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LES JUIFS DU PAPE - LES JUDEO COMTADINS Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

23.02.2012 - A l'ombre de la croix !

 

 

 

Les Juifs du Pape – Les Judéo-Comtadins.

Les Jeudis de La Culturothèque

Le 23.02.2012                                               

 


Qui est Juif ? Appartenance juive ou religion juive ?

Appartenance juive : La définition d’un peuple, peut être considérée comme une communauté vivant sur un même territoire ou uni par des caractéristiques communes comme la culture, les mœurs, la religion et surtout comme des personnes qui parlent la même langue. On peut donc naître Juif.

Juif s’écrit avec une majuscule, comme Français, Anglais lorsqu’il désigne un membre du peuple juif. 

Religion : C’est une religion dite « abrahamique »  ou « religion d’écriture » qui se base sur la Bible ou le Coran. On peut être juif par conversion.

On écrit juif avec une minuscule lorsqu’on parle d’une personne appartenant à la religion juive (chrétien, musulman…).

 

Au commencement…

Comme la religion catholique ou la religion islamique, les juifs se disent descendant d’Abraham. Abram, qui parlait  l’hébreu[1] menait une vie de nomade il y a 4000 ans (Abraham = nomade) dans un monde polythéiste et défend l’idée qu’il n’existe qu’un seul Dieu, Yahvé, qui est à l’origine de la Création. Un jour Dieu lui commande de partir vers la terre de Canaan ou Terre d’Israël et lui promet que sa descendance sera aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel. Abram conclut une alliance avec Dieu et change son nom d’Abram en Abraham qui signifie « père d’une multitude de nations » et, en signe de cette alliance Dieu lui demande de se circoncire et de circoncire tous les enfants mâles de sa descendance.

Abraham a deux fils : Isaac qui deviendra l’ancêtre des juifs et des chrétiens et Ismaël qui deviendra l’ancêtre des musulmans.

En conséquence Abraham est le père des juifs, des chrétiens et des musulmans qui se réclament tous de la même origine.

 

Vers 1300 av. J-C. nait en Egypte Moïse ou les Hébreux vivaient nombreux depuis plusieurs générations protégés par les Pharaons jusqu’à l’arrivée de Ramsès II. Ramsès II ordonne de noyer à la naissance tous les enfants mâles et impose aux Hébreux de rudes travaux. La mère de Moïse l’installe dans une corbeille au milieu des roseaux du Nil et il est recueilli par la fille du Pharaon qui lui donne ce nom qui veut dire « sauvé des eaux ». Il est éduqué par le Pharaon et en grandissant il visite un jour un chantier où travaille les Hébreux et voit un Egyptien en frapper durement un. De colère Moïse tue l’égyptien et s’enfuit dans le désert où il rencontre Séphora qu’il épouse.

Un jour qu’il promène son troupeau Yahvé lui apparaît et lui demande de libérer les Hébreux de l’esclavage. Yahvé pour aider Moïse dans cette tâche inflige les « Dix plaies d’Egypte » à la suite de quoi, Moïse au pied du mont Sinaï renouvelle l’alliance d’Abraham auprès de Yahvé qui lui transmet les tables de la Loi (la Torah[2]) ainsi que les 10 commandements.

Après avoir reçu les Tables de la Loi, Moïse conduit les Hébreux à travers le désert pendant 40 ans. Après cette errance ils reviennent en Canaan.

C’est le fils de Moïse, Joshua qui arrive à reconquérir cette terre. Ils sont assez vite unifiés pour jurer fidélité à Yahvé (YHWH) et répudier tout autre culte. Ils choisissent le roi Salomon puis son fils David pour constituer un royaume brillant.

Mais à la fin du Xe siècle av J-C. le royaume se scinde en deux : le royaume d’Israël au nord (capitale Samarie) et le royaume de Juda dont la capitale est Jérusalem, au sud. Jusqu’à -587 les deux royaumes se développent autour d’un prophétisme qui essaie de subordonner la richesse matérielle aux exigences morale et prédisant la chute de l’un ou l’autre des deux royaumes si leurs habitants et leurs gouvernants ne s’amendent pas. Les prophètes les plus célèbres sont Elie, Amos, Isaïe et Jérémie. En - 722 le roi de Babylone détruit le royaume d’Israël dont une partie des habitants se réfugie dans le royaume de Juda et surtout à Jérusalem.

