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L'ISLAMN, ORIGINE ET DEVELOPPEMENT Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
13.10.2015 - pas facile...

Origine et développement de l’Islam

La situation géographique

L’Arabie pré- islamique

L’islam est apparu dans la péninsule arabique au VIIe siècle. Ce pays est pris en tenaille entre la mer rouge à l’ouest et le golf Persique à l’est. A cette époque, le pays traverse une période désastreuse de guerres tribales. L’une des villes de ce pays est la Mecque, elle s’est développé autours de ses puits et du commerce des caravanes. Elle est dirigée par une importante tribu les « QURAYCH ». Dans cette situation, elle devient une des villes les plus actives de la Péninsule, contrôlant notamment la route commerciale entre le Yémen et le Proche-Orient, elle reste néanmoins un centre économique modeste au regard des grandes cités caravanières de la région comme Palmyre et Pétra.

Pour ce qui est de l’environnement politique, l’empire des Sassanides depuis 224, règne pratiquement sur tous les territoires qui entourent la péninsule arabique.

Constitution de la population

Il existait trois communautés en Arabie, les tribus arabes qui pratiquaient en généralité le polythéisme (plusieurs dieux), une communauté juive implantée dans l’actuel Yémen depuis plusieurs siècles et une communauté chrétienne, moins importante que les deux autres, surtout composée de chrétiens monophysiques, c'est-à-dire de chrétiens qui considéraient  qu’après la crucifixion de Jésus il ne subsistait que sa nature divine, le divin ayant alors absorbé l’humain. Il faut savoir que la chrétienté était traversée de courants divers et variés.

Les mœurs et les croyances

Au regard des autres civilisations qui les entouraient, les arabes de l’époque,  ne représentaient pas grand- chose, sinon de petites tribus ignorantes isolées pratiquant un paganisme arriéré. Mais qui possédaient, un certain talent pour l’éloquence et quelques qualités morales pouvant constituer un contexte propice à l’avènement de l’Islam. Selon les historiens arabes, « Les Arabes préislamiques étaient en retard par rapport aux civilisations qui les entouraient.

Sur le plan des mœurs, la consommation de vin était largement répandue. . Les jeux de hasard étaient également très communs.

1)    La situation de la femme à cette époque est quant à elle résumée par cette parole d’un compagnon de Mahomet.

« À cette époque,  nous ne comptions les femmes pour rien. Les femmes n’avaient pas droit à l’héritage, l’héritage étant réservé à ceux qui pouvaient prendre les armes. Quand un homme mourait, son fils héritait de lui, ou à défaut son plus proche parent mâle, ses filles et ses femmes rejoignaient celles de son héritier et avaient les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’elles. Les femmes n’avaient aucun droit face à leur mari. Il n’y avait pas de limite aux répudiations, ni au nombre d’épouses qu’un homme pouvait prendre. Lorsqu’un homme mourait en laissant une épouse et des fils nés d’une autre femme, le fils aîné avait un droit prioritaire sur la femme de son père : il la considérait comme faisant partie de son héritage ».

Le Coran condamnera cette situation.

Les expressions

Assalamu alaykoum  est une salutation parlée arabe qui signifie

 « Que la paix soit sur vous ».

Si vous dites cela à une personne d’origine du Maghreb, elle doit vous répondre

« Wa alaykum assalam » ce qui signifie, « Qu’elle soit sur vous aussi »

Cette expression est à l'origine du mot français « salamalec »

 Les fêtes :

Elles concernent principalement la vie du prophète Mohammed ainsi que l'importance particulière du Coran. L'islam observe deux fêtes majeures, l'Aïd el-Fitr,  ou « fête de la rupture », et l'Aïd al-Adha, c'est-à-dire la« fête du sacrifice »), appelé aussi Aīd al-Kabīr la grande fête qui fait référence au sacrifice d’Abraham

L’origine du voile  islamique

Le statut de la femme arabe n’a pas toujours été celui de la saoudienne contemporaine toute de noir voilée. Remarquons au passage que le voile intégral n’est pas d’origine arabe, mais perse, date de bien avant l’islam et était largement répandu dans l’antiquité patriarcale, chez les grecs et les assyriens, et aujourd’hui encore en Inde. C’est probablement lorsque les musulmans conquirent la Perse qu’ils adoptèrent cette coutume typiquement patriarcale.

