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28.04.2015 - tient-elle une fonction émancipatrice ou aliénante...

 

LA COMPETITION

Le rôle de la compétition fait débat, tant d’un point de vue académique que d’un point de vue politique. La question est : Tient-elle  une fonction émancipatrice, ou aliénante pour l’individu ?

On peu considérer que notre société s’est convertie à la compétition et à la performance dans presque  tous les domaines d’activité, qu’ils soit,  économique, artistique, politique, religieux, éducatif, scolaire, relationnels.

Tant à l’échelle individuelle que collective, c’est la réalité des rapports entre les êtres humains dans le monde.

Il est assez intéressant de voir, en consultant les informations et les médias  en général, à quel point la compétition fait partie intégrante de toute la pensée collective.

La compétition est largement acceptée et perpétuée de jour en jour de manière bien souvent inconsciente. Et cet aspect de la pensée collective n’est jamais questionné, jamais remis en question.

Le principal moteur de cette idée est bien évidemment le modèle économique institué, mettant en concurrence des entités entrepreneuriales séparées, au sein de marchés portant sur des finalités identiques.

Chaque individu y trouve un puissant vecteur d’émancipation des déterminants sociaux.

Nous allons considérer différents types de compétitions :

-Elle commence par l’éducation et à l’école

-Compétition sportive

-Des luttes collectives par rapport aux compétitions individuelles.

-Compétition dans l’entreprise

-La crise de la compétition capitaliste.

-Conclusion

 

Education et école

L’éducation n’est pas épargnée par l’esprit de compétition, et il apparaît dès les premières années de l’école.

Non seulement au sein de l’Ecole, mais également par l’éducation familiale générée de la même manière et reproduite avec de maigres modifications de génération en génération.

L’inertie générale interdit toute perspective de changement radical dans le cadre de ses diverses institutions, tant politiques que sociales.

il semblerait que la nature veuille que les hommes soit en compétions, car depuis toujours, ils s’affrontent, et des rivalités existent.

Ou alors nos civilisations occidentales sont-elle à certains égards restées archaïques).

 Les méthodes éducatives quasiment entièrement tournées vers l’acquisition et l’accumulation de connaissances, au détriment du développement de l’esprit critique intégral, de la sensibilité et du développement des potentiels individuels. 

Des psychologues  éducatifs : Tels que FABRIZIO BUTERA ; CELINE DARMON, CELINE BUCHS , DOMINIQUE MULLER , ont fait une étude sur les méfaits de la compétition , concernant éducation et formation et en résumé :

Ils présentent  une série de travaux qui montrent que la compétition entraîne des processus cognitifs de focalisation qui sont hautement nuisibles à l’apprentissage.

Mise en évidence, qu’avec une tâche complexe, le raisonnement est inhibé, dès qu’il y a compétition entre les intervenants.

 Au niveau de la motivation, il est montré qu’un seul but de performance, défini comme objectif de réussir mieux que les autres, rend les interactions sociales délétères à l’apprentissage.

Compétition sportive

Le sport moderne, n’est pas une reviviscence des jeux antiques. Les jeux olympiques antiques étaient des fêtes religieuses, répondant à des fonctions sacrées.

Vainqueurs ou vaincus ne devaient leur succès ou leur défaite qu’aux dieux. Les antiques acceptaient les lois naturelles et divines, alors que les modernes croient au progrès de l’homme, c’est, en ce sens, une évolution satisfaisante des hommes.

Par delà des ressemblances de surface (dans la soule par exemple, au XIe siècle en Normandie,  tout comme au rugby, la balle doit-être portée dans le camp adverse).

 Mais les deux pratiques diffèrent grandement . Peu règlement existent dans la soule bien que tous les coups ne sont pas permis, aucune règle ne fixe la durée de la partie, ni les dimensions du terrain de jeu, ni le nombre de joueurs.

 La fonction sociale du jeu n’est pas la même : la soule renforce les liens de la communauté villageoise et constitue un moment privilégié d’intégration, ou il n’est pas primordial de viser la performance, et encore moins de s’entrainer en vue de battre un record.

Le sport moderne, lui, n’oppose plus directement des communautés villageoises, mais des individus réunis par affinités compétences spécifiques, qui doivent respecter des règles inflexibles.

La compétition sportive moderne naît en Angleterre avec la société industrielle du XIXe siècle (On attribut la naissance du rugby a un Anglais du collège de Rugby, il s’agit de William Webb Ellis qui en 1923 pris le ballon de foot Ball dans ses mains et le déposa derrière la cage adverse, lors d’un match de football.

 La compétition sportive à été utilisée comme modèle pédagogique, visant à entretenir, le dépassement de soi et la maitrise de soi.