En -587 Jérusalem est assiégée à son tour et un grand nombre de ses habitants sont déportés en Babylonie (c’est la première diaspora[3]).

 

Une partie du peuple Hébreu revient 70 ans plus tard et reconstitue la Judée.

C’est à ce moment là que la mention « Juifs » apparaît = « lehoudi », c'est-à-dire Judéens.  

La Judée va subir de nombreuses invasions jusqu’à la faire tomber sous la domination romaine en -63 d’abord  sous tutelle,  jusqu’à la dernière invasion par Titus qui provoque la deuxième diaspora. De courtes périodes d’indépendance seront tentées mais Jérusalem deviendra « AElia Capitolina » une colonie romaine entièrement païenne ou l’accès était interdit aux Juifs sous peine de mort et l’Empereur Hadrien donnera à la Judée le nom de Palestine.

1900 à 1700 avant J.-C. Période dite « des Patriarches » : Abraham, Isaac, Jacob. Migrations supposées du peuple hébreu de Mésopotamie en Palestine.

1700 à 1300 avant J.-C. Installation supposée des Hébreux en Égypte.

1300 à 1200 avant J.-C. Époque présumée de Moïse. Libération des Hébreux d’Égypte. Conquête de Canaan par les Hébreux.

1200 à 1025 avant J.-C. Époque dite « des Juges ».

1200 à 100 avant J.-C. Rédaction de la Bible hébraïque.

1030 à 931 avant J.-C. Époque dite « des Rois » : Saül, David (1010-970), Salomon (970-931), rois d’Israël. Leur capitale est Jérusalem.  Premier Temple de Jérusalem construit par Salomon. Division du royaume d’Israël à la mort de Salomon : Israël au nord, Juda au sud.

586 avant J.-C. Le Temple de Jérusalem est détruit. Les populations du royaume de Juda sont déportées à Babylone.

538 avant J.-C. Le roi de Perse Cyrus autorise le retour des Hébreux en Judée (ancien royaume de Juda) et la reconstruction du Temple de Jérusalem.

458-445 avant J.-C. Reconstruction du Temple de Jérusalem et introduction de la lecture de la Torah dans la liturgie.

Vers 250 avant J.-C. Début de la traduction de la Torah en grec à Alexandrie, la Septante.

63 avant J.-C. Prise de Jérusalem par Pompée.

 

 

On ne peut pas affirmer qu’il y ait eu des Juifs en Provence dès le 1er siècle de notre ère mais des légendes et des traditions racontent que après la prise de Jérusalem par Titus, en 70 ap. J.-C trois bateaux ont été chargés d’exilés et abandonnés aux hasard de la mer. Un de ces bateaux aurait abordé à Lyon, un autre à Bordeaux et le troisième à Arles… On veut bien admettre qu’ils puissent débarquer par la mer à Bordeaux mais Lyon et Arles ne sont pas des ports !

Une tradition Avignonnaise veut pourtant  faire admettre que l’ancienneté des Juifs dans cette ville remonterait au 1er siècle et une pétition adressée à Napoléon  en 1808 fait état « l’établissement des israélites d’Avignon remonte aux temps les plus reculés et ne s’éloigne que très peu de leur dispersion après la prise de Jérusalem ; deux familles existent encore qui tirent leur origine de ces premiers Hébreux ».

Les archéologues  ont témoigné pendant longtemps de la découverte de certains objets qui auraient confirmé cette idée mais là aussi, aujourd’hui on ne peut rien affirmer (lampe à huile avec représentation d’une menora[4]). D’autres objets ont pu  faire penser que  la présence de Juifs dans notre région au 3ème et 6ème siècle est attestée mais là encore l’adhésion à cette idée n’emporte pas l’unanimité. Mais nous dirons, que comme leur présence est attestée dans tout le midi de la France à partir de la romanisation, il n’y a aucune raison qu’il n’y ait pas eu de juifs  à partir du 1er siècle en Provence.

En fait, ce n’est qu’à partir du 12ème siècle que des preuves formelles  sont avancées, avec notamment un privilège de l’empereur Frédéric 1er, daté de Montélimar en août 1178, qui met les juifs d’Avignon sous la protection de l’évêque du lieu, Pons, en même temps qu’il lui concède la disposition d’un port sur la Durance.