Mahomet, lorsqu’il est inquiété par les membres de son clan à la Mecque, recommande aux femmes de sa famille de sortir voilées comme toutes les femmes, de façon a passer inaperçues dans la foule.

 Notions du  Haram et du  Halal

Avant l’islam les gens du désert adoraient des pierres, des météorites, des arbres ou des sources et chaque objet était entourait d’un « haram » c'est-à-dire d’un lieu impur qui renfermait l’objet d’adoration qui lui était hallal c'est-à-dire pur.

A l’époque, la notion de sacré est fondamentalement ambiguë. Le sacré est une force impersonnelle et mystérieuse qui peut être bienfaisante ou malfaisante.

 Le Haram  c'est-à-dire l’interdit s'oppose au Hallal ce qui est bien ou licite. Le hallal a pour but de rendre pur l'impur. Cela signifie que dans le haram il y a de l'impur. Il y a donc des rapports de force entre haram et hallal au centre desquels on peut placer l’être humain tendu entre ces deux éléments. Il est alors dans  un lieu neutre où s'annulent les forces du pur et de l'impur.

La KAABA

Dans la ville de la Mecque, il y avait déjà un lieu de culte particulier, bien qu’il en est eu d’autres de ce type au proche et au moyen orient, c’est la KAABA. Il s’agit d’un élément essentiel de la culture arabe. Elle faisait l'objet d'un culte immémorial et du plus important pèlerinage annuel de l'Arabie qui se doublait par une importante  foire.

Aujourd’hui, la KAABA  qui abrite une météorite, est une grande construction cubique, elle symbolise l’unité des musulmans, la croyance en un dieu unique et c’est vers elle qu’ils se tournent pour prier. Lors du pèlerinage, les fidèles en font sept fois le tour en jetant des pierres sur elle.

Une personne qui se rend en pèlerinage à la Mecque est appelée : « Hajj » ce qui se prononce « hadj »

A l’époque pré islamique, il n'y avait pas de clergé, ceux sont les chefs des clans qui  assuraient le service cultuel assistés d'un personnel spécialisé. L’Arabie préislamique était donc polythéiste. La notion de sacré était centrale dans les cultes rendus aux divinités.

En quoi consiste l’islam?

Il s’agit essentiellement d’une forme de  croyance dans le monothéisme et dans une lecture épurée de la bible. Pour Mahomet, « il n’est de Dieu, que Dieu », c'est-à-dire qu’il ne peut y avoir d’autres divinités, de fils et que les anges ne sont que des manifestations de  sa puissance. Jésus s’inscrit dans la lignée des prophètes de l’ancien testament, il est le douzième, Mahomet étant le treizième et le dernier.

L’islam, c’est le verbe !

L’islam concerne ceux qui adhèrent au message de Mahomet

Le mot « Islam » est un nom verbal dérivant du verbe Alsama qui veut dire, « Il s’est résigné ou soumis ». Utilisé par rapport à Dieu, il signifie « Il est devenu soumis à Dieu ».

Définition de l’islam par des théologiens musulmans

« L’Islam, c’est croire en un Dieu Unique qui est Le Créateur de toutes choses, ce dieu aime sa création. Il veut à toutes Ses créatures le bien-être et le bonheur ici-bas et dans l’Au-delà.. C’est une religion de l’amour et de la fraternité entre tous les hommes et entre les nations du monde. Le musulman n’est pas l’ennemi de son prochain ni d’aucune autre créature.

L’Islam, c’est n’adorer aucune autre divinité qu’Allah Seul. Allah a descendu la Religion de l’Islam afin de sortir le genre humain de l’adoration de leurs semblables, et les guider vers l’adoration d’un Dieu Unique : leur Créateur.

L’Islam, c’est avoir comme fondement de sa foi qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah, et que tous Ses envoyés et Ses prophètes, depuis Adam, ont eu pour mission d’inviter les hommes  à être des croyants. Parmi les envoyés d’Allah et ses prophètes, citons Noé, Abraham, David, Salomon, Moïse, Jésus le Messie, et Mohammad. »

Qui est musulman ?

