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LE DYNAMISME CONVIVIAL Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
18.02.2014 - Les grands débats de Guy !

Le   DYNAMISME   CONVIVIAL

La Culturothèque

Guy ROBIN

Introduction

Personne (ou presque) ne parle de l’avenir. (au delà de 3 à 5 ans au maximum)

L’avenir est représenté par une équation aux multiples inconnues, que personne, ne veut, ou ne peut résoudre.

Un sentiment existe, peut-être une tendance, sans doute une réalité. Un autre monde cherche à s’inventer, mais, quelles seront les possibilités de vies demain ? Quel sera le mode de vie ? Un nouvel art de vivre sera sans doute nécessaire.

Le Dynamisme convivial, représente, le mode de vie qui pourrait exister,  dès le milieu du 21ème siècle, et nous allons essayer de comprendre pourquoi.

J’ai pu construire mon intervention,  en considérant les essais, et le travail de sociologues, historiens, économistes, philosophes, dont les courants de pensées sont complémentaires, mais aussi,  à partir de tendances quantifiées, par les organismes officiels.

Le sujet est complexe, alors je propose simplement, des réflexions.

La grande équation concernant l’humanité, trouvera des solutions, seulement au cours de l’histoire future.

J’avais, l’an dernier fait, une conférence sur les limites écologiques, ce sera aussi l’un des aspects de mon intervention.

 

Rien, ni personne ne pouvait  arrêter la marche du mieux être, du mieux vivre, les progrès se sont poursuivis, ils ont été peu ralentis, au XXème siècle, par les deux terribles guerres mondiales.

L’amélioration des conditions de vie, à été sans précédent au  XXème siècle, et le monde s’est transformé à une vitesse que personne n’avait imaginé.

Mais, dans ce qui va suivre ; le mot « POURQUOI » revient quelquefois.

Pourquoi au XXIème siècle l’avenir est-il aussi illisible,  la croissance économique est poussive, puis,  croit-on encore à la croissance ?

Les rôles macroéconomiques des l’Etats, sont sans effets devant la finance largement mondialisées.

Le libre échange International, le libéralisme, a généré un malaise de taille Mondiale. (Délocalisations, désindustrialisation, et chômage dans les pays industrialisés)

Aujourd’hui, selon un sondage en France, et dans les pays développés, 65% des parents pensent que les futures générations vivront si ce n’est moins bien, différemment de nous et nos enfants.

Pourquoi :

Pourquoi, avons nous peur de : ce que nous mangeons, du nucléaire, de l’immigration, de la baisse du niveau de vie, du réchauffement climatique, des pays émergeants, de l’endettement, du chômage, bref, peur de l’avenir ?

Un sentiment de fragilité s’empare des actifs, la moitié juge qu’eux-mêmes, ou l’un de leurs proches pourraient un jour se trouver dans la rue.

Pour essayer de développer tout cela :

On peut, reparler pour commencer, des préoccupations de  MALTHUS « économiste Britannique » (Auteur d’un essai sur le principe de population, en (1798) ; « il y présente à l’époque l’accroissement de la population comme un danger pour la subsistance du monde, et recommande la restriction volontaire des naissances »).

Mais, MALTHUS n’avait pas prévu les progrès de l’agriculture aux XIXème et XXème siècles, donc, il n’a pas eu raison, ses réflexions, malgré tout redeviennent actuelles, mais dans un autre contexte.

La consommation est le moteur du système économique.  La question est, pourra-t-on poursuivre ainsi encore longtemps.

La consommation :

Notre civilisation de consommation (souvent excessive), restera la marque du XXème  siècle. C’est à la fois un constat de prospérité dans les pays développés, mais c’est aussi un constat d’échec.

Pourquoi : ( 30 Glorieuses)

Pendant les fameuses 30 glorieuses, ou l’Europe et les pays développés s’inondaient d’hypermarchés, supermarchés, concessions automobiles, etc., personne ne pensait à l’épuisement des ressources, et les  pollutions qui en résultent, et encore moins à  leurs graves conséquences, mais aujourd’hui encore, peu de personnes prennent cette question vraiment au sérieux, (Beaucoup d’individus sont Prompts à s’émouvoir, mais tout aussi prompts à oublier).

