19.01.2012 - La croix "captive" !
VOIR ICI LES PHOTOS DE LA CONFERENCE : Aujourd’hui le Colonel Jacques Mastaï est avec nous pour une conférence sur « L’homme et la Croix ».Très vite l’assistance est attentive à ses propos… « La Croix remonte à l’aube des temps, elle est universelle sur tous les continents. Elle est au centre du monde… Il existerait 385 croix qui ont toutes leurs raisons d’êtres… »Il nous montre des photos d’un temple de l’île d’Eléphanta connu pour ses sanctuaires rupestres des 7e et 8e siècles où les dieux sont omniprésents : sculptés sur la pierre ils ont des croix sur leur tête. « Krishna, la divinité la plus vénérée de l’Inde, a 6 bras, dont un qui tient une croix ».Maintenant nous allons au Pérou. « Les Incas, il y a 6 000 ans, auraient sculpté une croix d’une seule pièce de jaspe… ». Ici la croix chasserait les esprits. C’est de la « croix chacana » ou « croix andine » dont il est question ici. Celle-ci a douze points, elle signifie le chemin de la lumière, elle fixe le monde, l’univers, le milieu ou on vit, le sol de la terre. Les points représentent l’enfance, l’âge adulte, l’âge de la sagesse et bien sûr le rond central : le centre de l’empire Inca. Elle est le symbole de source d’énergie, de chemin de la vie éternelle. Elle représente les cultures péruviennes.C’est de la croix solaire dont il est question maintenant : présente en Asie et chez les germains. Elle représente la lumière et le soleil. Il ne faut pas la confondre avec la croix nazie. Elle a des origines anciennes, on l’appelle « la svastika ». C’est un symbole religieux, elle a la forme d’un gamma grec. Elle est le symbole de plusieurs civilisations anciennes et aussi dans la religion arienne. En Inde elle représente la caste des nobles.« Hittler a voulu récupérer cet aspect de noblesse, en signant de la croix gammée, mais il n’en a pas compris le sens : c’est de la noblesse du cœur dont il est question et non de la noblesse de rang. »En Egypte il est question d’une Croix Ankh. On l’a retrouvée dans les tombeaux des Pharaons. Elle est symbole d’immortalité, c’est la raison pour laquelle elle est « ansée » : les dieux peuvent la tenir dans la bouche. « Elle est considérée comme un porte-bonheur, elle est portée par les rayons solaires qui dispensent la vie sur terre ».Jacques Mastaï nous raconte l’histoire de la symbolique chrétienne : au départ les premiers chrétiens ne voulaient pas la croix comme symbole de leur religion. Ils préféraient d’autres symboles comme l’agneau, le poisson, le taureau… Ils ne voulaient pas faire comme les païens dessiner des dieux. « Cette histoire d’image a créé des scissions : orthodoxes, luthériens, calvinistes… C’est cette représentation divine qui a créé les schismes… ».« Grégoire le Grand, pape en 590 : les gens simples ne savaient pas lire ni écrire, ils ne pouvaient avoir la connaissance, la peinture enseigne, élève aux valeurs spirituelles, écrit-il à l’Evêque Sérénus de Marseille qui ne voulait aucune image dans l’église… Charlemagne disait que les images aident à mémoriser les faits historiques….».Bref, c’est une lutte pour trouver le symbole de la chrétienté qui pourtant avait été imposé par Ste Sophie, mère de Constantin qui avait trouvé la vraie croix du Christ…A la fin du 1er millénaire on commence à voir se dessiner la croix. Déjà Raban Maur était représenté en croix…. Une croix représentée à Vienne avec à son pied, un vase, le St Graal ?Enfin, nous avons la description de la croix des outrages ! Difficile à déchiffrer, elle est portée en procession, le plus souvent par des Pénitents.Jacques Mastaï nous place l’origine de la croix, telle que nous la connaissons aujourd’hui, vers 1378 avec St Vincent Ferrier qui allait prêcher la bonne parole, c’est lui qui aurait pris la croix comme symbole du christ.Si l’on retrouve des croix plantées dans des crânes : c’est que le Christ remplace Adam. Le Christ apporte la vie, Adam la mort.On commence bien a être titillé par toutes ces croix !... Mais la croix de Camargue, c’est la nôtre, alors on la connaît assez bien : c’est la foi, l’espérance, le cœur, représentés par la croix, l’ancre, la charité. C’est l’histoire des Saintes Maries, de Sainte Marthe, Saint Lazare et Saint Maximin…Tout naturellement c’est la croix des mariniers et leurs jolies histoires qui suivent… Elle ressemble à la croix des outrages mais les attributs sont différents. Il y a des « bateaux chapelles », un à Lyon sur le quai Rambaud. Nous demandons à Michèle de nous amener le voir lorsque nous serons à Lyon…On repart en voyage avec la croix brésilienne, le palais du Podestat, la colline des croix en Lituanie mais aussi nous restons sur place avec les châteaux de Tarascon (du Roi René et Gobelets)…Le Colonel Jacques Mastaï conclut son exposé : « quelle que soit la Croix, c’est notre bâton de pèlerin, c’est une partie de soi-même… ».L’assemblée bien captivée n’a pas vu le temps passer. A l’heure du goûter chacun veut continuer de se plonger dans ce sujet bien intéressant : on en demande encore.Patience, un livre sortira bientôt, sûrement aussi intéressant que ce passionnant exposé, nous espérons que le Colonel Jacques Mastaï viendra nous le présenter... en attendant, un grand merci pour ce bel après-midi.
|