Le Musulman, est celui qui se donne, qui se soumet volontairement à Allah .

Mahomet

Il est  né à La Mecque, vers 570 de nôtre ère et il est mort en 632 à Médine. Le Coran n'apporte que peu d'éléments biographiques le concernant. Les sources premières de la vie de Mahomet résident principalement dans des textes d'hagiographes c’est à dire des personnes qui rédigent la vie et / ou de l'œuvre des saints, et d'historiens musulmans de rédaction relativement tardive, aux IXe et Xe siècles

 Le nom de Mahomet peut se traduire ainsi « digne de louanges »,

Il est à noter que nom est inexistant avant la vie du prophète, c’est probablement un surnom peut-être posthume  qui lui fut attribué.

Il voit le jour au sein d’un clan, les «  Hashîm », c’est une branche de statut élevé d’une puissante tribu. Cette branche a cependant perdu de son influence au sein de la ville.

Mahomet  connaît une enfance pénible marquée par la pauvreté. Son père meurt avant sa naissance et sa mère alors qu'il n'a que six ans. Il est alors recueilli par son grand-père  puis, à la mort de ce dernier, par son oncle,  le père d 'Ali  qui dirige désormais le clan Hashîm

Arrivé à l'âge adulte, dépourvu de fortune, Mahomet embrasse la carrière commerciale en accompagnant les caravanes notamment en Syrie où la tradition veut qu'un moine chrétien reconnaisse sur lui le signe de la vocation prophétique. Il entre au service d'une riche veuve du nom de  Khadija qui lui confie ses affaires et qui l'épouse bientôt, mettant Mahomet à l’abri des soucis matériels et lui conférant une certaine reconnaissance sociale à La Mecque. De cette union, il a plusieurs enfants dont seules survivent quatre filles.

Alors qu’il a une quarantaine d’année, vers l’an 610 de notre ère, Mahomet qui a pris l’habitude de se retirer dans une grotte pour s’y recueillir, vit  une expérience spirituelle forte qui lui fait entendre une voix, plus tard assimilée à celle de l'ange Gabriel. Celle-ci lui enjoint de « réciter » la parole de Dieu.  Mahomet craint d'avoir perdu la raison et ne s'ouvre de son expérience qu'auprès de son épouse  qui l'engage à accomplir son destin prophétique - puis auprès d'un petit cercle comprenant son cousin Alî et son affranchi et fils adoptif Zayd.

Il lui faudra plusieurs années pour qu’il rende publique ses révélations. Ses prédications gagnent à sa cause quelques adeptes  par contre elle lui aliène les familles influentes de l'aristocratie mecquoise et une partie de la population. Ce furent les hommes de la tribu de Mahomet, les Quraychites, qui furent les plus hostiles à la nouvelle religion, celle- ci risquant de saper  leur prospérité économique.et de fragiliser le statut social des grandes familles.

En effet, ils n’apprécient pas ses attaques contre les divinités traditionnelles.

Mahomet est l'objet de vexations mais bénéficie de la protection de son oncle Abû Talîb ; cependant ce dernier meurt en 619 et est remplacé à la tête du clan par un autre de ses oncles, qui lui est hostile.

L’hégire

Quelques temps plus tard, sa première épouse décède et Mahomet perd tous ses appuis, il  est contraint de chercher des soutiens en dehors de la Mecque. En 621, les habitants  de YATHRIB, (Médine) lui demandent de trancher un conflit entre les deux tribus. Le succès de cette médiation gagne à sa cause une partie des habitants de la ville qui reconnaissent son autorité, renoncent aux idoles et lui promettent lors d'une rencontre de l'accueillir et de le protéger. L'année suivante marque la « migration »  ou « hégire »  des partisans mecquois de Mahomet vers  Médine en 622, cette date est retenue pour  le début du calendrier musulman.

Mahomet :

1)      L’unificateur

C’est  à Médine que Mahomet se mue en chef unificateur d'un État théocratique monothéiste qui dépasse les divisions tribales traditionnelles, commençant par former une communauté unique entre  les « Émigrants » mecquois et  les convertis de Médine.