Tout cela engendre  d’autres punitions futures elles aussi, très connues :

(Rappel)

Pollution de l’air ; réchauffement climatique, et montée du niveau des océans, dérèglements climatique se traduisant par des inondations dans certaines régions, sécheresses dans d’autres, suite à l’effet de serre, puis rareté de l’eau potable dans certaines régions, surplus dans d’autre. (Donc un monde déréglé).

COMMENT EVOLUE LA CONSOMMATION DEPUIS 50 ANS : (Graphiques)

La consommation est ralentie depuis les 2 chocs pétroliers, donc la croissance aussi, et mécaniquement le chômage à augmenté. (Chocs pétroliers 1971 à 1981) ; depuis la consommation est plus modérée, et c’est plutôt mieux dans un certain sens.

Nous sommes au début d’un tournant de l’histoire, il semble qu’un rétropédalage collectif concernant le mode de vie sera nécessaire, pour redonner, du temps long, consommer mieux, avec une approche des achats différente, en éliminant les gaspillages, tout en poursuivant les progrès.

 Souhaitons que les classes défavorisées des pays émergeants, accèdent au bien être. C’est en cours dans certains pays, mais il reste beaucoup à faire.

Puis, comme l’indique Alain CAILLE, (professeur de sociologie à l’université de Paris Nanterre) il écrit : trois séries de considérations, doivent tempérer notre optimisme.

-En premier lieu, la forte croissance des pays émergeants, ne doit pas s’opérer au détriment des classes salariales occidentales, et en surexploitant leurs propres salariats. (C’est le cas)

-Rien ne garanti que ces forts taux de croissance, suffiront à induire un basculement démocratique solide et pérenne, (L’idée de la démocratie en Russie tient plus de la farce, ou de la tragicomédie, qu’autre chose).

Troisième considération :

-Avant d’avoir éradiqué la misère, et que la majorité des populations puissent accéder à un bien être matériel appréciable, il est évident que les pays en voie de développement se heurteront, à des obstacles écologiques absolument dirimants. Donc la question des limites écologiques à la croissance se pose plus que jamais. (Peut-être même que certains pays ne pourront plus accéder au bien être).

Le recyclage des matières,  devra se développer de manière importante, dans les années futures. (Un bon exemple, Emmaüs évite, chaque année 280 000 Tonnes de déchets)

La croissance verte, peut séduire, mais malheureusement les énergies renouvelables sont indirectement, émettrices de CO2, et consommatrices d’énergie, Donc la solution est loin d’être parfaite.

Autre aspect :

Compte tenu de la corrélation étroite entre PIB et émission de CO2, des calculs ont été fait, par le PNUD  « programme des nations unies pour le développement »   il en résulte que même, avec d’importantes innovations technologiques, il faudrait que le niveau de revenu, moyen sur terre, jusqu’en 2050, soit à peine plus élevé que ce qu’il est aujourd’hui pour stabiliser le réchauffement climatique. Donc la solution est de répartir les richesses. (Vaste programme).

Aspect inégalitaire : « en 2002 les cents premières firmes industrielles mondiales avaient un chiffre d’affaire de 5600 milliards de dollars ; alors que les cent premières banques géraient 29600 milliards d’actifs. Donc le capitalisme financier pèse plus de 5 fois plus que le capitalisme industriel,  qui, lui crée des valeurs et des emplois, contrairement à la spéculation qui ne crée rien.

Aussi les inégalités depuis le début de l’industrialisation, n’ont jamais été aussi importantes qu’a notre époque, entre catégories extrêmes d’individus.

Aujourd’hui,  personne ne nous propose de récit catégorique et crédible, sur le siècle que nous venons de commencer et qui sera pourtant déterminant, pour les générations futures.(Ph1)

Les campagnes électorales à l’échelle des Nations sont de plus en plus affligeantes, tous bords confondus. La finance à constamment débordé l’industrie, et le monde politique.

Donc, le grand chantier de ce siècle sera, à la fois éthique, économique et politique.  

Un homme d’âge avancé  EDGAR MORIN (Sociologue, Directeur émérite au CNRS), inspire la sagesse, lui qui à traversé des moments périlleux de histoire durant le siècle précédent, et il se défini comme étant un « opto-pessimiste »

Et il nous invite à faire de même. Ce n’est pas une posture, c’est une incitation à l’action, sans illusions, mais sans craintes.

Nous sommes les bénéficiaires de, 20 siècles de progrès, dont les trois derniers ont été exponentiels, mais aussi très destructeurs.

