de la Perse à la Grèce, le culte de Mithra évolua et emprunta des  concepts et images du panthéon de ce monde.

Une des images centrales du culte est la « tauroctonie », qui représente avec des caractéristiques iconographiques constantes le sacrifice rituel du taureau sacré par Mithra.

Principes du mithraïsme

Le mithraïsme devient un culte à mystères à partir de l’époque helléniste et pendant le bas empire romain. Sa transmission est orale selon un rituel transmis d'initié à initié et non sur des écritures sacrées. Ceci explique que faute de documentation écrite, l'étude du culte de Mithra repose principalement sur l'analyse et l'interprétation de l'iconographie qui décore les lieux de culte présumés : les mithræa. (17 et 18) qui sont à l’origine des grottes naturelles puis plus tard des constructions artificielles exiguës imitant  ces lieux obscures, dépourvus de fenêtres comportent trois parties, l’antichambre, la grotte et le sanctuaire qui abrite l’autel et l'image peinture, bas-relief ou statue  de Mithra donnant la mort au taureau.

La mythologie perse nous aide à comprendre ce rituel.

 

Les Interprétations possibles

-       Une  première : la mythologie Iranienne serait à l’origine du culte de Mithra, il s’agirait d’une interprétation du culte d’Ahriman le dieu du mal  (19) qui sacrifie un taureau dont les restes sanglants donnent naissance à tous les êtres. (Franz Cumont (historien belge)

-       Une seconde  ferait référence à la constellation du taureau (20).                                                                                 En  astrologie, Tous les 2160 ans le Soleil se place dans une constellation différente. Entre 4000 et 2000 ans av. J-C, à l’équinoxe du printemps, le soleil se situe au niveau du taureau.  Il y aurait une correspondance entre les animaux présents dans la tauroctonie et les signes astrologiques représentant des animaux tous placés dans l'équateur céleste pendant l'ère du Taureau. Cette hypothèse expliquerait aussi la profusion d'images zodiacales dans l'iconographie mithriaque.

-       Une autre interprétation fait référence aux cycles de la vie. Il s’agirait de la libération de l’énergie de la nature quant aux deux compagnons de Mithra, qui portent les torches et qui s'appellent Cautès et Cautopatès, (21)

-        ils représentent respectivement le lever et le coucher du soleil.

Pour ce qui en est des Niveaux d'initiation il en existe 7 comme les 7 planètes connues à l’époque. Pendant les rites, les initiés portent des masques d'animaux relatifs à leur niveau d'initiation.

Les femmes ne sont pas initiées puisqu’elles étaient considérées comme profanes. Après chaque cérémonie religieuse, les initiés étaient conviés à un banquet. (Voir, franc-maçonnerie)

De fait, la question qui se pose est la suivante : Mithra est-il un dieu, ou son représentant sur terre ?

 

Selon le témoignage de Justin  philosophe  et martyr chrétien (22), les aliments offerts durant le banquet sont du pain et de l'eau ; comme dans le rite chrétien

Grâce à Tertullien (théologien et écrivain chrétien) (23), on connaît le rite de l'initiation. Le candidat est « baptisé » (probablement par immersion), marqué au fer chaud et enfin éprouvé par le « rite de la couronne » : Le néophyte doit laisser tomber la couronne dont on l'avait coiffé, en proclamant que c'est la couronne de Mithra.

Mithra est il à l’origine du mythe Chrétien ?

Incidence sur christianisme dans l'Empire romain

Si vous posez la question à toutes les églises chrétiennes (catholique, orthodoxe…) la réponse est négative, elles évoquent, pour seul argument, l’antériorité du christianisme sur le mithriacisme, c’est là un non‐sens que contredit sans peine les témoignages de l’archéologie et les témoignages de l’antiquité.

Sur certains  bas-reliefs des mithræum sont inscrits trois lettres (24) D.I.M  signifiant : Deus Invictus Mithra ce qi se traduit par Mithra Dieu invincible.

Le jour de la semaine consacré à cette divinité était le premier de la semaine c’est ‐à dire le dimanche

Les premières traces du culte de Mithra sont un sceau et un traité de paix (25 et 26) entre Mitanniens et Hittites, qui remontent vers 1450 avant J.C. Sous l’appellation culte de Chrestos  (du juste)

-       Dans la bible, les tribulations du peuple élu transposent le voyage dans l’au‐delà décrit dans le Livre des morts d’Egypte et les épreuves initiatiques du culte perse des Immortels. La Bible est donc une œuvre syncrétique sous influence Perse et Egyptienne.

-       la résurrection et l’immortalité sont prêchées par le culte Perse  de Mithra 4 siècles avant notre ère.

-        Selon Eudème de Rhodes (27) (philosophe de la Grèce antique du IVe siècle av. J.-C), les prêtes de ce culte « appellent leur dieu unique et intelligible Infini ou Éternité".  