Les musulmans adoptent et adaptent à cette époque certaines pratiques juives ou chrétiennes comme le jeûne ou la prière du midi

Mais les réticences des tribus juives, poussent le prophète à prendre ses distances avec le judaïsme. La rupture se marque, à la suite d'une vision du prophète qui invite les fidèles à ne plus prier vers Jérusalem mais désormais tournés vers La Mecque, marquant l'« arabisation » de l'islam. Le sanctuaire mecquois la KAABA, dont la fondation est attribuée à  Abraham  devient le centre spirituel de la nouvelle religion, tandis que le Coran s'affirme comme la seule révélation authentique, le judaïsme et le christianisme n’ayant su conserver l'intégrité des Écritures.

2)      Le chef de guerre

Rapidement après son arrivée à Médine, Mahomet se transforme en chef de guerre et, pour subvenir aux besoins de ceux qui l'ont suivi, organise des expéditions contre les caravanes mecquoises, malgré les réticences de ses disciples. Petit à petit, le prestige de Mahomet s’accroit et d’autres tribus se rallient et se convertissent. Mais les musulmans essuient également un sérieux revers, aux portes de Médine.  Mahomet est blessé lors de la bataille et il s'en faut de peu que les Mecquois, renforcés par des Bédouins, ne s'emparent de Médine l'année suivante. En 624 et en 625 deux tribus juives en opposition avec Mahomet sont chassées de la ville et une troisième est décimée en 627. Après avoir maté les oppositions internes,  Mahomet peut alors se consacrer à la préparation de son retour à La Mecque. En 628, Mahomet se rend vers La Mecque à la tête d'une troupe de musulmans pour y accomplir un pèlerinage mineur  auquel s'opposent les habitants ; mais des négociations débouchent sur un accord pour une trêve de dix ans entre les belligérants ainsi que sur l'autorisation pour Mahomet d'accomplir ce pèlerinage l'année suivante. Cette islamisation du rite païen garantit la perpétuation des pèlerinages et leurs retombées économiques à La Mecque, levant les préventions des élites mecquoises  dont plusieurs notables  se rallient à Mahomet.

3)      Le stratège

Des négociations secrètes avec les représentants de la ville permettent à Mahomet de s'en emparer La plupart des habitants se convertissent à l'islam et la Kaaba, débarrassée de ses idoles, conserve sa place éminente dans la culture arabe en voie d'islamisation Peu après, d’autres villes se soumettent ce qui assied  définitivement la renommée militaire de Mahomet. Plusieurs expéditions assurent la domination au nord de la Péninsule, la diplomatie suffisant souvent à répandre l'islam. En 632, Mahomet accomplit son seul grand pèlerinage à La Mecque dont il détermine les rites qui devront être suivis par tout musulman qui en a les moyens une fois dans sa vie. Ce « Pèlerinage de l'Adieu »  constitue l'apogée de sa prédication : il tombe malade quelques mois plus tard et meurt emporté par une forte fièvre le 8 juin 632, non sans avoir, selon certaines sources, reçu une ultime révélation dix jours plus tôt mais sans laisser aucune instruction concernant sa succession. Il est enterré à Médine dans sa maison-mosquée qui devient un lieu de pèlerinage où sont enterrés ses deux successeurs

Seule l’une de ses  filles a laissé deux fils ayant une descendance  parfaitement connue.

Elle  fut mariée à Ali neveu et compagnon du prophète. Leur   premier fils d'Al Hussein a constitué la branche des SAYYIDS, le second Al Hassan a constitué la branche des CHERIFS (chiites)

Les Conquêtes des Arabes musulmans

Au départ de la péninsule arabique et en moins d'un siècle, l'action politique de Mahomet conjuguée à la mission prophétique dont il s'est senti investi va affecter une grande partie du monde connu, de l'Atlantique aux confins de l'Asie, et modifier durablement les équilibres religieux, culturels et politiques de l'humanité.

Après la mort de Mahomet les musulmans se lancent dans les conquêtes territoriales

  • En 635 les musulmans partent à la conquête de la Syrie
  • En 639 ils réalisent la conquête de l'Arménie
  • De 717-718 sièges de Constantinople.

La Guerres contre l'empire Byzantin durera de 632 à 718, c’est elle qui provoquera les croisades.