Qu’avons-nous fait depuis trois siècles ? :

Nos pays favorisés ont fait de fabuleuses avancées technologiques et démocratiques, puis une sortie  bien avancée mais incomplète de la barbarerie.

L’accélération :

Le Stress est né avec la civilisation industrielle, le rapport homme/machine n’a jamais été facile, mais aujourd’hui, les outils d’accélération ne sont plus seulement, sur les lieux de travail, ils sont chez nous, et dans nos poches.

Les conséquences psychologiques sont moins explorées que les changements économiques qui en résultent. « Elles sont pourtant troublantes ».

Le Sociologue et Philosophe Allemand  HARTMUT ROSA dans son livre  « Aliénation et accélération » dit,  l’accélération ne concerne pas que les techniques ; les modes de vies eux-mêmes y sont soumis. Les cycles de vies familiaux durent moins longtemps.  (Divorces, remariages, re-divorces, etc.).

Dans le monde du travail, les métiers changent à un rythme plus élevé que les générations (Par exemple un Américain ayant fait des études supérieures, changera en moyenne 10 fois de fonction ou de métier).

ROSA en conclut nous souffrons d’une véritable  « famine du temps » nous sommes contraints à consacrer moins de temps, à chaque choses, et à chaque personne. Et le temps que l’on pourrait consacrer à soi même régresse également.

La Sté ZEBAZ en 2012 a réalisé une étude auprès de 9000 salariés, elle montre que 89% d’entre eux disent travailler dans l’urgence (pression des patrons ; pression des clients ; leur propre pression, pression des outils numériques). Mais ils estiment, que seulement ¼ de leurs taches relèvent d’une vraie urgence.

Ce siècle verra peut-être naître des révoltes contre le manque de temps et le manque de disponibilité, qui est pourtant,  indispensable pour penser, réfléchir, prendre du recul. A bientôt peut-être, les indignés du temps comme aurai pu l’initier Stéphane ESSEL.

La vision à long terme est devenue difficile, alors que la complexité des problèmes mondiaux, qu’ils soient écologiques, financiers, politique s’est accrue.

Changements sociaux qui s’amorcent :

Nous vivons dans une paix mondiale approximative, mais plus réelle qu’à n’importe quelle autre époque.(bien qu’il se développe, malheureusement beaucoup de terrorisme et d’intégrisme)

Une forme de  changement social est en cours par la mutation technologique, et notamment internet qui a rendu possible pour chacun d’entre nous, un partage, à l’échelle de la planète, c’est une révolution pacifique. (Ph2)

Un des outils marquant, par exemple, WIKIPEDIA, dont chacun de nous, peut se servir quotidiennement.

C’est une formidable transmission du savoir, qui s’opère dans toutes les langues. Chacun peut transmettre, et bénéficier de la connaissance des autres, à l’échelle Mondiale, gratuitement, sans droit d’auteur.

Cela peut renforcer, l’individualisme, mais je crois quand même que cette richesse d’échange et de solidarité, peut solliciter des rapprochements.

Les consommateurs peuvent faire, leurs achats sur Internet, à des coûts plus avantageux, on peut évidemment se demander si cela, est une bonne chose, surtout pour l’emploi ?

Mais, une sorte de convivialité devrait s’établir peu à peu, une voie est entr’ouverte, à l’échelle Mondiale.

En matière d’évolution :

On parle beaucoup, de l’imprimante 3 D Qui permet déjà de réaliser à partir de conceptions DAO, en 3D des pièces complexes, de toutes tailles, voir même des bâtiments, des maisons, etc.

Certains, s’emballent un peu trop, et parlent de 4éme révolution industrielle.

On nomme ces équipements, imprimantes, mais ce n’est qu’une extension et un développement de la robotisation, qui existe depuis plus de 35 ans. Et ce sera  surement un peu plus catastrophique pour l’emploi,  (Donc ce n’est pas une révolution industrielle, c’est une innovation et une continuité).  « Continuité du progrès, de l’innovation, mais aussi du chômage »

Le paradoxe est, qu’il impossible, et surtout pas souhaitable, d’arrêter le progrès, donc il faudra, encore et toujours, concilier avec les évolutions technologiques, et la recherche.

Le XXIème siècle est encore bien jeune ; il connaitra des imprévus des percées conceptuelles ou scientifiques, il aura aussi sa part de tragédies et catastrophes. L’important est que les démocraties subsistent, et  qu’un nouvel art de vivre différent se développe.