Ensuite, grâce à une enquête sur les biens d’Alphonse de Poitiers, dans les années 1268-1269, celle-ci confirme de la présence des juifs dans plusieurs localités : Avignon, Bollène, Bonnieux, Carpentras, Cavaillon, Lapalud, l’Isle sur la Sorgue, Malaucène, Monteux, Mornas, Séguret et Valréas. On peut ajouter à cette liste plusieurs autres lieux comme Pernes, Vaison, Le Thor ainsi que la principauté d’Orange où des communautés juives sont attestées par la suite.

Le concile de Latran en 1215 rend obligatoire le port de signe distinctif : la roue bien apparente sur le côté gauche de la poitrine pour les hommes et « l’oralia », type particulier de coiffe pour les femmes.

Ce qui est sûr, c’est qu’au début du 14ème siècle, chaque commune de moyenne importance a une ou deux familles juives dans ses remparts et leur présence est confirmée dans Tarascon, Salon, Manosque ainsi que dans les grandes villes comme Marseille, Arles ou Aix.

Les territoires du nord de la Durance, qui étaient désigné au 12ème siècle sous le nom de « marquisat de Provence » et qu’on appelle jusqu’à la révolution « Comtat Venaissin » avaient probablement les mêmes populations.

Toutes ces populations  ont  subit de nombreuses persécutions par les croisés (La croisade des Albigeois avait eu pour prétexte que le comte de Toulouse laissait se développer le catharisme mais aussi, d’avoir fait la part trop belle aux Juifs).

Ces terres sont passées sous domination d’Alphonse de Poitiers en même temps que le comté toulousain. Le frère du Roi ne manque pas à son tour de les pressurer : taxes pour dispense de rouelle, fonds pour la croisade en 1248 et nombreuses extorsions de fonds avec menaces d’expulsion et imposition forcée… (il apparaît que l’argent versé pour la croisade de 1248 provenait pour moitié des juifs et de l’autre moitié des chrétiens !). Ces terres reviennent à l’Eglise à partir du 13ème siècle : en 1229 le traité de Paris, avait obligé  le comte de Toulouse, Raymond VII, à céder ses titres au Papes[5] .

Il apparaît donc qu’aux 12ème et 13ème siècles les juifs du Midi sont bien implantés dans les villes et les villages de notre région.

Au 14ème siècle, les papes s’installent à Avignon.

La cour papale favorise l’activité des juifs malgré une tentative d’expulsion de Jean XXII, et en même temps, en 1322 les Synagogues de Bedarrides, Bollène, Carpentras, le Thor, Malaucène, Monteux et Pernes[6]. Les juifs alors se réfugient dans le Dauphiné et la Savoie.

L’expulsion doit être de courte durée car le même pape en 1326, lors du Concile d’Avignon fait obligation aux garçons juifs de porter la rouelle jaune à partir de l’âge de 14 ans et un voile (cornelia ou cornu) aux filles dès l’âge de 12 ans.

A compter de ce Concile, les juifs sont aussi autorisés à résider sur les terres papales sans être trop inquiétés. De nombreux juifs persécutés en France se réfugient dans le comtat. Clément VI va même les protéger lors des massacres liés à l’épidémie de la peste noire.

Donc la vie pour les Juifs de Provence reste relativement paisible  alors qu’en France ils subissent des persécutions et des expulsions.

A Marseille ils sont reconnus comme « citoyens », à Saint-Rémy-de-Provence et à Tarascon aussi, plusieurs fois on trouve trace de documents tout au long des 13ème et 15ème siècles.

On prend même en compte leurs obligations religieuses par règlementation municipale : les habitants sont obligés de balayer devant leur porte le samedi, les juifs, eux, doivent balayer le vendredi et ils sont dispensés de circuler avec une lumière les nuits de chabbat et de fêtes juives. Les filles peuvent réduire la dimension de leur « cornette » et le port de la rouelle n’est pas obligatoire en voyage….

 Les tribunaux civils interviennent parfois dans la vie religieuse juive (jugement d’un circonciseur à Manosque, interdiction d’acheter de la viande non rituelle à Tarascon).

L’occupation principale des Juifs est le commerce, mais il y a aussi des agriculteurs, des artisans, des boulangers... Ils peuvent prêter avec intérêts a des particuliers ou des entreprises (usine de savon à Arles…). Ils sont aussi médecin (en 1286 quatre médecins juifs à Manosque alors que la population juive ne dépasse pas 4 familles. Ces médecins peuvent aussi être « experts près les tribunaux »).