Conquête de la Perse de 636 à 651

Conquête de l'Afghanistan de 637 à 709

Conquête de l'Afrique du Nord (640-709)

En 642,  L’Égypte est conquise. Ceux qui, parmi les Coptes (chrétiens), ne supportent pas le pouvoir byzantin, accueillent les Arabes en libérateurs. Dans le Maghreb, la conversion  à l’islam des tribus ne s’est pas déroulée uniformément, et a connu des résistances, l’arabisation s’est faite de manière plus lente encore.

En 682 et en 683,  une grande chevauchée  mène les Arabes jusqu’au rivage de l'Atlantique 

En 705, les musulmans étendent leur rayonnement jusqu’à Tanger

 711 est la date de l'achèvement officiel de la conquête, à partir de cette date, les premiers contingents berbères passent en Andalousie, dirigés par Tariq ibn Ziyad qui donnera son nom au rocher sur lequel il débarque, « Gibraltar » (Jabal Tariq).

La conquête de l’Espagne

La conquête musulmane de la péninsule Ibérique se déroule dans les années 711-732.

Le contexte

Avant leur arrivée, la péninsule Ibérique était dominée par les Wisigoths séparés en différents royaumes. Dès 680, des événements menacent ces royaumes. Evénements politiques, épidémie de peste, famine, guerres civiles et menaces franques au nord.

Les raisons

En 711,  un gouverneur de l’une des dernières provinces tenues par les Byzantins prend contact avec un gouverneur musulman au Maroc. Celui-ci envoie l’un de ses généraux  pour l’aider avec un contingent d'environ 12 000 soldats, dont une large majorité de Berbères, et l’année suivante, il débarque lui-même avec des renforts et conquiert  Séville, Mérida et Saragosse.

Les conséquences

Petit à petit, les Wisigoth disparaissent ou sont assimilés. En 714, la ville de Saragosse est atteinte. Les royaumes Wisigoth s’étendaient jusqu’en Aquitaine. Lorsque les Arabes atteignent la frontière nord de cette province, ils se heurtent aux armées franques.

Les  musulmans continuent a remonter vers le  nord. Le choc contre la cavalerie franque, revêtue d'armures d'écailles, à la bataille de Poitiers en 732, brise l'élan des cavaliers légers et rapides qui jusqu'ici l'ont emporté sur toutes les terres traversées et les troupes refluent peu à peu sur le sud de la France. Ceci met un terme à la conquête fulgurante qui s'est déroulée jusque lors et les conquérants préfèrent maintenant pérenniser la conquête notamment au sud de l’actuelle France. En 759, les musulmans combattus par Pépin le Bref, le roi de France, se replient dans la péninsule Ibérique divisée en 12 provinces.

La résistance ou Reconquista

À partir de l'an 718, apparaît dans les Asturies, un mouvement de résistance qui mène peu à peu à la Reconquête chrétienne. Cependant, des conflits internes ne tardèrent pas à se former dans le camp musulman alors que des poches de résistance chrétiennes se forment dans le pays. En 756 les musulmans se replient sur le califat de CORDOU 

Le califat de CORDOU

Il fut fondé par les Omeyades, parents de Mahomet qui dominaient la Mecque, cette branche familiale fut renversée en 749 après une bataille contre les Abbassides, une autre branche familiale. L'un des survivants fuit en Espagne et fonde un nouvel État à Cordoue, émirat indépendant. En 929, l’un de ses descendants s’affranchit de l’autorité politique et religieuse des autorités de Bagdad

En 932, Tolède tombe aux mains des musulmans de Cordoue après un siège qui a infligé une terrible famine aux habitants. A partir de cette date, le califat entre dans une période de paix et de prospérité.

Vers 950, un calife porte son autorité sur le Maghreb de Tanger à Alger. Il se heurte aux attaques d’autres musulmans installé dans le Maghreb.

La Chute du califat

Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-états (jusqu'à 25) qui, affaiblis, seront progressivement reconquis par les Chrétiens. Le dernier royaume musulman espagnol, le royaume de Grenade, tombera en 1492. Les derniers Musulmans, vivant sous la loi chrétienne, seront forcés à se convertir ou à émigrer au XVIIe siècle.

