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Montée à partir de la route du mas d’Auge (on est loin du « pays d’Auge, territoire faisant partie de la Normandie, mais l’étymologie est peut être commune : la racine « alg » du pré latin signifie humide).

Humide, justement, on traverse le gaudre d’Auge (gaudre  = petit ruisseau -souvent à sec-,  mais pas aujourd’hui).

Montée au Mont Paon  (nom probablement en rapport avec l’oiseau éponyme).

L’esprit et la vue s’élèvent. Encore un peu et on va se pavaner …

Traversée des vestiges du castrum du Mont Paon, objet de fouilles récentes, vastes et rigoureuses.

Vue exceptionnelle : un document consulté par ailleurs sur le patrimoine touristique de Fontvieille se termine par une considération des plus modestes : «  le panorama que vous découvrez du haut du moulin de Daudet  est un des plus beaux du monde » … Que dire alors de celui que l’on découvre ce samedi matin du haut du Mont Paon !!! Panorama bien supérieur à tout point de vue à celui du moulin de Daudet. Spectacle (voir photos) : Vue sur le massif des Alpilles de l’extrémité occidentale au dessus de St Gabriel jusqu’au sommet des Opies avec sa tour.  Et au-delà, de gauche à droite,  le massif  Ste Victoire, le mont Aurélien, le massif de la Grande Baume, la chaîne de l’Etoile, la plaine de la Crau , Fos et la massif de l’Estaque. Arles,  Fontvieille avec l’abbaye de Montmajour et le mont de Cordes (où se trouvent des hypogées parmi les plus grandes d’Europe…).

Arrêt sur l’image. Thé noir à la lavande de Marie Claire avec gâteaux de Marlène.

Enhardis, on regarde encore dans le lointain,  dominateurs comme les anciens seigneurs de ces lieux qui étaient associés aux seigneurs des Baux.

Evocation du livre de Marie Mauron dont le premier roman s’intitulait : le Mont Paon. Roman de la veine de ceux d’Alphonse Daudet évoquant avec humour l’état d’esprit et les mœurs des habitants d’un village nommé le Mont Paon (village imaginaire des Alpilles)  dont l’auteure aurait été, au début du XX° siècle, à la fois l’institutrice et la secrétaire de mairie. Elle découvre comment les provençaux du terroir s’accommodent  des tracasseries multiples imposées par  « l’ Administration » de la très laborieuse et très jacobine troisième république ». Ses récits avaient séduit un peintre amoureux de la Provence et un écrivain anglais qui les firent éditer (d’abord en anglais : mount Peacock) … aux frais de l’université de Cambridge puis rééditer (en français cette fois) aux frais de l’université d’Oxford !!! Succès : les anglais n’y auraient pas perdu d’argent. Ces récits ne trouvaient pas preneurs chez les éditeurs français.

On redescend vers le mas d’Auge et direction ouest vers la Chapelle St Peyre qu’on laisse sur notre droite pour revenir vers le point de départ en longeant cette fois-ci le Mont Valence par le Vallon de Cabrières. Traces ++++ de sangliers qui labourent littéralement les bords des chemins. On se rapproche du Château d’Estoublon, notre point de départ. Ce château a remplacé le castrum du Mont Paon qui, à force d’exciter les convoitises entre les Abbés de Montmajour, les Seigneurs des Baux et les évêques d’Arles a fini par se faire raser.

Tant de rage destructrice  simplement pour avoir une belle vue !