Les Juifs disposent dans certaines villes d’équipements communautaires : synagogues mais aussi des écoles primaires et talmudiques[7], des boucheries chargées de l’abattage de la viande rituelle, d’hôpitaux et des cimetières.

Pour bénéficier de ce « confort » ils sont toutefois durement taxés !

En 1394 les Juifs sont expulsés de France par Charles VI. Cette expulsion est « définitive » cette fois. Les Juifs vont encore se réfugier dans les Etats du Pape et principalement dans les villes d’Avignon, Carpentras, Pont Saint Esprit, Cavaillon et l’Isle sur Sorgue, en effet les Papes résident à Rome mais le Comtat-Venaissin reste possession du Saint-Siège de 1274 à 1791. Toutefois la plus grande partie se réfugie en Dauphiné ou en Savoie.

Le Roi René avait essayé de rappeler ces Juifs du Dauphiné en évitant de les taxer et il renouvelle leur droit de séjour malgré  une dégradation de leur situation, en effet l’anti-Pape, Benoit XIII leur avait aussi interdit d’exercer les métiers de banquier, de médecin et des pogroms éclatent dans le comtat ayant surtout pour origine les guerres déclarées par les « saisonniers » habitués à chasser les juifs.

A sa mort, la Provence est rattachée à la France (1481) sauf le comtat Venaissin.

C’était un peu plus tôt, au début du 15ème siècle que les « Carrières » s’étaient installées en Provence (« Carrière » signifie « rue » en Provençal). La première délimitation officielle est notifiée à Cavaillon en 1453.

C’est à partir de la fin du 15ème siècle que l’on peut parler de « ghetto » puisque désormais des ordonnances religieuses ou civiles fait obligation d’un habitat regroupé pour les juifs et ne sont autorisés que dans les « Quatre Saintes Communautés » (Arba Kéhilot), nom donné en souvenir des communautés de Jérusalem, Safed, Hébron et Tibériade. Les « Quatre Saintes Communautés » comtadines étaient les « Carrières » d’Avignon, Carpentras, Cavaillon et l’Isle sur la Sorgue (On trouve aussi la trace d’une autre « Carrière » à Forcalquier).  

En 1492 les Juifs sont expulsés d’Espagne, mais peu s’installent dans le midi de la France et surtout dans les « carrières », une ordonnance faisait mention que les juifs du comtat ne pouvaient accueillir de nouvelles familles.

Charles VII va prononcer un édit d’expulsion de France en 1498 et Louis XII va le renouveler le 31 juillet 1501. Les Juifs ont le choix entre le baptême ou l’exil, nombreux sont les juifs qui choisissent le baptême (parents de Nostradamus ?). Malgré leur baptême ils sont toutefois durement taxés.

Les communautés d’Avignon, Carpentras, Cavaillon et l’Isle-sur-la-Sorgue subsistent moyennant toutefois une série de conditions humiliantes : port d’un chapeau de couleur jaune, résidence obligatoire dans les « Carrières » fermées chaque soir en assurant leur protection, paiement de lourdes taxes, obligation d’assister périodiquement à des prêches les appelant à la conversion…

Pourquoi l’Eglise les tolère dans ses Etats ? Les Juifs ne sont pas de hérétiques ou mécréants comme les autres.  L’Eglise ne peut pas oublier que c’est à eux que Dieu a fait les promesses et les révélations divines, ce sont nos « ancêtres » dans la religion. Et, même s’ils n’ont pas reconnu Jésus et sont responsable de sa mort, leur mission n’est pas terminée : ils sont le peuple témoin. Le maintien d’un petit groupe de juifs, qu’ils rendent misérables et abaissés doit aussi témoigner du sort d’Israël, puni pour avoir refusé le christianisme...

Au fil du temps il semble toutefois que les mesures restrictives sont peu appliquées et les « Juifs du Pape » comme ils sont appelés semblent avoir de bonnes relations avec leurs concitoyens chrétiens et un « Judaïsme comtadin » original se développe : il ne se rattache pas au courant séfarade comme tous les Juifs du bassin méditerranéen, de la France ou du Sud-ouest et non plus, au courant ashkénaze de l’Alsace-Lorraine et de l’Europe centrale et orientale.