La conquête de l'Asie du Sud aura lieu de 664 à 712

 En Inde on date la percée musulmane par les Arabes en 711. Le XIe siècle démarque la véritable expansion de l'Islam en Inde, elles se poursuivent au XIe siècle et au XIIe siècle avec celle des Turcs, Peuple qui se déplace progressivement vers l’ouest où il entre en contact avec l’Islam dès le IXe.  Au contact des Sassanides, les turcs s’islamisent.

 Les turcs à la fin du Xe siècle occupent une place de premier plan dans le monde islamique. Ils s’effacèrent  plus tard devant l'empire moghol au XVIe siècle.

Les marchands musulmans  commerçaient avec l'Indonésie et la Chine depuis des siècles.

On peut attribuer le succès de l'islam auprès des souverains et des classes dirigeantes des cités portuaires de l'archipel par le fait que les commerçants arabes étaient en lien avec le soufisme* 

C’est un descendant de Tamerlan qui fonda en Inde l’empire Moghol EN 1536. Turcs et moghols ont la même origine, ils sont les descendants de Genghis Khan. Cet empire durera jusqu’en 1707 .

L’empire ottoman

Il va durer de 1299 à 1923 (soit presque 624 ans).

C’est à l’origine un clan Turc issu de l’Anatolie qui envahit l’Iran Samanide et se convertissent massivement à l’Islam vers 1040.

Ils se déplacent dans la vallée mésopotamienne, et conquièrent le Proche-Orient.  

En 1299,  ils conquièrent la ville byzantine de Mocadène. Cette date marque le commencement de l'Empire ottoman et le début de la constitution de la première armée ottomane.

En 1347 L'Empire ottoman pénètre le territoire européen,  puis s'étend à travers les Balkans. En 1389 il conquiert les royaumes serbes.

En 1453, les armées ottomanes prennent Constantinople et mettent fin à l'Empire byzantin, établissant ainsi la domination de l'empire sur la partie à majorité chrétienne de la Méditerranée orientale. Plusieurs croisades européennes sont écrasées.

L'Empire établit ensuite progressivement sa souveraineté sur toute la partie à majorité musulmane du monde méditerranéen. Les sultans ottomans deviennent au XVe siècle des « Khans » puis le siècle suivant « califes » c'est-à-dire successeur de Mahomet.

Certains États à majorité chrétienne, payent au sultan un tribut aux XVe siècle-XVIe siècle, mais ne deviennent pas pour autant provinces ottomanes.

Pragmatiques et non dogmatiques, les sultans ottomans n’ont pas fait table rase de la civilisation byzantine mais l’ont au contraire adaptée et développée, comme en témoignent la mosquée bleue qui sublime L’Empire. Ils ont  su hériter de l’éducation, des sciences, des techniques et des universités byzantines, devenues ottomanes et admirées dans toute l’Europe à la fin du Moyen Âge.

Entre 1529 et 1532, sous le règne de Soliman le Magnifique, les armées ottomanes parviennent jusqu’à Vienne, dont elles font le siège en vain. Cette avancée marque la limite de l’expansion de l'Empire en Occident.

L’Empire ajoute l’est de l’Anatolie, l’Azerbaïdjan et le Yémen. Les villes de Tunis, Kairouan sont conquises. Avec  une flotte militaire, il tente de s’imposer en Méditerranée au détriment des cités italiennes mais la défaite navale de Lépante en 1571, devant les flottes espagnole et vénitienne, met fin à sa suprématie. L'Empire trouve sa place dans le jeu diplomatique européen où il est un allié traditionnel de la France, dans une alliance de revers contre les Habsbourg autrichiens.

La mort de Soliman le Magnifique en 1566 marque la fin de l'âge d'or ottoman. L'Empire ottoman a encore les moyens de grandes expéditions sur mer  et sur terre. Dans l'Europe du Sud, une coalition d'États compte alors vaincre l'Empire ottoman sur les mers, puisqu'elle ne le peut sur les terres. Sur les champs de bataille, l'armée ottomane, reste une puissance impressionnante mais le retard économique et technique face à l'Occident commence à se faire sentir.

Le début du déclin

De (1595 à1617), l’empire est en proie à des révoltes internes et à des soulèvements militaires. Des peuples soumis, pressurés par les fonctionnaires, se soulèvent contre les Turcs.