Elle est introduite, en France, dans des clubs omnisports, comme le Racing club de France en (1882), ou comme le stade Français en (1883) . Athlétisme et sports collectifs, se développèrent à différentes échelles, (régionales, Nationales, internationales).

Au cours de l’entre deux guerres le sport devient un phénomène de masse, sports et compétition seront instrumentalisées par les états, pour figurer le classement des Nations. Puis la radiodiffusion, crée un lien immédiat entre l’auditeur et l’événement sportif.

Par exemple : L’Italie fasciste de 1934, championne du monde de football ; puis L’Allemagne nazie triomphatrice des jeux olympiques de Berlin en 1936 voient dans ces victoires la confirmation de leur supériorité politique. En Union Soviétique, les exploits sportifs permettent aussi d’exalter les «  vertus » du régime.

Jean Marie BROHM, fondateur de la critique radicale du sport, attribue au spectacle sportif, trois principales fonctions.

Premièrement :

Les grandes rencontres sportives ( Jeux Olympiques, Coupes du Monde, etc.), servent à ses yeux de paravents aux régimes bafouant les droits de l’homme en toute impunité.

 Nous avons vu l’Italie 1934 ; Allemagne 1936, mais on peut évoquer les JO de Mexico en 1968, quand les records olympiques, firent oublier les étudiants morts sur la place des trois cultures.

Mais aussi 1978 en Argentine ou le Mondial de football fût organisé par la Junte fasciste au nom de « la liberté de jouer ».

 JO de Moscou en 1980 alors que les soviétiques envahissaient l’Afghanistan sans ce soucier du prix des cadavres. Puis les JO de 2008 en Chine, ou furent oubliés les camps de travail, mensonges d’état,  répressions  sanglantes, etc.

Deuxièmement : (Toujours selon JM BROHN)

Le spectacle sportif est une aliénation des masses, un endormissement de la conscience critique, « un opium du peuple »

Troisièmement : Pour JM Brohm  le spectacle sportif  peut-avoir, sur certains sujets une fonction d’embrigadement et de véhicule idéologique. Mais à mon sens c’est loin d’être général.

En réalité, la compétition sportive de haut niveau ne repose pas comme le pensait le Baron de Coubertin, sur une fraternité, mais plutôt sur des amitiés.

La nuance est que : la fraternité est donnée par les liens de la famille ; alors que le lien amical est sélectif. Comment faire un « NOUS » qui repose conjointement sur la solidarité et la rivalité c’est  un paradoxe.

 Mais les sportifs  savent discerner  et respecter un temps pour l’amitié ou simplement le respect, et un autre pour l’affrontement, sans avoir de conséquences dans les relations en général.

Des luttes collectives aux compétitions individuelles.

Dans une société de classe, la compétition n’a pas le même sens, que dans une société d’individus. Dans la première, la compétition oppose des groupes animés par la conscience collective de leurs intérêts et de leurs valeurs pour un meilleur sort commun. (Syndicalisme des années après guerre)

Dans une société d’individus, les réussites sont personnelles, et les individus  conquièrent par leurs succès de nouveaux statuts et avantages pour eux-mêmes. (C’est la société actuelle, la société qui tend vers le chacun pour soi).

La compétition dans l’entreprise.

En entreprise l’essentiel  n’est plus de bien faire, et être fier d’avoir bien fait comme autrefois,  mais de faire toujours plus toujours plus vite, en respectant une certaine qualité pour que les choses restent juste acceptables, vendable.

Donc, les critères par lesquels la compétition entrepreneuriale défini le progrès  ne sont pas ceux liés à l’accroissement du bien être des salariés, mais ceux du rendement de la productivité.

Les questions sont : Comment le système capitaliste  en est-il venu à faire de la compétition, non plus un moyen mais une fin en soi.

En quoi ce mode de vie est-il attractif et excitant ?

En quoi est-il juste ?

En quoi  constitue-t-il une promesse d’avenir pour soi et les sien ?

Evoquons  trois esprits liés au capitalisme industriel.

Max WEBER (Economiste et Sociologue Allemand «  1864 à 1920 »), avait déjà à l’époque évoqué précisément l’esprit capitaliste.

A différentes époques :

Première époque. Premier esprit  de compétition :  Les profits sont continuellement réinvestis dans l’entreprise de type familial, ce comportement, à ouvert le développement du capitalisme.

Donc,  accumuler des profits mettait à l’abri du besoin la descendance de l’entrepreneur. Les profits qui n étaient redistribués d’une façon très inégalitaire, et était loin d’assurer la prospérité des travailleurs qui créaient les richesses, mais, cela entretenait la croyance que l’accroissement individuel des richesses, quel qu’en soit le bénéficiaire, concourait au bien commun. (Principe économique de Adam Smith)(Philosophe et Economiste des années 1750)

Seconde époque. Second esprit de compétition : La critique du premier esprit permis la refondation du système, et le développement  industriel contribua à l’amélioration des conditions de vie des employés.

