Jeudi 3 avril 2014  : Partis à la redécouverte des Cathares, de l'Aude, des Pyrenées. Nous sommes sept dans le minibus de Michèle et quatre dans la voiture de Dominique. Aprés un petit café à Béziers, notre première étape est l'Abbaye de Fontfroide.Cité monasique fondée en 1093, devenue cistercienne en 1145, elle est bien conservée, aujourd'hui elle appartient aux descendants de Gustave Fayet. L'abbaye a joué un rôle important dans la croisière des Albigeois contre les cathares. On y trouve le bâtiment des frère converts (serfs des moines). L'Eglise du XIIème est décorée de très beaux vitraux choisis par Gustave Fayet et sa femme au XXème siècle. On visite le cloitre, la salle du Chapitre et la roseraie.

Repas au snack ou pique nique sur place. Il pleut toujours.

En route vers  Villerouge-Termenès

Le château et le village datent du XIIème, vers 1107, quatre grosses tours dominent le bâtiment. On met les écouteurs et un moine perché nous surveille. Quatre films vidéos nous sont proposés retraçant la vie dans ce lieu. On grimpe sur le chemin de garde, vue sur le village, la pluie nous en chasse, on redescend par un escalier ridiculement étroit à hautes marches de pierres. Ici a vécu Guillaume de Bélibaste, dernier 'bon homme' cathare notoire, jugé à Carcassonne en 1321 et brûlé vif dans la cour où nous sommes en ce moment.

Rennes les Bains. C'est une petite station thermale d'aspect un peu sinistrée où Michèle coince le bus dans des rues étroites et tordues pour essayer d'accéder à l'Hostellerie de Rennes les Bains, marche arrière problématique pour ressortir de ce dédale. Le village est calé entre deux parois rocheuses, la Sals, petite rivière, le traverse, elle se transforme en torrent boueux avec la pluie, jusqu’à emporter des pans de maisons et le pont à certaines époques.

Mouillés, gros souliers, sacs à dos, valises on ne passe pas inaperçus à l'entrée de l'hôtel.

Une bonne soupe chaude, nous étions tous pénétrés d'humidité gelée. Dodo.

Vendredi 4  avril :  Visite de la ville de Limoux traversée par l'Aude, nous promenons sur ses rives bien agréables pour voir un joli  Pont Neuf construit en bois au  XIIIème, refait en pierres au XIVème qui donne sur l'ancienne porte de la ville. La place centrale est bordée de 'couverts' (passages sous arches) qui donne une idée de son importance naguère. Au cours de son histoire Limoux a souffert de calamités qui ont réduit sa population : là aussi les cathares seront exécutés et plus tard les épidémies de peste décimeront les habitants au XIV ème siècle. La ville va se développer au XXème par des fabriques de chaussures et des tuileries. On se repose un moment à l'église, temps libre, Nadine va négocier avec un bistro pour pique niquer à l'abri, la petite pluie ne nous lâche pas. Bonne excuse pour trinquer à la blanquette de Limoux.

Nous arrivons dans le pays de Couiza à Alet les Bains, l'accès se fait par un vieux pont à une seule voie garni de triangles sur les côtés. L'Aude se sépare en deux bras pour enserrer une petite île sous de grands arbres avec des tables et des bancs pour les promeneurs. Plus loin une grande abbaye du XIème, en ruine, ses occupants se sont armés en faveur des cathares puis contre eux. Au XIVème siècle les Huguenots l'incendient. Les romains  ont découvert ici   une source très productive d'eau minérale, à la piscine on peut se baigner dans cette bonne eau. On cherche les thermes sans succès, on les verra en partant.

Arques :  Entrée du château dans une pièce carrée de 11m/11m cantonnée de quatre échauguettes. Michèle fait l'historique du lieu  bâti au XIIIème siecle, puis on attaque, une personne à la fois, l'escalier à vis sur trois niveaux ( 80 marches d'après Josette), de grandes ouvertures nous offrent une belle vue sur le village et la campagne .Le gros chat, caressé par Christine dans la cour s'aplati sur chacune des marches devant mes pieds cherchant des signes d'amitié et bloquant le passage de tout le groupe, j'ai du mal à le persuader de jouer à autre chose. Drôle de zèbre.