 Entre 1648 et  1656, il y a eu un sultanat des femmes du harem impérial, il devient le théâtre d'un conflit généralisé entre certaines concubines et la mère du sultan. Finalement, cette période voit la naissance d'un contre pouvoir, celui des Grands Vizirs qui au XVIIe siècle entament une restructuration de l'Empire et de sa grandeur en commençant par réformer l'armée. La Crète est complètement conquise en 1669, la Podolie est prise aux Polonais en 1676.Une nouvelle guerre est déclenchée contre les Autrichiens, les turcs assiègent Vienne en 1683. Finalement, c’est un roi polonais qui bat les Turcs, l'alliance chrétienne finit par les vaincre  et  leur impose un traité de paix  en 1699. Pour la première fois, l'Empire ottoman perd des territoires dont la Hongrie. Économiquement ruiné, militairement asphyxié par ses ennemis, l’empire turc s'enfonce dans une période de stagnation.

A partir de cette époque c’est l’effondrement progressif de l’empire, autant en occident sur le Danube qu’au moyen et proche – orient. Au XIXe siècle, l'Empire est surnommé « l'homme malade de l'Europe » par l'empereur russe.

L'Empire Ottoman ne fait face à l'expansion de la Russie que parce que le Royaume-Uni et la France le protègent, notamment au cours de la guerre de Crimée, mais rien n’ai gratuit. Il est incapable d'empêcher l'indépendance de plusieurs pays des Balkans, perdant de plus en plus de territoires en Europe.  

L’Empire ottoman s'étendait au faîte de sa puissance sur trois continents.

Pour résumer :

Né en Arabie, l'islam s'est étendu par la guerre à la Perse dès 636, puis vers l'Irak, l'Iran, la haute Mésopotamie ; et à l'ouest vers la Syrie, la Palestine et l'Égypte (provinces les plus riches de l'Empire byzantin, qui démarrent son enrichissement matériel).

L'islam pénètre le monde chrétien et gréco-romain peu après la mort du prophète de l'islam Mahomet. Sous les Omeyyades, l'expansion continue, les conquêtes territoriales se faisant par voie terrestre jusqu'en Afrique de Nord  à la fin du VIIe siècle et jusqu'aux côtes espagnoles au début du VIIIe siècle. En 712, certains de leurs conquis berbères franchissent le détroit de Gibraltar et conquièrent l'Espagne. Ils sont arrêtés à Poitiers en 732 par les troupes de Charles Martel, grand-père du futur Charlemagne.  L’Islam réalise une Expansion vers l'Asie centrale mais les sécessions politico-religieuses n'en continuent pas moins. Aux IXe et Xe siècles, l'Empire arabo-musulman ne s'étend plus.

L'expansion de l'islam passe par la conquête, mais également par le commerce et des missions jusqu'aux Philippines

Le sommet de la civilisation musulmane (sur le plan du développement scientifique et technique) se situe aux VIIIe et IXe siècles

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale

Principaux courants dans l’Islam

C’est seulement 25 ans après la mort de Mahomet, que l’islam se divisa. La source du conflit était politique: la désignation du calife ou imam, successeur du Prophète à la tête de la communauté était problématique. Or Mahomet a eu des filles mais pas de fils. Qui donc allait diriger la communauté après sa mort? Il n’avait pas donné d’instruction à cet égard.

 Les musulmans furent confrontés à des cas de figure non abordés directement dans le Coran, de la gestion du monde et du partage du pouvoir. La jeune communauté musulmane apportera plusieurs réponses aux questions d'organisation étatique et sociale, de législation posée : ces diverses réponses forment des écoles ou rites et les premiers courants de l'islam.

En 2005, les musulmans reconnaissaient quatre courants :

Le sunnisme 85% des musulmans dans le monde

Le chiisme duodécimain (Iran), 10% de la communauté musulmane

Le Zaïdisme, 8 millions de croyants exclusivement au Yémen

L’Ibadisme, 5 millions de croyants                                                                                                                                                                                                 

  • Les Sunnites

 Le sunnisme est dérivé du mot « sunna » qui représente la ligne de conduite de Mahomet.  Ils prônent un monothéisme épuré dont la base demeure le Coran, livre sacré sur lequel doit reposer l’organisation sociale et la vie spirituelle de tout musulman. Contrairement aux Chiites, les Sunnites combattent l’idée selon laquelle le successeur de Mahomet doit obligatoirement appartenir à sa famille.

