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MARIE DUPLESSIS Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
03.12.2013 : Courtisane au Camélia ?

Jeudi 5 Décembre 2013 – Par Nadine.

 

 

 

                               MARIE  DUPLESSIS : 1824 – 1847

 

La vie de  Marie Duplessis s’inscrit  en plein romantisme.

Le Romantisme : mouvement culturel qui naîtra d’abord  en Angleterre puis en Allemagne pour s’affirmer ensuite en France jusqu’en 1850. Cette période fait référence au moyen âge (langue romane) et non plus à l’Antiquité et au Classicisme (langue latine). Il puise ses racines dans le siècle des lumières comme les rêveries du promeneur solitaire de J .J. Rousseau mais rejette la raison. C’est le début des grands poètes comme Chateaubriand, Lamartine, Vigny, Musset, Hugo et bien d’autres qui exprimeront dans leurs écrits,  tous les états d’âmes comme le mystique, le fantastique ,le sublime, le morbide, le rêve, la passion et la mélancolie. La peinture, la sculpture, la musique et la politique subiront la même influence.

Citation d’Alfred de Musset : en 1836, dans la Confession et l’enfant du Siècle, il dit :

<< Toute la maladie  du  siècle présent, vient de deux causes, le peuple qui a passé par 93 et 1814 porte au cœur deux blessures : tout ce qui était n’est plus, tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs, le secret de nos mots >>.Le Romantisme résume assez bien cette jeunesse qui s’ennuie sous la restauration, après les orages de la révolution et de l’empire.

Rose Alphonsine Plessis : Elle est née le 15 Janvier 1824 dans le village de Nonant’ situé en Basse Normandie, sur les bords de l’Orne. Elle est la fille cadette de Marin Plessis et de Marie Deshays.

                             

 

    Sa grand-mère paternelle : Louise Renée Plessis surnommée la guenique, se prostitue et vit dans un état de précarité extrême.

    Son grand-père paternel : Louis Marin Descours, abbé, assermenté sous la révolution et sans poste sous le concordat.    Son père Marin Plessis naitra  de cette union mais ne sera pas reconnu.

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    Sa grand - mère maternelle : Marie Madeleine Marre, famille du Mesnil descend  de riches

 propriétaires terriens.

    Son grand - père maternel : Louis Deshays, domestique épouse Marie Madeleine Marre.

 

 

De cette union, naîtront Delphine et Alphonsine. Les deux fillettes ne connaitront que misère et les frasques d’un père colporteur de métier et alcoolique. Le couple se sépare, la mère se fait engager chez une Lady  Henriette Anderson qui habite sur les bords du lac Léman, sans ses deux enfants. Le père ne pouvant assumer cette charge, laisse Delphine chez une tante de la mère. Au bout deux ans, la mère meurt sans les revoir. Alphonsine, livrée à elle même, rencontre Marcel, un jeune garçon qui lui prendra son innocence.. Son père, comprenant vite l’intérêt  quelle suscite chez les hommes, la vend à un septuagénaire, Mr Plantier. Quelques temps après, elle s’enfuit à la survenue de ses règles. Suite à cet évènement, elle entre à l’auberge Denis pour un salaire de 60 francs, elle y reste un an. Elle devient commise, chez une marchande de Parapluies à Gacé ou elle rencontre Clémence Pratt qui deviendra, quelques années plus tard à Paris, sa pourvoyeuse  d’amants fortunées. Deux mois après, son père la retire, sans aucun motif et partagent la même couche. Cet inceste, lui laissera une blessure profonde et à sa seule évocation, des larmes couleront sur ses joues diaphanes. Pour éviter tout scandale, ils s’enfuient à Paris en empruntant plusieurs voitures. C’est au cours de ce voyage, dans une roulotte de bohémiens qu’une femme lui prédit son avenir, succès, abondance, élégance, beaucoup de messieurs mais se tait, sur la mort précoce. Elle lui donne un lézard séché pour éloigner le mauvais sort. A Paris, il la laisse chez des cousins au nom de Vital qui tiennent un commerce de fruits et légumes. Un an plus tard, en 1839, renvoyée d’une blanchisserie, elle entre comme apprentie couturière chez Mme Urbain.