 Au cours des 30 glorieuses, les syndicats très actifs durant cette période on permis de soustraire les salariés au jugement  tyrannique « à la tête du client » opéré souvent par de petits chefs préférés, dans les entreprises autrefois familiales.

D’autre part, la compétition, entre entreprises s’organise à partir du critère de la taille des sociétés. Alors la course au gigantisme est lancée. Ainsi ce second esprit  deviendra celui des firmes internationales.

 Mais,  dans tout cela que deviennent les individus de base,   (Je ne parle ici pas des cadres qui eux a cette époque avaient pratiquement une garantie de l’emploi, plan de carrière et divers avantages ; «  Mais cela, changera vite par la suite »).

 Ce second esprit brime complètement, les potentialités de créativité, et de réflexion des individus, en n’exigeant d’eux qu’un travail standardisé, c’était l’époque du Taylorisme, travail aux pièces, à la chaine. Alors que nous savons très bien que chaque individu quelque soit son niveau peu  apporter sa contribution.

Actuellement nous vivons avec, le troisième esprit de compétition : Donc ce troisième esprit va être fondé sur le refus du Taylorisme et des rigidités, dans les grandes entreprises.

Il va récuser la fixité des postes de travail, rejeter les principes d’autorité et de hiérarchie, et il promeut un monde ou les maîtres mots sont réseaux, ou autonomie, projets, mobilité.

 La compétition, dans ce nouveau monde ne consiste plus, à gravir les échelons hiérarchiques qui de toute façon ont-été très réduits, mais revient à créer le meilleur réseau. Pour être grand il faut savoir  « mailler » des réseaux développer son capital social, et les réseaux se constituent entre gagnant, on ne s’allie qu’à des « WINNERS », car l’échec  isole.

L’entreprise n’est plus le lieu ou commence et ou finit la compétition, elle devient un tremplin nécessaire à prendre son envol, pour l’encadrement en particulier.

 La fidélité à son entreprise, qui était jugée indispensable dans les deux premiers esprits ayant , devient une valeur secondaire, qui compte bien moins que l’évaluation de la réussite du projet. La durée limité de l’employabilité, absence de culpabilité, la mobilité, le nomadisme font  partie du système.

 Le départ volontaire d’un cadre ou autre dirigeant devient courant et contrairement au deux premiers esprit l’ancienneté dans une entreprise est un facteur de fragilisation.

Donc dans ce troisième esprit, chacun doit-avoir le sentiment d’être son propre patron.

Mais cela n’est pas qu’un avantage, pour certaine catégories et souvent les employés paye le prix fort : Car il faut avoir une

Disponibilité permanente, celui qui se voit doté d’un ordinateur portable, et d’un téléphone, peut installer son bureau ou il veut, mais doit-être joignable en permanence. Les nouveaux cadres doivent opérer sur trois répertoires en permanence : -Celui d’expert ; celui de manageur et celui de coach.

Méfaits de la compétition sur les êtres humains :

Un Stress permanent ; Une anxiété continue, des angoisses, décompensations physiques et psychologiques, donc le prix du succès est très élevé.

De plus, le contrepoint de la         compétition, c’est l’impossibilité de s’avouer  faible, fragile, fatigué, ne jamais laisser entrevoir que l’on doute. La compétition impose un hyperfonctionnement, symptomatologique, lié à la performance qu’elle impose.

Dès lors que les objectifs censés représenter l’excellence sont atteints, de nouveaux seuils, toujours plus hauts sont fixés, pour l’année suivante.

Effet pervers sur le comportement : la loyauté, parfois la bonne foie, perturbation du sens relationnel. (Tout cela, transforme les  individus)

Autre remarque : Bien qu’il prône la créativité, le néo management, n’a pas mis un terme, aux taches répétitives qui s’étend au delà du secteur industriel «  Manutentions, travail sur machines, montages, productions d’élément constitutifs des machines, Il faut bien que les hommes fabriquent le matériel, etc.) Donc deux aspects coexistent. L’un pour les ouvrier que l’on nome aujourd’hui opérateurs (c’est plus flatteur) ; un autre pour les cadres.

La crise de la compétition capitaliste.

Le troisième esprit capitaliste s’est enfermé dans un déni de ses échecs, aveugle au fait que la course au toujours plus, non seulement ne protégeait pas d’une crise économique globale, mais la provoquait.

Les salariés ont-été trompés sur les règles du jeu, promesse de libération, beaux discours sur le développement personnel tout cela a fonctionné comme une idéologie prônant cet assujettissement, des salariés à l’ordre capitaliste, en collaborant, à la construction de  grands profits qui leur échappent. «  Aujourd’hui, ils sont désorientés politiquement et socialement ».