Alain CAILLE dans son livre « Pour un manifeste du convivialisme » écrit « L’adhésion à la démocratie, ne pourra plus reposer dans les riches économies occidentales, et de l’Europe de l’Est, sur la perspective d’une croissance continue et indéfinie.

L’adhésion aux valeurs démocratiques à jusqu’ici toujours reposé sur un enrichissement matériel continu et indéfini.

Mais en occident, les chiffres de la croissance durant les 50 à 60 dernières années baissent régulièrement.

Quelques valeurs : (sur 50 ans)  (graph / la croissance)

En 1960 la croissance était de  5.4% en moyenne. (En Europe)

En 1970  ‘’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’ 4.15% ‘’’’’

En 1980 ‘’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’ 2.3% ‘’’’’’

En 1990 ‘’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’1.8% ‘’’’’

En 2000 ‘’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’’ 1.45% ‘’’’’

 Depuis 2000 nous sommes proches de Zéro, et encore à  ces valeurs il faudrait retrancher la part de croissance imputable directement ou indirectement au plus values financières, bulles financières, pour avoir une image de l’économie réelle.

 La croissance mondiale quand à elle, se situe actuellement à 3.4% (même en tenant compte des pays émergeant dont certains on des taux entre 5 et 10%).

Bien sur,  il y aura des redémarrages ponctuels de la croissance, c’est le cas au états- Unis actuellement. Mais comme le dit le prix Nobel d’économie Américain Joseph STIGLITZ pour combien de temps ?  40% des chômeurs sont en situation de longue durée, sans possibilités réelles d’en sortir.

En Europe, (France, Espagne, etc.) la croissance redémarrera, surement, mais combien de temps ?  2ans, 3ans, 5ans peut-être, puis elle replongera, et sur une durée d’une à plusieurs décennies, la moyenne tendra vers zéro.

Petite définition de la croissance : Variation positive  de la valeur des biens et services vendus sur le marché.

Relations entre croissance et démocratie

La démocratie (demos : peuple ; kratia : autorité) ne s’enracine qu’à partir d’un certain niveau de développement économique.

Pourquoi :

 La démocratie coûte cher. Elle nécessite l’organisation d’élections libres et donc, contrôlées. Elle a besoin de fonctionnaires intègres, d’où le besoin qu’ils soient correctement payés. Il faut aussi avoir, des oppositions politiques organisées.

Les pays qui ont peu de moyens ont du mal à faire subsister cette organisation luxueuse qu’est la démocratie.

Marchés et démocratie se renforcent généralement.

Par contraste, les régimes non démocratiques ou despotiques qui ont des économies prospères, existent.

La Chine aujourd'hui,  ; puis  autrefois le Chili de Pinochet sont ainsi devenus des économies parmi, les plus florissantes du monde malgré leur dossier démocratique peu reluisant. Mais l’instabilité peut dérégler rapidement l’économie de ces pays.

Notons aussi qu'en fait, la plupart des régimes despotiques pratiquent la spoliation systématique de leurs populations, et parfois l’accumulation de richesses ne profitant qu’à la  minorité dirigeante. Donc, ils ne respectent ni les droits civils, ni les droits économiques.

Une autre voie pour la démocratie, sans condition de croissance,  serait aujourd’hui, nécessaire, mais un nouveau système économique reste à inventer.

Extrait d’un rapport établi en  2013 pour la communauté urbaine du Grand LYON traitant de :

L’emploi dans une économie post-croissance : cesser la course à la Productivité.

La croissance économique est donc de plus en plus contestée : d’abord parce qu’elle est probablement impossible à maintenir dans un monde aux Ressources finies.

Mais aussi parce que,  à partir d’un certain seuil, elle ne génère plus de progrès pour les individus.

Pour autant, cette prise de conscience n’a eu aucun effet concret sur les politiques publiques, ni sur la plupart des économistes, qui continuent à se fixer comme objectif la croissance, production, productivité.

Comme nous avons pu le voir, cette situation paradoxale s’explique du fait que la mécanique même du système économique actuel qui, en l’absence de croissance : Génère du chômage et menace la pérennité du financement de la solidarité Nationale.

(Assurance chômage, sécurité sociale, système de retraites, Bref tout ce qui est largement déficitaire aujourd’hui, et la dette des pays concernés continue à se creuser).