Avec des amies, elle se rend le Dimanche, à la Closerie pour danser. Cette même année, dans un restaurant modeste, elle fait la connaissance du patron Mr Nollet et l’installe dans un appartement meublé spécialement pour elle. En un mois, elle croque au commerçant, la somme rondelette de 5000 francs.

C’est au Prado, un jour de bal, la belle délaissera Mr Nollet pour le jeune dandy Argenor de Guiche fils du Comte de Gramont. C’est un éblouissement pour cette jeune fille qui trouve dans ce jeune homme, beauté, rang social et titre. Il va mettre un point d’honneur à hausser sa maîtresse jusqu’à lui. Elle apprend à lire, à écrire ainsi que les bonnes manières et devient experte dans l’art de la conversation et c’est à ce moment là, qu’elle prend le pseudonyme Marie Duplessis. Suite à l’abandon de De Guiche, elle se consolera dans les bras de son nouveau protecteur,  Fernand de Montguyon qui lui achètera un équipage et un chien mais il est chassé par le Comte de Perrigaux qui lui donnera 3000 francs par mois , plus le reste. Déjà, les premiers signes de la phtisie apparaissent. Elle partira à Bâde pour se soigner tout en s’étourdissants au bal, aux jeux de casino et en buvant du champagne. Son amant, l’installe au 22 rue D’Antin.

Théodoric Narbonne Pelet, un des plus gros propriétaires terriens de France, possédant plusieurs haras, lui fait livrer à domicile, une caisse d’oranges avec un billet de 1000 francs, entourant chaque orange.

Alexandre Dumas Fils, la rencontre au théâtre des Variétés, c’est le coup de foudre et l’entoure de toute son affection. Si elle est très touchée par ce jeune homme séduisant, elle arrête de le voir six mois après, le considérant pas assez riche. Cette relation éphémère, naîtra son roman La Dame Aux Camélias, pur produit du romantisme. Pendant la même période, le Comte Gustave De Stackelberg, grand diplomate au service de la Russie, appelé le bourreau des vierges, l’installera dans un nouvel immeuble encore plus cossu, rue de la Madeleine. En  1842, notre courtisane se prend de passion pour le beau Franz Liszt, alors Maître de Chapelle à Weimar. Celui-ci, pense la faire venir à Vienne, à Pest et à Prague. Pour le suivre, elle demande au Comte De Parregaux, de l’épouser pour obtenir le titre de Comtesse. Toujours amoureux d’elle, il accepte mais divorce quelques mois après cette trahison. Sa maladie s’aggrave, plusieurs docteurs se succèdent en lui prescrivant du lait d’ânesse, du lait d’amande douce et amère avec des extraits thébaiques. Entre Octobre 1846 et fin janvier 1847, les médecins se succèderont jusqu’à  trente et trente six visites par mois mais elle prend la force, une dernière fois, le 15 Janvier, jour de ses vingt trois ans, l’invitation de Pierre de Castellane au théâtre du Palais Royal. De ce jour, elle ne sortira plus de sa chambre et le 24 Février,  elle meurt dans sa plus belle chemise, au milieu des dentelles d’Alençon et fut enterrée au cimetière de Montmartre. Le roman la Dame aux Camélias paru en 1848,  remporte un tel succès que son auteur en adaptera une pièce qui sera un triomphe et le propulsera  au rang des grands romantiques. Verdi qui assiste à une des représentations, monte son opéra la Traviata en 1852 qui sera joué à la Fénice de Venise. Le musicien trouve dans cet œuvre, des similitudes à sa vie personnelle mais pour ne pas blesser cette société, transpose son histoire au début de 1700. Conclusion : Une vie brève, vouée à la galanterie, aux plaisirs de la vie parisienne comme si d’instinct elle savait que la mort l’emporterait à 23 ans pour revivre sous les traits de Marguerite Gautier, de Violetta et en 1978 dans un ballet de John Neumier, chorégraphe américain..

 

 

 
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