Retour à Rennes les Bains avec la visite des anciens thermes et du village pour ceux qui n'ont pas assez marché, je m'abstient.

A l'hôtel on nous offre le verre de l'amitié : blanquette de Limoux suivi de canard confit et haricots.

Soirée avec le jeu de Josette, chacun va lire à son tour un texte apaisant ou drôle.

Samedi 5 avril 2014 :  Nous passons dans les gorges de l'Aude dont le relief est impressionnant on voit les tunnels du petit train rouge qui arrive de Rivesaltes.

Puilaurens.  Arrivés au bord de la Boulzance (je crois) un pecheur à la ligne nous indique le parking et nous avertit : c'est un tas de pierres. Nous partons sac au dos , il y a quelques maisons puis une forêt de résineux; comme il a plu le chemin est bien mou et la montée raide, une petite heure pour arriver à l'entrée du site. Après c'est du rocher, genre escalier irrégulier, pour une demi heure vers le nid d'aigle. Dernier accès en chicanes avec neuf murets étagés . Michèle nous hisse tant bien que mal à ces hauteurs, suantes et soufflantes,  nous y voici. Vaste étendue herbeuse passé la porte, on est bien au soleil et l'air frais, chacun va fouiner pour voir les anciennes installations : la citerne, les machicoulis, le chemin de ronde, les poternes, le donjon, le conduit porte voix.... C'est un site très ancien, on note une présence humaine  il y a 12.000ans vers 1217, le château est commandé par Simon de Peyrepertuse, les cathares s'y réfugient vers 1240.

Retour par le même chemin, pique nique à l'entrée du site par beau temps puis nous partons dans la descente du raidillon.

Repos dans le minibus qui nous amène à Rennes le Château.  Ville fondée par les wisigoths au Vème siècle, remise en état par Pierre II au XIV ème siècle; maintenant c'est  l'Abbé Saunière, qui est le plus célèbre car il aurait trouvé le trésor de wisigoths et celui des Templiers vers 1885. Cette aubaine lui a permis de  rénover le village : le manoir féodal, l'église, les abords, la villa Béthanie, le chemin de ronde et une jolie véranda.... Actuellement, le monde  entier vient chercher le trésor mais il est strictement  interdit de creuser.

Petit chocolat pour goûter et on rentre.

Dimanche 6 avril 2014

Vers 9 h à Sougraigne pour randonner et chercher la Fontaine d'eau salée de la Sals. Joli village de carte postale, nous nous engageons suivant les panneaux vers les sources par un chemin, genre ruisseau étroit, à piétiner dans la gadoue glissante au risque de se rompre le cou. Au bout d'une heure et demi de montée, ras le bol, je crie 'grace', ralliée par 2 ou 3 compagnes. Michèle, inquiète, confie le peloton de tête à Marise et nous raccompagne dans la descente, identique à la montée. Sur le chemin une taupe émerge de son hibernation, un peu ahurie par le soleil, elle ne voit pas les humains la contempler. Nous voilà en bas. Le groupe là-haut cherche toujours. Il y a eu une erreur d'aiguillage au départ due aux informations des autochtones. Un mot sur la Fontaine salée de la Sals : l'eau de pluie traverse le calcaire puis un gisement de sel gemme, il y a jusqu'à 60gr /l. Les gens de Sougraigne deviennent des  sauniers très vite imposés de la gabelle.

Pique nique au soleil et on part vers Lagrasse. Belle route de montagne en zigzag. Nous arrivons dans la vallée de l'Orbieu.