Comment résoudre ce dilemme ? Une société sans croissance, Pourrat-elle éviter le chaos social ?

La fin de la croissance est une perspective inéluctable? Mais cela entraîne, la fin de l’état providence de manière aussi inéluctable ? voir : ( 30 G , 3 vues )

Au cours de la période dite des « trente glorieuses ». Le début des années 1970 est ainsi marqué à la fois par un renouveau de la pensée écologique, et une

Critique de l’industrialisation et de ses dérives.

C’est précisément à ce moment  qu’est publié le rapport de ROME en 1972, sur les limites de la croissance, cet ouvrage participera alors à l’émergence D’une pensée critique que l’on appela :  «objecteurs de croissance. » Un mouvement dont l’idée centrale sera résumée au début des années 1980 par l’économiste Américain  « Kenneth Boulding », à qui on prête cette phrase restée célèbre :

« Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est, soit un fou, soit un  économiste »

Albert Jacquard disait :

L'humanité est assignée à résidence sur sa planète ; la Terre est magnifique, mais elle est limitée ; la découverte de ses richesses est maintenant suffisamment avancée pour organiser la dynamique du partage.

Cette répartition est le socle logique, sur lequel fonder l'organisation des rapports des humains, entre eux, et avec la planète. Il était possible de négliger cette nécessité lorsque celle-ci nous apparaissait comme infinie et inépuisable ; nous ne pouvons plus nous bercer de cette illusion.

Les points de vues converges donc vers une croissance Mondiale faible, ou nulle pour le siècle présent, et surtout pour les futurs, avec bien entendu des fluctuations à certaines périodes.

La création de richesses sera globalement que plus modérée.

Donc une vie différente reste à inventer pour les générations futures ou travail, productivité, performances industrielles n’auront plus autant de sens.

Ou les financements de solidarités Nationales diminueront et devront être complétées, et  l’état providence sera sans doute peu à peu remis en cause.

Alain CAILLE, écrit «  le désir premier des sujets humains dans leur majorité n’est pas d’accumuler les richesses, le désir premier de tout être humain est d’être reconnu pour que la vie est un sens ».

Le problème de toute l’histoire humaine est savoir comment, permettre aux hommes de   s’opposer sans se massacrer. La convivialité ou le convivialisme  prendra sans aucun doute, beaucoup d’importance.

Alain Touraine (Sociologue et Historien) dans son livre « La fin des sociétés» écrit : Une ère s’achève et la fin est menaçante pour les populations issues des pays les plus anciennement industrialisés. Le chaos, la violence et la perte d’espoir les menacent. Mais elles peuvent mieux que d’autres, inventer de nouvelles orientations culturelles, une nouvelle éthique et créer un nouveau type d’acteurs.

Et il rajoute : Je ne parle ici, ni d’un passé déjà lointain ni d’un avenir encore confus. Je parle en historien du présent, et en sociologue d’un changement très profond des situations sociales.

L’économie se sépare de l’ensemble de la société qui ne peut plus la contrôler… . La politique devient médiatique, et manipule plus des images, que des réalités… . Les règles administratives, se superposent aux réalités sociales au lieu de se diriger vers des objectifs prioritaires.

Une crise économique est avant tout la rupture, d’un système économique et social. La réponse la plus efficace à une crise est : la reconstruction des rapports entre les acteurs économiques, (finance, industrie, commerce….).

Le «Dynamisme  Convivial"

Il y a trente ans déjà, le sociologue Ivan Illich a été l'un des premiers à opposer la convivialité' au système productiviste.  Sa définition est la suivante : " J'appelle  Société conviviale' une Société où la machine est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d'un corps de spécialistes."  

« Spécialistes dans le sens affairistes »

Car aujourd'hui le besoin d'avoir de certains, étouffe de plus en plus, le besoin d'Etre de tous les autres ! Les remèdes existent mais il faut bien sûr qu'ils soient acceptés de tous. Sans entrer dans les détails, mais pour être concret, disons que leur dénominateur commun est de «Réduire la pression et la vitesse ». Réduire la pression excessive que, mettent ceux qui gagnent beaucoup sur ceux qui travaillent.

 Aller toujours plus vite, plus haut, plus loin, ..mais pourquoi ? Et pour qui ? Nous devons donc inventer un nouvel art de vivre et de travailler, pour que la Société retrouve sa sérénité et que les gens prennent le temps qu’il leur est nécessaire.