-       Le culte de Mithra prône la notion de jugement dernier et accorde la résurrection et l’éternité au juste.

-       Ces adeptes pratiquent  le baptême qui consiste en  une noyade et résurrection symbolique, l’adepte est consacré par l’onction et est  reconnu par Dieu pour fils et pour frère par les adeptes qui pratiquent la communion.

Au sein de l'Empire romain, le culte de Mithra répandit le monothéisme parmi la population.  Le Culte de Mithra jouera un rôle non négligeable dans le développement du Manichéisme, religion qui fut également en forte compétition avec le christianisme et qui opposait deux notions, celle du bien et celle du mal.

Nous pouvons découvrir d’autres similitudes avec les rites christiques, comme l’utilisation de l’alcool  dans les rituels (buvez ceci est mon sang) Comme chez les juifs, le nom caché de Dieu est inconnu, il est alors dédicacé à Mithra.

(28) Au 4me siècle à Rome, au coté de la villa de l’empereur Trajan, il y avait  au sous sol un temple de Mithra qui était contigu à un temple chrétien du 4ème siècle.

Quelles sont les analogies avec le christianisme ?

Selon certaines sources, Mithra est né d’une vierge le 25 décembre, après sa naissance il  est adoré par des bergers.

Il est considéré comme un grand professeur et un maître itinérant, il recevait les noms de la lumière, de la vérité, du bon berger, de rédempteur, de sauveur voir de Messie c'est-à-dire désigné par dieu.
Il était identifié à la fois au Lion et à l'Agneau.

La principale fête qui l’honorait se situait à Pâques, étape de sa résurrection 3 jours après sa disparition il s’est relevé

Ses compagnons étaient au nombre de 12

Constantin a déplacé le jour du repos qui était le samedi (rite juif) au dimanche comme dans le rite de Mithra. Ainsi la grande masse des chrétiens  célèbrent en fait sans le savoir, chaque dimanche en assistant au service dominical... la fête du Soleil (d'où le mot "Sunday" en anglais, le mot "Sonntag" en allemand, le mot "zondag" en néerlandais, pour désigner "dimanche", ce qui veut dire, littéralement traduit en français : "Jour du Soleil") ;

Résumons

Mithra naquit dans une caverne, d'une mère vierge son père est le soleil. Il vint du Ciel pour naître en tant qu'homme, pour racheter les péchés des hommes. Il était connu en tant que "Sauveur", "Fils de Dieu", "Racheteur" et "Agneau de Dieu".
Avec douze disciples il voyagea loin et beaucoup en tant qu'enseignant et illuminateur des hommes.

Il fut enterré dans un tombeau d'où il s'éleva des morts

(29-30-31)

Jésus

Mithra 

  • Né le 25 Décembre
  • Mithras naquit dans une caverne, le 25 Décembre
  • Jésus était le fils de Dieu
  • Mithras était le fils de Dieu
  • Il vint du Ciel pour naître en tant qu'homme, pour racheter les péchés des hommes
  • Il vint du Ciel pour naître en tant qu'homme, pour racheter les péchés des hommes
  • Jésus fut sacrifié pour la rédemption du genre humain.
  • le sacrifice de Mithra avait comme fin la rédemption du genre humain.
  • Jésus avait douze disciples
  • Mithra avait 12 disciples
  • Le jour sacré des chrétiens est le dimanche
  • Le jour sacré du mithraïsme était le dimanche.
  • Jésus s'est élevé du milieu des morts
  • Mithra fut enterré dans un tombeau d'où il s'éleva des morts
  • Baptême : Compris dans le temps de Paul comme étant une expérience de la mort et émergé de l'eau pris comme le début d'une nouvelle vie.
  • Le Baptême dans le sang du taureau (taurobolum) – les premiers Baptêmes "lavé dans le sang de l'Agneau" – les derniers Baptêmes par de l'eau (enregistré par l'auteur Chrétien Tertullian).
  • Jésus est nommé "Agneau de Dieu"
  • Mithra est nommé "Agneau de Dieu"
  • Jésus est le bon berger
  • Mithras est Le Bon Berger
  • Jésus est nommé : la lumière, la vérité
  • Mithras est dit : La Lumière, La Vérité
  • Jésus est le sauveur
  • Mithra était connu en tant que "Sauveur".
  • Eucharistie : Repas sacré du Sang et du Corps du Dieu.
  • commémorés par des repas Eucharistiques. Le repas sacré de pain et d'eau, ou de pain et de vin, était symbolique du corps et du sang du taureau sacré

A part cela, il n’y a pas de similitudes avec la chrétienté.

Alors, pourquoi je vous parle de Mithra aujourd’hui ?