L'abbaye de Lagrasse est signalée dés la fin du VIIIème et se developpe au IX et Xème. Elle joue un rôle  de médiateur dans la croisade des Albigeois. Elle est prospère au XVII et XVIIIèmes. A la révolution elle est partagée en deux : d'un côté les moines, de l'autre l'Etat (le Conseil Général maintenant). Magnifique plafond du dortoir des moines, chapelle saint Barthélémy. Le village médiéval est relié à l'abbaye par un pont élégant. Autour de grandes surfaces de vigne  (les vins des Corbières), des oliviers et de la trufficulture. Visite du village avec ses petites rues pavées, l'église, puis nous cherchons la terrasse  et le chocolat du goûter ;  petit à petit tout le groupe rejoint. Pendant le trajet de retour, Christine nous lit un petit poème sentimental.

On rentre; Dominique nous invite à un dernier apéro à la Blanquette.

Petit tour du village après le repas.

Lundi 7 avruk 2014 :  Vers Bugarach dominé par un mont étonnant de 1230m : le Pech de Bugarach. Lieu connu, d'après Ernest Nègre, depuis l'an 889. Au XXème siècle, Bugarach devient la destination des hippies puis du new âge. Quand on a annoncé la fin du monde pour décembre 2012, ce village seul aurait été épargné, il comptait 200 habitants. Ce qui a occasionné une ruée en masse de journalistes et de couards.

Les gorges de l'Agli. L'Agli est un fleuve de 81 km, très irrégulier qui se jette dans la Méditerranée, on est dans les profondes gorges de Galamus. La route, ouverte en 1850, est étroite avec des rochers affleurants, pour un seul véhicule à la fois, Michèle mesure la largeur du bus. Monique et Christine ont le vertige. Il y a un ermitage à flan de paroi très étonnant et d'un accès improbable. On s'arrête pour admirer ce paysage fabuleux au relief karstique.

Le chateau de Quéribus La route d'accés est difficile, il vaut mieux ne pas avoir à croiser un véhicule, le château est sur un piton rocheux, droit dans le ciel, à 728 m. Rompues d'émotions et les jambes en flanelle, avec Josette nous allons rester sur cet espace agréable avec vue imprenable sur le Canigou enneigé et les Pyrenées. Le groupe commence l'ascension que nous pouvons suivre.

Le nom du Canigou vient du grec can = montagne, c'est Marie Claire qui au cours de nos trajets peut répondre à toutes nos questions via internet. Merci. Quéribus est mentionné dés l'an 1.111, il est sous domination espagnole. C'est le dernier bastion des Cathares où meurt Benoit de Termes. Le château devient français sous le règne de Saint Louis. Là haut, on peut voir la citerne, des cheminées, un donjon, une salle gothique à deux niveaux, une tour.... De la terrasse le panorama s'étend de la mer jusqu'aux Pyrénées.

Pique nique au soleil au pied de Quéribus, un car de jeunes espagnols bruyants débarque, heureusement ils vont s'essouffler dans la montée.

Descente de la route, Michèle en première, frein moteur tout le long.

Nous passons devant le village de Cucugnan avec son célèbre curé.

Direction Salse par la route de montagne bordée de romarins bleus.

La Forteresse de Salse a été construite par les espagnols et un architecte novateur à l'esprit guerrier. Elle est imposante avec ses grosses tours en briques rouges. L'intérieur est compliqué et volontairement parcellaire, avec plein de chausse-trapes pour tromper l'adversaire. En fait, revers de la médaille, lors d'un siège, les assaillants restent dehors et les assiegés meurent presque tous de faim. La guerre est toujours stupide. Notre guide mime les batailles au corps à corps !

Fatiguée, Je vais m'abstenir  du reste de cette visite.

C'est le départ vers Beaucaire, on remercie nos chauffeurs, les routes n'étaient pas de tout repos. A l'hôtel nous avons trouvé un personnel attentif à nos besoins, sympathique. Notre séjour rando a été un peu dur pour les plus âgées, mes genoux s'en ressentent. Très riche en histoire du pays et en légendes. Des journées bien remplies et heureuses.