La philosophie d'Ivan Illich sur la convivialité, rejoint beaucoup plus qu'il n'y paraît, celle de J.Jacques Rousseau sur l'inégalité des Hommes. Inégalités qui pour lui, débutent dès que les Hommes commencent à travailler.

Et 260 ans après nous en sommes toujours là. Le "Convivialisme", philosophie dont les règles  restent encore à inventer.

Extrait D’un rapport sur la solidarité demain, qui à été établie pour la Communauté urbaine du grand LYON

 

La prise en charge de la solidarité a évolué au cours du temps, et rien ne garantit que le système actuel pourra se pérenniser dans les décennies avenir.

Dans un contexte de crise économique et de recul de l’Etat, on assiste déjà aujourd’hui, dans les pays anglo-saxons à une esquisse de refonte des systèmes de solidarité. (En Angleterre notamment)

Dans les pays anglo-saxons une crainte est majeure :

A savoir l’effacement des systèmes de solidarité institutionnalisée hérités des luttes sociales des 19ème et 20ème siècles.

Le problème écologique réinterroge aujourd’hui l’ensemble du modèle économique « de croissance » sur lequel le modèle actuel de solidarité s’est construit.

Dans une telle économie (dite « productiviste »), l’effondrement de la croissance se traduit mécaniquement par une augmentation des besoins de solidarité

(Augmentation du chômage, baisse des prélèvements obligatoires, etc.).

Or, si la croissance n’est plus possible,  (ni souhaitable) comment le modèle de solidarité peut-il évoluer ? C’est la question que nous avons  essayé d’explorer.

Et là encore, les incertitudes sont grandes et les besoins d’innovation probablement gigantesques, pouvant mener à terme au meilleur, comme au pire.

Au vu de ces deux tendances, une question commune se fait jour : faut-il continuer à réparer a posteriori les dégâts écologiques et sociaux du modèle économique actuel (« changer le pansement») ? Ou convient-il de redéfinir Radicalement ce modèle, pour élaborer une forme d’économie à la fois plus solidaire et écologique (« penser le changement ») Autrement dit, ce que David Gershom nomme un changement social de type 1.0 ?

Ou faut-il basculer dans un changement social de type 2.0 ?

Les changements sociaux de type 1.0 et 2.0 : sont respectivement, rafistoler ou reconstruire ?

Crise économique et crises écologiques nous invitent à re-questionner, notre manière d’aborder la solidarité. Il reste à savoir si les innovations proposées aujourd’hui vont se borner à limiter la casse, ou si elles vont permettre l’émergence d’un  changement social plus radical.

(Marcel Mauss 1872/1950 considéré comme le père de l’anthropologie Française).Ecrit :

L’homme n’a pas toujours été un animal économique. Il n’y a que bien peu de temps qu’il semble l’être devenu.

Et c’est depuis peu d’années que les sciences économiques, et politiques le font raisonner comme s’il l’était.

Alain Caillé, poursuit l’homme est devenu  un homo oéconomicus, car  la seule voie d’accès, à la reconnaissance, était l’enrichissement matériel.

Dans ce télescopage du besoin et du désir ou chacun peut dire :  Peu importe que le monde périsse, si moi, je deviens plus riche.

Cette vision de l’homme aujourd’hui dominante,  est fausse et intenable.

Nous ne résoudrons pas les problèmes colossaux que l’humanité doit maintenant relever, pour la survie même, si nous ne parvenons pas à donner, consistance à un nouveau mode de pensé.

Deux conditions minimales doivent s’imposer nécessaires, mais peut-être pas suffisantes :

-Il faut empêcher les hommes de basculer dans la démesure, et le fantasme de la toute puissance.

-Il faut qu’à minima ils puissent pouvoir jouir de la reconnaissance de ceux qui comptent, à leurs yeux,  et avoir l’espoir que leur vie à un sens.

On peut  se diriger vers « le convivialisme » qui doit s’assumer comme une idéologie politique. Mais il faut, pour cela que des millions d’hommes et de femmes déploient pour l’imposer, une ferveur démocratique, sans commune mesure, ni précédent.

«  Mais le convivialisme qui peut-être, déjà s’amorce, connaîtra sans doute  de nombreuses difficultés, de vraies réformes s’imposeront, l’idée doit faire, et fera son chemin. »

 
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