Le sunnisme se divise à son tour en plusieurs écoles dont les principales sont :

ü  Le hanafisme, est la plus ancienne des quatre écoles.  Elle est la principale école de l'islam.

ü  Le malikisme, Il est fondé sur l'enseignement d’un  théologien et législateur qui vécut à Médine. Elle diffère essentiellement des trois autres écoles par les sources qu'elle utilise pour déterminer la jurisprudence. Elle utilise en plus du Coran et de la sunna,  les pratiques des premiers habitants musulmans de Médine

ü  Le chaféisme  école fondée sur l'enseignement d’un imam entre (767-820) et de ses disciples

ü  Le hanbalisme. Cette  école prône l'origine divine du droit. C’est l’école la plus conservatrice

Contrairement aux chiites, la plupart des juristes et théologiens sunnites pensent que l’interprétation du Coran est close depuis le IXe siècle. Toutes les interprétations postérieures sont donc illicites pour ces théoriciens

  • Les Chiites

Les Chiites dont le nom dérive de Chî’at a Ali (« ceux qui suivent Ali, Les musulmans chiites attribuent une importance cruciale au culte de l’imam. Cet imam chiite se distingue de l’imam qui, chez les Sunnites, préside simplement à la prière dans les mosquées. Il est le descendant d’Ali, le gendre du Prophète.

ü  L’ismaélisme  est un courant minoritaire de l'islam chiite.

ü  les alaouites, se considérant chiites, c’est un groupe ethnique et religieux issu du  nord de la Syrie.

ü  Les druzes : ils professent une religion musulmane hétérodoxe, Leur religion, basée sur l'initiation philosophique, est aussi considérée comme étant, à l'origine, une école de la branche ismaélienne du courant musulman du chiisme, dont la volonté de s'en démarquer par l'abandon de préceptes islamiques l'a transformée en religion à part.

  • Le soufisme

Les soufis sont la branche mystique de l’Islam. Environ 40% du monde musulman, sunnites et chiites, est lié à une quelconque fraternité soufie. Le soufisme s’est développé en Islam parmi ceux qui cherchaient des relations plus affectives avec Dieu. Le soufisme est un humanisme et un style de vie entièrement tourné vers la spiritualité et l’excellence du comportement.

ü  l’alévisme, branche du soufisme, elle regroupe des membres de l'islam dits hétérodoxes et revendique en son sein la tradition universelle et originelle de l'islam.

  • Les courants islamistes fondamentalistes, on distingue entre autre :

 Le Wahhabisme et le Salafisme: le premier est un mouvement religieux et politique arabe et musulman sunnite, l’intention de ce dernier était de ramener l’islam à sa pureté d’origine. L’alliance de ces deux courants est à l’origine de la diffusion de la doctrine la plus radicale de l’Islam, l’idéologie dite « islamiste ».

 Le Salafisme est un dérivé du wahhabisme, mais ces deux doctrines prônent toutes les deux un Islam radical et rigoriste, en opposition à la modernité du mode de vie occidental.
Cette alliance est à l'origine de la diffusion de la doctrine la plus radicale de l'Islam, l'idéologie dite "islamiste".
Ben Laden et sa famille sont originaires d'Arabie Saoudite.

Dans l'histoire du monde islamique, la période des trois empires désigne le moment (XVIe-XVIIe siècles) durant lequel le monde islamique est divisé en trois grand ensembles : le monde ottoman autour de la Méditerranée (Maroc excepté) ; le monde safavide en Iran et le monde moghol en Inde. En dépit de ce morcellement de l'islam en tant que communauté politique, les empires étaient parmi les plus grands et les plus puissants au monde. Les musulmans ont produit nombre de scientifiques, d’astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam). La technologie s'est épanouie ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux ; et surtout, l'importance de lire le Coran a produit corrélativement un niveau élevé de l'instruction parmi la population

 

Repères chronologiques

 
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