Le taureau, dont les représentations sont présentent dans les grottes, souvenez-vous de Chauvet mais aussi à Lascaux ou Altamira en Espagne, est une figure primordiale chez nos ancêtres. (32)

Une chose était certaine, face à cette bête, personne ne peux rester indifférent. Cet animal représentait en général la force, la virilité, l’énergie, la vigueur et bien sûr la fertilité. Les cornes de la bête, esquissant une forme phallique évidente,  à laquelle était associé la masculinité et donc à la virilité et la sexualité. Le taureau était associé à la fertilité humaine, mais également la fertilité de la terre et l’agriculture.

C’est déjà le cas en Mésopotamie vers Sumer entre 3200 et 200 ans avant JC

Il est aussi présent en  En Egypte, à Saqqarah et dans les tombeaux de la vallée des Rois.

 Après la conquête de l’Egypte par Alexandre le grand, il y aura une fusion entre les cultes hellénistiques et égyptiens ce qui donnera naissance au dieu Zeus-Amon qui sera lui aussi muni de cornes de taureau.

Je me suis posé la question suivante :

La tauromachie est-elle une survivance du culte de Mithra ?

Les formes modernes  de la tauromachie n’ont rien à voir avec celles de l’antiquité à quelques points près. En Espagne elles viennent du 19 me siècle.

 Cependant, dans la péninsule ibérique, depuis l’antiquité, de Jeunes garçons et filles affrontaient à main nue des taureaux capturés pour le sacrifice cérémoniel. Ceux-ci empoignaient les défenses de l’animal pour ensuite lui sauter par dessus. Ces fêtes taurines, croit-on, célébraient la victoire de l’homme sur la force brute.

En Grèce, jules César se familiarisera avec une tauromachie qui se déroule avec des cavaliers comme dans les « tourejo » portugaises (33), il  introduira plus tard ces « spectacles » dans diverses arènes de l’empire romain.

A Rome l’engouement pour la tauromachie prendra deux formes, le combat de taureau à pied et à cheval. Les démonstrations de cavaliers thessaliens (grecs) pourchassant des taureaux sauvages étaient ainsi chose courante. Ces derniers, à la toute fin du combat, laissaient momentanément leur selle afin de bondir sur le dos du taureau, complètement épuisé et le mettre au sol en l’agrippant fermement par les cornes. Ses « corridas » à l’ancienne se poursuivront bien après la chute de l’Empire romain d’Occident en traversant le Moyen-âge et la Renaissance pour être maintenant pratiquées au Portugal.

Dans la péninsule Ibérique l’immolation du taureau et les combats avec la bête, étaient courantes. Le taureau était immolé sur un autel prévu à cet effet.

Alors les tauromachies qu’elle soit espagnoles, portugaises ou camarguaise, sont elles les héritières du culte de Mithra ? (34)

Oui, peut-être, lorsque des jeunes gens dans nos rues lors d’une abrivado, (35) rattrapent le taureau, le saisissent par les cornes et le couchent au sol, ne font-ils pas les mêmes gestes que Mithra ?

(36) Dans l’arène, au moment fatidique, l’animal fatigué des passes qu’il a fait avec le toréador rencontre le matador. Les hommes ont communié avant d’entrer dans l’arène et le matador se signe avant la mise à mort. Alors là,  face à face,  l’homme et l’animal se rencontre et l’homme tue le taureau qui part ailleurs et surtout s’il a bien combattu, est alors vénéré comme un dieu.

C’est là peut-être une allégorie de l’église supérieure aux anciens cultes !

Existe-il des vestiges du culte de Mithra ?

Tout d’abord les vestiges des Mithræum ou temples

-  en Allemagne au musée de DIEBURG on peut voir des céramiques utilisées dans la liturgie

-       En Angleterre La City de Londres possède les fondations d'un mithræum, vestige de l'antique Londinium, ce qui en fait l'un des plus vieux monuments de la capitale britannique ;

    • Le musée de l'Université de Newcastle expose les objets trouvés dans les trois sites archéologiques le long du Mur d'Hadrien, et reconstitue un mithræum ;

-       En Italie un mithræum sous la basilique saint Clément du Latran à Rome est à visible

-       Et en France ?

o   A Nuit saint Georges à part les caves à vins, allez sur le site de BOLARD

o   A Bourg saint ANDEOL

o   A AUBETERRE sur-Dronne, sous l'Église monolithe de Saint-Jean

o   A Lyon (37)

o   à Mandelieu-la-Napoule

Et puis peut-être à Vaison la romaine une Gravure sur un linteau de porte dans le cloître de la cathédrale notre dame de Nazareth, une étrange figure du christ (38)

Un peu partout, sur les territoires conquis par les romains, l’on peut retrouver des traces du culte de Mithra, mais finalement, n’est-ce pas dans les activités humaines, que les traces sont les plus présentes ?

 
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