Le judaïsme comtadin se caractérise par une organisation structurée des communautés, une totale endogamie et un rituel propre. De plus ils parlent un dialecte : le judéo-provençal.

Au cours du 18ème siècle leur situation s’améliore car on constate qu’ils voyagent, notamment dans tout le midi de la France et certains s’installe à Nîmes, Montpellier, Pézenas. Ils parlent de plus en plus le français. C’est à cette époque qu’est construite la magnifique synagogue de Carpentras.

Leur vie dans la ville n’est cependant toujours pas possible hors des « carrières » où ils construisent des maisons de plus en plus hautes.

Ce n’est qu’avec la Révolution Française que les Juifs du Comtat Venaissin vont se sentir libéré : ils peuvent enfin devenir citoyens français. Les « Judéo Comtadins » quittent les carrières qui se vident entièrement et  se dispersent dans toutes les villes de la France (on pense qu’il y a seulement ¼ des membres des communautés qui sont restés). En 1808 un recensement est ordonné par Napoléon qui fait état de 631 juifs dans tout le département du Vaucluse.

 

Les Juifs comtadins n’ont pas joué un grand rôle dans l’histoire du judaïsme, quelques uns ont pourtant donné pour l’histoire de la France :

Alfred Naquet – Membre du gouvernement de la révolution de 1848.

Adolphe Crémieux – Homme politique qui est à l’origine du décret de la nationalité française aux juifs d’Algérie.

Armand Lunel – écrivain

Darius Milhaud – compositeur

Pierre Monteux – chef d’orchestre

Pierre Vidal-Naquet : historien.

 

Les communautés d’Avignon et Carpentras sont restées en sommeil pendant un siècle et demi et ont, depuis 1962, retrouvé un nouvel  essort  avec l’arrivée de juifs rapatriés d’Algérie. Mais aujourd’hui on ne parle plus de « Juifs du Pape » ni de « Judéo Comtadins », c’est un autre judaïsme.

Source : Les Juifs du Pape – René Moulinas chez Albin Michel.




[1]  - hébreu signifie passer, les hébreux sont « ceux qui passent » ou « ceux par delà le fleuve », les errants, les nomades, ceux qui ne s’installent pas ».

[2] - La Torah sert de charte historique et doctrinale au peuple juif. Elle est également reconnue par le christianisme, bien que celui-ci soutienne que ses pratiques et lois seraient accomplis et auraient perdu de leur pertinence devant le Nouveau Testament, et en partie par l'islam selon lequel elle aurait été falsifiée.

[3] - Le terme de diaspora sert à désigner toutes sortes de phénomènes résultant de migrations de population dans plusieurs pays, à partir d'un foyer émetteur. Lorsqu’il est écrit avec une majuscule il désigne la Diaspora juive.

[4] - La ménorah est le  chandelier (ou candélabre, autre acception conventionnelle) à sept branches des Hébreux,  dont la construction fut prescrite en « Exode 31 à 40 »  pour devenir un des outils du Tabernacle  et plus tard du Temple de Jérusalem.  Il signifie « de la Flamme », « qui provient de la Flamme » ; cette flamme, selon la Kabbale (Loi orale et secrète transmise par Yahvé) n'est autre que la Schékhinah ou présence de Dieu.

[5] - Le marquisat de Provence a été géré par le roi de France après le traité de Paris, jusqu’à ce que Raymond VII reprenne possession de son marquisat de force dans les années 1230, mais à sa mort (1249) ses biens reviennent à son gendre Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, puis après le décès d’Alphonse de Poitiers sans héritier c’est Philippe III qui prend la succession. Les Papes n’avaient pas renoncé à leur prétention sur ces terres mais l’administration du comtat est remise aux mains des officiers du Pape qu’en 1274.

[6] - Jean XXII avait doné des instructions précises à ses officiers pour assurer la protection de ses sujets israélites contre les violences des Pastoureaux.  Il n’est pas impossible que ce soit ces émeutiers qui soient à l’origine de la destruction de ces synagogues.

[7]  - Le Talmud = « étude » est l’un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique ne cédant en importance qu’à la Bible hébraïque  dont il représente le versant ora .  Il est rédigé dans un mélange d'hébreu et d'araméen. Le Talmud est le fondement de la loi juive (Halakha). 

 

 
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