Les règles, si elles existent, sont mauvaises, car un marché Mondialisé suppose un arbitre Mondial à la compétition économique.

Aujourd’hui les grandes entreprises ne représente plus aucun avenir, ni aucune forme de sécurité, les dirigeant des grandes sociétés, se servent des salariés comme leur première variable d’ajustement. Pour que le bienêtre des actionnaire soit grassement assuré, et que la cotation en bourse soit la meilleure.

Donc l’autonomie au travail semble bien illusoire dans un contexte qui menace en permanence l’emploi, la révolte et la contestation ont un prix bien trop risqué pour le salarié, ainsi mobilisations collectives, syndicalismes appartiennent au passé dans les secteurs privés.

Le modèle de compétition doit répondre à deux objections majeures :

Premièrement, la compétition isole les individus et les  « monte » les uns contres les autres, c’est moins la victoire ou la défaite qui devrait permettre à chaque personne de se développer et de devenir elle-même que l’attention mutuelle entre les gagnants et les perdants, pour que la compétition soit compatible avec la solidarité.

2e)

Même en compétition il faut prendre conscience de notre commune Humanité et abattre les murailles qui séparent gagnants et perdants. L’attention accordée aux uns ne peut avoir pour prix l’indifférence envers les autres.

Le PAPE François,  en COREE (dans son intervention a dit) :

« Il faut lutter contre le matérialisme qui étouffe les authentiques valeurs spirituelles et culturelles, ainsi que l’esprit de compétition débridée qui génère égoïsme et conflits”. Mais aussi rejeter “les modèles économiques inhumains qui créent de nouvelles formes de pauvreté et marginalisent les travailleurs. »

Pour résumer, et conclure reprenons :

La compétition à l’école, peut avoir valeur, dévaluation, motivation, mais ne devrait pas être le fondement de l’apprentissage, qui au contraire devrait-être coopératif, participatif, et se faire par l’échange, de connaissances.

La compétition sportive,  contrôlée c’est-a dire  sans dopage, animé d’un bon état d’esprit sportif permet de valoriser les clubs, les villes, les Nations, et aussi les individualités.

Mais, les grandes compétitions internationales (du type,  Jeux olympiques, coupes du Monde) ne doivent pas servir belles de vitrines aux Nations, qui ne respectent pas les droits de l’homme.

Quand à la compétition industrielle, elle est présente, et doit-être présente, il n’y a pas de commerce sans concurrence, donc la compétition reste  naturelle.

Ce qui est dommageable est :

La mainmise de la finance, sur les grandes entreprises,   différemment des règles sportives, les règles sont celles des plus forts,  plus précisément des très riches.  

Cela se traduit par une compétition ou le cadre, a le sentiment d’être son propre patron certes, mais il se retrouve en première ligne,  souvent sans soutien, avec les dangers que cela représente. (Risque de licenciement,  quand les objectifs,  (qui sont  toujours plus hauts) ne sont pas atteints.

Donc les nouveaux cadres sont soumis à de rudes épreuves, et cela ne peut franchir un certain seuil. (Le système, ne pourra pas rester longtemps en l’état)

La compétition capitaliste :

Les revenus du travail, sont dans les mains de financiers, qui ne cherchent qu’à accumuler les capitaux, sans ne rien apporter à l’économie réelle. 

 Ces capitaux devrait aller, en plus grande partie, à la recherche et au développement de nouveaux produits, aux bureaux d’études des entreprises, pour innover, créer, améliorer.

 Cela permettant d’ouvrir de nouveaux marchés, qui sont vecteurs de croissance et d’emplois, afin  d’obtenir des positions gagnantes, sur les marchés internationaux  et mondiaux,  et ainsi, favoriser le bien-être de tous. (Aujourd’hui en France les travaux de recherche et développement, ne sont pas suffisants).

Alors on peu dire oui à la compétition mais pas n’importe comment, elle doit servir à  créer,  Inventer,  innover, améliorer.

A la question la compétition ; est-elle émancipatrice ou aliénante pour l’individu ?

On peut considérer que notre société s’est peu à peu convertie à la compétition  la performance, parce que l’individu y trouve un vecteur d’émancipation  des déterminants sociaux.

Mais  en contrepartie, pour certaines catégories, particulièrement en industrie, la compétition est vraiment aliénante, telle qu’elle est pratiquée, aujourd’hui dans certains secteurs.

Il faudrait que la compétition industrielle, (trop liée à la finance)  devienne, rapidement, porteuse d’espoir, de satisfactions, et comporte des limites, et des règles, afin  qu’une répartition équitable des revenus du travail, favorise le travail.

 Mais ce sera  très, difficile, en l’absence de gouvernance Mondiale, car la finance échappe complètement aux politiques, Nationales.

 

G.R.

 
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